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이방인 번역 1-3 (1)

이 번역은 1942년 갈리마르에서 출간된 L'étranger를 원본으로 삼으며, 때로 이휘영, 김화영, 이기언, 김예령, 이정서 번역을 참고한다.

 

한국에서 L'étranger 원본의 저작권은 소멸했다. 이 번역본은 무료로 배포 가능하다. 단, 영리 목적 사용은 불가능하며, 일부나 전부를 어떠한 형태로도 가공 내지 수정할 수 없다. 어차피 카뮈의 간결함을 한국어로 살려본답시고 내 멋대로 의역한 부분이 많아서 그렇게까지 신뢰할 만하진 않다.

 

 

제1부

 

III

 

오늘 회사에서 열심히 일했다. 사장은 친절했다. 피곤하진 않은지 물어봐 줬고 엄마 연세를 물었다. 나는 괜히 잘못 말하지 않으려고 “예순 정도 되셨죠.”라고 답했다. 왠지 모르겠지만 사장은 부담을 던 느낌이었다. 이제 다 지난 일이라고 여겼나 보다. 

 

 

책상 위엔 선하증권 한 무더기가 쌓여 있었다. 죄다 검토해야 했다. 점심을 먹으러 가기 전에 손을 씻었다. 정오의 이 순간이 참 좋다. 저녁땐 손 씻는 맛이 덜하다. 공용 수건이 눅눅해진 탓이다. 사람들이 온종일 사용해댔으니. 이 문제를 사장한테 지적한 적도 있다. 안타깝지만 그다지 중요한 문제는 아니지 않으냐고 하더라. 발송팀에서 일하는 에마뉘엘과 열두 시 반쯤 나갔다. 조금 늦게 나가는 셈이었다. 사무실에서 바다가 보인다. 에마뉘엘과 태양 아래 이글거리는 항구에 있는 화물선들을 바라보느라 잠시 넋이 나갔다. 그때 체인 끌리는 소리와 파열음을 내며 트럭이 도착했다. 에마뉘엘이 “저거 탈까?”라고 물었고, 나는 뛰기 시작했다. 트럭이 우리를 추월했다. 힘껏 쫓아갔다. 소음과 먼지 가운데서 헤엄치는 기분으로. 아무것도 안 보였다. 윈치, 기계, 수평선에서 춤추는 돛대, 죽 늘어진 선체들 사이 추격전이 안겨주는 무질서한 격정만을 만끽했다. 내가 먼저 뛰어올라 트럭에 탔다. 그리고 에마뉘엘이 타도록 도왔다. 우리는 마구 헐떡거렸다. 트럭은 먼지와 햇살을 가로지르며 부둣가의 울퉁불퉁한 도로 위에서 흔들렸다. 에마뉘엘은 숨이 차도록 웃어댔다.

 

 

땀에 흠뻑 젖은 채 셀레스트네 식당에 도착했다. 언제나 불룩한 배에, 앞치마를 한 흰 수염의 셀레스트. 그는 “그래도 버틸만해?”라고 물어봤다. 그렇다고 대답했다. 배가 고프다고 덧붙였다. 밥을 허겁지겁 먹고 커피를 마셨다. 술을 너무 많이 마셔서 집에 가서 좀 잤다. 눈을 뜨니까 담배가 당겼다. 지각할 것 같아 트램을 잡으려 뛰어갔다. 오후 내내 일했다. 사무실은 몹시 더웠다. 저녁 무렵에 퇴근했다. 부두를 따라 천천히 걸으며 귀가할 수 있어 기뻤다. 초록빛 하늘 아래, 기분이 퍽 좋았다. 그래도 삶은 감자를 해먹고 싶어 곧장 집으로 갔다.

