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  1. 2009/05/06
    [audio]Pascal(1623~62), Pensées(1670)
    tnffo

[audio]Pascal(1623~62), Pensées(1670)

Blaise PASCAL(1623-1662)의 Pensées(1670)와 다른 여러 저작에서 주제별로 추려 분류된 몇몇 간단한 말씀들을 들어본다. "인간은 생각하는 갈대"(L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant.)라는 유명한 문구를 담은 '생각에 대하여' 항목과 인간, 권력, 진보, 네 항목만 '듣고 또 듣기(읽고 또..)' 위하여 옮겨다 둔다. 링크된 곳에는 환상, 상상, 수완, 종교, 시간, 사랑, 등의 항목도 함께 걸려있으나, 집중력 산개 방지 차원에서 이것들은 안 가져온다. 오히려 부르디외(P. Bourdieu, 1930~2002)가 "사람들이 자꾸 나를 맑스주의자로 생각을 하는지 모르겠지만, 사실 나는 파스칼주의자다"라고 <파스칼적 성찰>(Méditations pascaliennes (1997))의 첫 페이지에 적고 있는데, 그 의미가 뭔지나 찾아가는 것이 내게는 더 유익하겠다. 그래서 다른 참고 자료도 밑에 부록으로 달아둔다. 

 

[펌: 생각, 인간, 권력, 진보] P-fragments n°339, 346-348 : Sur la pensée. P-fragment n°194 : Sur l’homme. Second Discours sur la condition des grands : Sur le pouvoir. Préface au Traité du Vide : Sur le progrès.
[안펌: 환상, 상상, 수완, 종교, 시간, 사랑] P-fragment n°139 : Sur l’illusion. P-fragment n°82 : Sur l’imagination. De l’esprit géométrique, section I : Sur la méthode. P-fragment n°233 : Sur la religion. P-fragment n°172 : Sur le temps. P-fragment n°323 : Sur l’amour (1). P-fragment n°123 : Sur l’amour (2).


[출처] http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/blaise-pascal-anthologie-1.html (오디오)
http://www.litteratureaudio.com/forum?forum=5&topic=31&page=1 (텍스트)

 

Pensées, fragments n°339, 346-348 : Sur la pensée.

 

Sur la pensée

Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête (car ce n’est que l’expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds). Mais je ne puis concevoir l’homme sans pensée : ce serait une pierre ou une brute.

Pensée fait la grandeur de l’homme.

L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il faut nous relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.

Roseau pensant. — Ce n’est point de l’espace que je dois chercher ma dignité, mais c’est du règlement de ma pensée. Je n’aurai pas davantage en possédant des terres : par l’espace, l’univers me comprend et m’engloutit comme un point; par la pensée, je le comprends.

PASCAL, Pensées (1670), fragments 339, 346, 347 et 348 dans l’édition L. Brunschvicg.

 

Pensées, fragment n°194 : Sur l’homme.

Sur l’homme

Quel sujet de joie trouve-t-on à n’attendre plus que des misères sans ressource ? Quel sujet de vanité de se voir dans des obscurités impénétrables, et comment se peut-il faire que ce raisonnement se passe dans un homme raisonnable ?

«Je ne sais qui m’a mis au monde, ni ce que c’est que le monde, ni que moi-même; je suis dans une ignorance terrible de toutes choses; je ne sais ce que c’est que mon corps, que mes sens, que mon âme et cette partie même de moi qui pense ce que je dis, qui fait réflexion sur tout et sur elle-même, et ne se connaît non plus que le reste. Je vois ces effroyables espaces de l’univers qui m’enferment, et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu’en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’à un autre de toute l’éternité qui m’a précédé, et de toute celle qui me suit. Je ne vois que des infinités de toutes parts, qui m’enferment comme un atome et comme une ombre qui ne dure qu’un instant sans retour. Tout ce que je connais est que je dois bientôt mourir, mais ce que j’ignore le plus est cette mort même que je ne saurais éviter.
Comme je ne sais d’où je viens, aussi je ne sais où je vais; et je sais seulement qu’en sortant de ce monde, je tombe pour jamais ou dans le néant, ou dans les mains d’un Dieu irrité, sans savoir à laquelle de ces deux conditions je dois être éternellement en partage. Voilà mon état, plein de faiblesse et d’incertitude. Et de tout cela, je conclus que je dois donc passer tous les jours de ma vie sans songer à chercher ce qui me doit arriver [...].»

Qui souhaiterait d’avoir pour ami un homme qui discourt de cette manière ? Qui le choisirait entre les autres pour lui communiquer ses affaires ? Qui aurait recours à lui dans ses afflictions ? Et enfin, à quel usage de la vie on le pourrait destiner ?