 


컴컴한 계단을 오르며 같은 층에 사는 살라마노라는 노인네와 마주쳤다. 살라미노는 개랑 같이 있었다. 8년째 키우는 스패니얼 개였다. 개가 피부병에 걸린 모양이었다. 아마도 습진. 털이 거진 빠졌고, 반점과 흑갈색 딱지로 뒤덮였다. 좁은 방에서 둘이서만 지내다 보니까 노인네가 자기 개를 닮고야 말았다. 얼굴에 검붉은 딱지가 내려앉았고 누런 털 몇 개만 삐죽 났다. 개도 자기 주인의 구부정한 자세를 물려받았다. 쭉 뻗은 목에 튀어나온 주둥이. 실상 같은 종이나 다름없었지만 서로를 미워했다. 노인네는 하루에 두 번 개를 산책시킨다. 열한 시하고 여섯 시에. 8년 동안 같은 길만 산책했다. 리옹 가에 가면 이 둘을 볼 수 있다. 개가 노인네를 끌어당긴다. 살라마노가 발을 헛디딜 지경으로. 그럼 노인네는 개를 패면서 욕을 퍼붓는다. 개는 겁에 질린 채 끌려다닌다. 이제 노인네가 끌고 갈 차례지. 개가 깜박하고 다시 자기 주인을 끌고 다니면, 또 얻어맞고 욕설에 시달린다. 그러고 나면 둘은 인도에서 서로를 바라본다. 개는 겁에 질려, 노인네는 증오를 품고. 맨날 그런다. 개가 오줌을 누려고 해도 노인네는 기다려주지 않고 개 줄을 당겨댄다. 개는 오줌을 뚝뚝 흘리며 끌려간다. 혹여나 방에다 용변을 보는 날이면 또 얻어맞는다. 8년째 이 모양이다. 셀레스트는 항상 ‘가엽다’고 하지만, 솔직히 어떨지는 아무도 모르는 일이지. 계단에서 마주쳤을 때 살라마노는 개에게 욕을 퍼붓는 중이었다. 노인네는 “개새끼! 망할 놈!”이라고 소리쳤고 개는 끙끙거렸다. “안녕하세요.”라고 인사했으나 노인네는 계속 욕을 퍼부었다. 그래서 개가 뭔 짓을 했길래 그러느냐고 물었다. 대답이 없었다. 그저 “개새끼! 망할 놈!”이라고 소리칠 뿐. 개 위로 몸을 숙인 채 개 목 끈을 매만지고 있었던 모양이다. 더 크게 노인네를 불렀다. 그러자 노인네는 돌아보지 않은 채 화를 억누른 듯한 목소리로 “꼼짝을 않는구먼.”이라고 말했다. 그러고는 개를 끌고 돌아갔다. 개는 끙끙대며 질질 끌려갔다. 

 

 

바로 그 순간 같은 층에 사는 다른 이웃이 들어왔다. 여성들을 등쳐 먹고산다고 소문이 나 있는 사람이다. 자긴 자신을 ‘창고지기’라고 소개하지만. 대체로 그를 싫어한다. 그런데 그는 나한테 종종 말을 걸고, 어쩌다가 내 방에 들르기도 한다. 내가 자기 말을 들어주니까. 듣다 보면 나름 재미있다. 더구나 그 사람과 말을 섞지 않을 까닭이 전혀 없지 않은가. 이름은 레몽 생테스. 비교적 작은 키에 넓은 어깨, 약간 뭉개진 코. 늘 옷을 갖춰 입는다. 생테스도 살라미노 이야기를 하면서 “거 참 복도 지지리 없지!”라고 말했다. 지켜보노라면 역겹지 않으냐고 묻기에 그렇진 않다고 대답했다. 

 

 

생테스랑 계단을 올라갔다. 헤어지려던 참에 그가 말했다. “집에 순대랑 술이 좀 있는데, 같이 먹다 갈래요?” 그럼 저녁을 준비할 수고를 덜 수 있겠구나 싶어 좋다고 했다. 생테스도 창문 없는 부엌이 딸린 방 한 칸짜리 집에 산다. 침대 쪽에는 하얀색과 분홍색 천사 석고상과 운동선수 사진 몇 장, 여성 나체 사진 두어 장이 있다. 방은 더러웠고 침대는 엉망이었다. 생테스는 먼저 석유 램프를 켰다. 주머니에서 지저분한 붕대를 꺼내더니 오른손에 감기 시작했다. 나는 뭔 일 있느냐고 물었다. 웬 녀석이 시비를 걸어 한바탕 싸웠단다.

 
 

Première partie

 

III

 

Aujourd'hui j'ai beaucoup travaillé au bureau. Le patron a été aimable. Il m'a demandé si je n'étais pas trop fatigué et il a voulu savoir aussi l'âge de maman. J'ai dit « une soixantaine d'années », pour ne pas me tromper et je ne sais pas pourquoi il a eu l'air d'être soulagé et de considérer que c'était une affaire terminée.

 

 

Il y avait un tas de connaissements qui s'amoncelaient sur ma table et il a fallu que je les dépouille tous. Avant de quitter le bureau pour aller déjeuner, je me suis lavé les mains. À midi, j'aime bien ce moment. Le soir, j'y trouve moins de plaisir parce que la serviette roulante qu'on utilise est tout à fait humide : elle a servi toute la journée. J'en ai fait la remarque un jour à mon patron. Il m'a répondu qu'il trouvait cela regrettable, mais que c'était tout de même un détail sans importance. Je suis sorti un peu tard, à midi et demi, avec Emmanuel, qui travaille à l'expédition. Le bureau donne sur la mer et nous avons perdu un moment à regarder les cargos dans le port brûlant de soleil. À ce moment, un camion est arrivé dans un fracas de chaînes et d'explosions. Emmanuel m'a demandé « si on y allait » et je me suis mis à courir. Le camion nous a dépassés et nous nous sommes lancés à sa poursuite. J'étais noyé dans le bruit et la poussière. Je ne voyais plus rien et ne sentais que cet élan désordonné de la course, au milieu des treuils et des machines, des mats qui dansaient sur l'horizon et des coques que nous longions. J'ai pris appui le premier et j'ai sauté au vol. Puis j'ai aidé Emmanuel à s'asseoir. Nous étions hors de souffle, le camion sautait sur les pavés inégaux du quai, au milieu de la poussière et du soleil. Emmanuel riait à perdre haleine.

 

 

Nous sommes arrivés en nage chez Céleste. Il était toujours là, avec son gros ventre, son tablier et ses moustaches blanches. Il m'a demandé si « ça allait quand même ». Je lui ai dit que oui et que j'avais faim. J'ai mangé très vite et j'ai pris du café. Puis je suis rentré chez moi, j'ai dormi un peu parce que j'avais trop bu de vin et, en me réveillant, j'ai eu envie de fumer. Il était tard et j'ai couru pour attraper un tram. J'ai travaillé tout l'après-midi. Il faisait très chaud dans le bureau et le soir, en sortant, j'ai été heureux de revenir en marchant lentement le long des quais. Le ciel était vert, je me sentais content. Tout de même, je suis rentré directement chez moi parce que je voulais me préparer des pommes de terre bouillies.

 

 