PASCAL, Pensées (1670), extrait du fragment 194 dans l’édition L. Brunschvicg.

 

Second Discours sur la condition des grands : Sur le pouvoir.

Sur le pouvoir

Il y a dans le monde deux sortes de grandeurs; car il y a des grandeurs d’établissement et des grandeurs naturelles. Les grandeurs d’établissement dépendent de la volonté des hommes, qui ont cru avec raison devoir honorer certains états et y attacher certains respects. Les dignités et la noblesse sont de ce genre. En un pays on honore les nobles, en l’autre les roturiers, en celui-ci les aînés, en cet autre les cadets. Pourquoi cela ? Parce qu’il a plu aux hommes. La chose était indifférente avant l’établissement : après l’établissement elle devient juste, parce qu’il est injuste de la troubler.

Les grandeurs naturelles sont celles qui sont indépendantes de la fantaisie des hommes, parce qu’elles consistent dans des qualités réelles et effectives de l’âme ou du corps, qui rendent l’une ou l’autre plus estimable, comme les sciences, la lumière de l’esprit, la vertu, la santé, la force.

Nous devons quelque chose à l’une et à l’autre de ces grandeurs; mais comme elles sont d’une nature différente, nous leur devons aussi différents respects. Aux grandeurs d’établissement, nous leur devons des respects d’établissement, c’est-à-dire certaines cérémonies extérieures qui doivent être néanmoins accompagnées, selon la raison, d’une reconnaissance intérieure de la justice de cet ordre, mais qui ne nous font pas concevoir quelque qualité réelle en ceux que nous honorons de cette sorte. Il faut parler aux rois à genoux; il faut se tenir debout dans la chambre des princes. C’est une sottise et une bassesse d’esprit que de leur refuser ces devoirs.

Mais pour les respects naturels qui consistent dans l’estime, nous ne les devons qu’aux grandeurs naturelles; et nous devons au contraire le mépris et l’aversion aux qualités contraires à ces grandeurs naturelles. Il n’est pas nécessaire, parce que vous êtes duc, que je vous estime; mais il est nécessaire que je vous salue. Si vous êtes duc et honnête homme, je rendrai ce que je dois à l’une et à l’autre de ces qualités. Je ne vous refuserai point les cérémonies que mérite votre qualité de duc, ni l’estime que mérite celle d’honnête homme. Mais si vous étiez duc sans être honnête homme, je vous ferais encore justice; car en vous rendant les devoirs extérieurs que l’ordre des hommes a attachés à votre naissance, je ne manquerais pas d’avoir pour vous le mépris intérieur que mériterait la bassesse de votre esprit.

Voilà en quoi consiste la justice de ces devoirs. Et l’injustice consiste à attacher les respects naturels aux grandeurs d’établissement, ou à exiger les respects d’établissement pour les grandeurs naturelles.

PASCAL, Second Discours sur la condition des grands, discours cité par Pierre Nicole dans De l’éducation d’un Prince (1670).

 

Préface au Traité du Vide : Sur le progrès.

Sur le progrès

N’est-ce pas indignement traiter la raison de l’homme, et la mettre en parallèle avec l’instinct des animaux, puisqu’on en ôte la principale différence, qui consiste en ce que les effets du raisonnement augmentent sans cesse, au lieu que les autres demeurent toujours dans un état égal ? Les ruches des abeilles étaient aussi bien mesurées il y a mille ans qu’aujourd’hui, et chacune d’elles forme cet hexagone aussi exactement la première fois que la dernière. Il en est de même de tout ce que les animaux produisent par ce mouvement occulte. La nature les instruit à mesure que la nécessité les presse; mais cette science fragile se perd avec les besoins qu’elles en ont. Comme ils la reçoivent sans étude, ils n’ont pas le bonheur de la conserver; et toutes les fois qu’elle leur est donnée, elle leur est nouvelle, puisque, la nature n’ayant pour objet que de maintenir les animaux dans un ordre de perfection bornée, elle leur inspire cette science nécessaire toujours égale, de peur qu’ils ne tombent dans le dépérissement, et ne permet pas qu’ils y ajoutent, de peur qu’ils ne passent les limites qu’elle leur a prescrites. Il n’en est pas de même de l’homme, qui n’est produit que pour l’infinité. Il est dans l’ignorance au premier âge de sa vie; mais il s’instruit sans cesse dans son progrès : car il tire avantage non seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs, parce qu’il conserve toujours dans sa mémoire les connaissances qu’il s’est une fois acquises, et que celles des anciens lui sont toujours présentes dans les livres qu’ils en ont laissés. Et comme il conserve ces connaissances, il peut aussi les augmenter facilement; de sorte que les hommes sont aujourd’hui en quelque sorte dans le même état où se trouveraient ces anciens philosophes, s’ils pouvaient avoir vieilli jusques à présent, en ajoutant aux connaissances qu’ils avaient celles que leurs études leur auraient pu acquérir à la faveur de tant de siècles. De là vient que, par une prérogative particulière, non seulement chacun des hommes s’avance de jour en jour dans les sciences, mais que tous les hommes ensemble y font un continuel progrès à mesure que l’univers vieillit, parce que la même chose arrive dans la succession des hommes que dans les âges différents d’un particulier. De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement.