En montant, dans l'escalier noir, j'ai heurté le vieux Salamano, mon voisin de palier. Il était avec son chien. Il y a huit ans qu'on les voit ensemble. L'épagneul a une maladie de peau, le rouge, je crois, qui lui fait perdre presque tous ses poils et qui le couvre de plaques et de croûtes brunes. À force de vivre avec lui, seuls tous les deux dans une petite chambre, le vieux Salamano a fini par lui ressembler. Il a des croûtes rougeâtres sur le visage et le poil jaune et rare. Le chien, lui, a pris de son patron une sorte d'allure voûtée, le museau en avant et le cou tendu. Ils ont l'air de la même race et pourtant ils se détestent. Deux fois par jour, à onze heures et à six heures, le vieux mène son chien promener. Depuis huit ans, ils n'ont pas changé leur itinéraire. On peut les voir le long de la rue de Lyon, le chien tirant l'homme jusqu'à ce que le vieux Salamano bute. Il bat son chien alors et il l'insulte. Le chien rampe de frayeur et se laisse traîner. À ce moment, c'est au vieux de le tirer. Quand le chien a oublié, il entraîne de nouveau son maître et il est de nouveau battu et insulté. Alors, ils restent tous les deux sur le trottoir et ils se regardent, le chien avec terreur, l'homme avec haine. C'est ainsi tous les jours. Quand le chien veut uriner, le vieux ne lui en laisse pas le temps et il le tire, l'épagneul semant derrière lui une traînée de petites gouttes. Si par hasard le chien fait dans la chambre, alors il est encore battu. Il y a huit ans que cela dure. Céleste dit toujours que « c'est malheureux », mais au fond, personne ne peut savoir. Quand je l'ai rencontré dans l'escalier, Salamano était en train d'insulter son chien. Il lui disait : « Salaud ! Charogne ! » et le chien gémissait. J'ai dit : « Bonsoir », mais le vieux insultait toujours. Alors je lui ai demandé ce que le chien lui avait fait. Il ne m'a pas répondu. Il disait seulement : « Salaud ! Charogne ! » Je le devinais, penché sur son chien, en train d'arranger quelque chose sur le collier. J'ai parlé plus fort. Alors sans se retourner, il m'a répondu avec une sorte de rage rentrée : « Il est toujours là. » Puis il est parti en tirant la bête qui se laissait traîner sur ses quatre pattes, et gémissait.

 

 

Juste à ce moment est entré mon deuxième voisin de palier. Dans le quartier, on dit qu'il vit des femmes. Quand on lui demande son métier, pourtant, il est « magasinier ». En général, il n'est guère aimé. Mais il me parle souvent et quelquefois il passe un moment chez moi parce que je l'écoute. Je trouve que ce qu'il dit est intéressant. D'ailleurs, je n'ai aucune raison de ne pas lui parler. Il s'appelle Raymond Sintès. Il est assez petit, avec de larges épaules et un nez de boxeur. Il est toujours habillé très correctement. Lui aussi m'a dit, en parlant de Salamano : « Si c'est pas malheureux ! » Il m'a demandé si ça ne me dégoûtait pas et j'ai répondu que non.

 

 

Nous sommes montés et j'allais le quitter quand il m'a dit : « J'ai chez moi du boudin et du vin. Si vous voulez manger un morceau avec moi ?... » J'ai pensé que cela m'éviterait de faire ma cuisine et j'ai accepté. Lui aussi n'a qu'une chambre, avec une cuisine sans fenêtre. Audessus de son lit, il a un ange en stuc blanc et rose, des photos de champions et deux ou trois clichés de femmes nues. La chambre était sale et le lit défait. Il a d'abord allumé sa lampe à pétrole, puis il a sorti un pansement assez douteux de sa poche et a enveloppé sa main droite. Je lui ai demandé ce qu'il avait. Il m'a dit qu'il avait eu une bagarre avec un type qui lui cherchait des histoires.

 

 

* * *

 

간단한 노트. 때로 정말 사소한 것들 때문에 고민을 오래 하게 된다. 예를 들어 'boudin'을 뭘로 번역하느냐. '순대'와 '소시지' 사이에 격하게 갈등했지만 결국 '순대'.

 

뫼르소가 자기 어머니 장례식에서 울지 않은 게 뫼르소 성격을 상징적으로 드러내기 위한 장치인 거야 당연하지만, 나는 오히려 살라마노 장면이야말로 뫼르소의 무덤덤함이랄까, 무관심함, 아니면 '이방인'스러움을 매우 잘 드러낸다고 생각한다. '보통의' 서양 사람이라면 저렇게 얻어맞는 개를 두고 연민의 감정을 느끼기 마련이다. (<이퀼리브리엄> 같은 영화에서 아주 노골적으로 표현해놓았다...) 그런데 셀레스트, 심지어 레몽조차 가엽게 여기는 개를 두고 뫼르소는 놀랍도록 냉정하다. 이 냉정함을 기본으로 깐 채 살라마노 이야기가 진행된다. 살짝 소름돋을 정도.

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이방인 번역 1-2

이 번역은 1942년 갈리마르에서 출간된 L'étranger를 원본으로 삼으며, 때로 이휘영, 김화영, 이기언, 김예령, 이정서 번역을 참고한다.

 

한국에서 L'étranger 원본의 저작권은 소멸했다. 이 번역본은 무료로 배포 가능하다. 단, 영리 목적 사용은 불가능하며, 일부나 전부를 어떠한 형태로도 가공 내지 수정할 수 없다. 어차피 카뮈의 간결함을 한국어로 살려본답시고 내 멋대로 의역한 부분이 많아서 그렇게까지 신뢰할 만하진 않다.

 

 

제1부

 

II

 

잠에서 깨며 왜 이틀 휴가를 달라는 말에 사장이 언짢아했는지 깨달았다. 오늘은 토요일이다. 그땐 깜박했는데, 일어나며 비로소 상황 파악이 됐다. 사장 눈엔 주말까지 더하면 내가 나흘 쉬는 걸로 보였을 테고, 그게 못마땅했겠지. 뻔하다. 그렇긴 한데, 일단 엄마 장례를 오늘이 아닌 어제 치른 게 내 잘못은 아녔다. 게다가 어차피 주말은 쉬는 날이고. 어쨌거나 사장이 왜 언짢았는지는 대충 이해가 됐다.

 

 

어제의 고된 일과 탓에 일어나기가 무척 힘들었다. 면도하며 오늘 뭘 할지 생각해봤다. 해수욕이나 하러 가야지 싶었다. 트램을 타고 항구에 가서 해수욕장으로 향했다. 바닷물에 몸을 담갔다. 젊은 사람들이 많았다. 물속에서 마리 카르도나와 마주쳤다. 전에 같이 일했던 타이피스트였다. 당시 그녀랑 잘 해보고 싶은 마음이 있었다. 마리도 나를 좋게 봤던 것 같고. 하지만 마리가 회사를 그만두는 바람에 별 진척이 없었다. 마리가 튜브 위로 올라가려 하길래 도와줬다. 그 와중에 마리 가슴을 스쳤다. 나는 아직 물속에 있었다. 마리는 튜브 위에서 편하게 누운 상태였다. 마리가 몸을 틀어 나를 바라봤다. 머릿결이 그녀 눈을 살짝 가렸다. 마리는 가볍게 웃었다. 나는 튜브로 올라가 마리 옆으로 갔다. 분위기가 좋았다. 장난삼아 머리를 뒤로 젖혀 마리 배 위에 올려놨다. 별말이 없길래 그대로 있었다. 눈앞엔 금빛 감도는 푸른 하늘이 한가득 펼쳐졌다. 마리 배가 부드럽게 요동쳤다. 목덜미 아래서 느껴졌다. 튜브 위에 오래 머물렀다. 반쯤 잠든 채. 햇볕이 너무 따가워지자 마리는 물로 들어갔고, 나도 따라갔다. 마리 곁으로 갔다. 손으로 마리 허리를 감쌌고, 같이 헤엄쳤다. 마리는 계속 웃었다. 부두에서 몸을 말리던 중 마리가 말했다. “제가 뫼르소 씨보다 탔네요.” 마리에게 저녁에 같이 영화나 보러 가지 않겠느냐고 물어봤다. 마리는 웃으며 페르낭델1이 나오는 영화를 보고 싶다고 했다. 우리는 도로 옷을 입었다. 내가 검정 넥타이를 한 걸 보고 마리가 놀랐다. 혹시 상 중이냐고 물었다. 엄마가 돌아가셨다고 말했다. 언제부터 상 중이었는지 궁금해하길래 “어제부터요.”라고 대답했다. 살짝 당황한 모양이었지만, 별말을 덧붙이지 않았다. 내 잘못은 아니지 않으냐고 말하려다가 관뒀다. 그 말이라면 사장한테 한 걸로 충분했다. 아무런 의미도 없는 말이고. 어차피 살다 보면 누구나 자잘한 잘못을 저지르지 않던가.