PASCAL, Préface pour le Traité du vide (1663), extrait.

 

 

cf.1) Pierre Bourdieu, Méditations pascaliennes, Seuil, 1997, 2003(édition revue et corrigée), 389 pages.
Présentation de l'éditeur // Dans ce livre, P. Bourdieu prend du recul à la fois sur sa propre recherche et sur les sciences sociales en général. Il tente de définir la conception de l’homme qui est sous-jacente aux sciences sociales, et de la différencier de celle que suppose la philosophie.
Cette méditation se fait sous le signe de Pascal, qui est, selon Bourdieu, le seul penseur à avoir refusé ce qu’il y avait d’abstrait et d’irréel dans la façon philosophique de parler de l’homme (par exemple le fameux cogito de Descartes, qui suppose un homme abstrait, non situé socialement, économiquement, etc.). L’homme pascalien est en proie à l’imagination, à la coutume, au pouvoir social, etc. En ce sens, l’homme pascalien préfigure celui des sciences. Pascal a inauguré une critique interne de la philosophie, que Bourdieu appelle « philosophie négative », travail que les sciences sociales doivent aujourd’hui poursuivre.
Il ne s’agit cependant pas d’un ouvrage sur Pascal : Pascal est un point de départ, et une sorte de thème musical que le livre rencontre régulièrement. Bourdieu y étudie également le rapport entre le travail intellectuel et l’institution.
Le travail de l’esprit (et notamment celui des sciences sociales) suppose que le chercheur, payé par une institution (l’État), est complètement extérieur à ce qu’il étudie. Cette position d’extériorité, Bourdieu l’appelle « scolastique et montre qu’elle est source d’erreurs et d’illusions, y compris sur le plan scientifique : l’anthropologue, par exemple, décrit le mariage dans telle ou telle culture en termes de règles, alors qu’on le comprend beaucoup mieux si on le décrit en termes de stratégies, où chaque famille essaye d’obtenir le plus d’avantages possibles.
L’illusion scolastique a pour effet de masquer la nature sociale des faits culturels ou même psychologiques, de faire passer pour éternel et naturel ce qui est en fait historique et déterminé.

 

Quatrième de couverture // La science de l'homme, parvenue à un certain accomplissement, se doit de livrer l'idée de l'homme qui est impliquée par sa démarche et par ses résultats, mais qui est laissée, pour l'essentiel, à l'état implicite. Ce dévoilement est nécessaire, à la fois pour mieux faire la science et pour la faire mieux comprendre et accepter. Les mises en question les plus radicales de la pensée laissent en effet impensée une condition cachée ou refoulée de toutes les oeuvres de l'esprit : c'est qu'elles sont produites en état de skholè, c'est-à-dire de loisir, de distance au monde et à la pratique. Or cette situation est le principe d'erreurs systématiques, épistémologiques, éthiques ou esthétiques, qu'il faut soumettre à une critique méthodique. Cette critique peut se faire sous le signe de Pascal, parce que sa réflexion anthropologique porte sur des traits de l'existence humaine que le regard scolastique ne peut qu'ignorer : force, coutume, automate, corps, imagination, contingence, probabilité ; et parce qu'il fournit le mot d'ordre d'une sorte de révolution symbolique que la science de l'homme doit opérer pour achever son émancipation : " La vraie philosophie se moque de la philosophie. " La science de l'homme débouche en effet sur une philosophie négative qui met en question les présupposés les plus fondamentaux, notamment celui d'un " sujet " libre et transparent à soi, et qui renouvelle, grâce aussi à des philosophes hérétiques comme Wittgenstein, Austin, Dewey ou Peirce, les interrogations traditionnelles sur la violence, le pouvoir, le temps, l'histoire, l'universel, et même le sens de l'existence. Il sort de tout cela une image de l'homme qui surprendra sans doute, qui choquera peut-être, parce qu'elle est en rupture avec la vision spontanée, que la vision savante ratifie beaucoup plue qu'elle ne le croit. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.

 

cf.2) P. Macherey, le 9/10/2002, BOURDIEU ET PASCAL (http://stl.recherche.univ-lille3.fr/seminaires/philosophie/macherey/Macherey20022003/Macherey09102002.html)

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