 

 

저녁이 되자 마리는 다 잊은 듯했다. 몇 군데 웃긴 영화였지만, 솔직히 너무 유치했다. 우리 다리가 서로 맞닿았다. 나는 마리 가슴을 어루만졌다. 영화가 끝날 즈음 마리에게 키스했지만, 서투르게 해버렸다. 극장을 나서며 같이 내 집으로 왔다.

 

 

일어나보니 마리는 가고 없었다. 이모네 집에 가야 한다고 말해놓은 터였다. 일요일이어서 그런지 괜히 지루했다. 일요일이 싫다. 그래서 도로 침대에 누웠다. 마리 머릿결이 남기고 간 소금 내음을 찾아 베개에 파묻혀 열 시까지 잤다. 그러고는 누운 채 정오까지 담배 몇 개비를 피웠다. 평소엔 셀레스트네 식당에 가서 점심을 먹었지만, 그러고 싶지 않았다. 분명 다들 이것저것 물을 테니까. 그게 싫다. 달걀을 익혀 먹었는데, 그냥 프라이팬에다 빵도 없이 바로 먹었다. 빵이 다 떨어졌는데 사러 가기가 싫어서.

 

 

점심을 먹고 나니 조금 지루해져서 집을 휘젓고 다녔다. 엄마랑 같이 살기엔 딱 알맞은 크기였는데, 혼자 지내기엔 너무 넓어서 식탁을 내 침실 안으로 옮겨놓은 터였다. 이젠 그저 이 방 안에서만 생활하는 셈이었다. 조금 가라앉은 의자들, 누렇게 바랜 거울이 달린 옷장, 화장대, 그리고 구리 침대 사이에서. 나머지는 그냥 방치해버렸다. 조금 뒤, 뭐라도 하려고 지난 신문을 집어 읽었다. 크뤼센 소금 광고가 실렸길래 오려서 낡은 공책에 붙였다. 신문에서 웃긴 걸 발견하면 모아놓는 공책이었다. 손을 씻고 나서, 마침내 발코니 쪽으로 갔다.

 

 

방은 변두리 대로 쪽으로 나 있다. 화사한 오후였다. 그런데도 거리는 미끌미끌했고, 인적도 드물었다. 그나마 밖에 나왔던 사람들은 급해 보였다. 우선 산책 나온 가족이 있었다. 세일러복 차림에, 무릎까지 내려오는 반바지를 입은 소년 둘. 옷이 너무 뻣뻣한지 불편해 보였다. 그리고 커다란 분홍 리본을 달고 검정 에나멜 구두를 신은 소녀. 그 뒤론 거구의 몸에 갈색 비단 드레스를 걸친 그네들 어머니, 그리고 홀쭉하고 키 작은 아버지. 남성은 낯이 익었다. 그는 밀짚모자에 나비넥타이를 갖추곤 손에 지팡이를 쥐었다. 아내랑 같이 있는 모습을 보아하니 왜 동네 사람들이 그더러 고상하다고 하는지 알 것 같았다. 얼마 후 동네 젊은이들이 지나갔다. 기름 바른 머리에 빨간 넥타이, 장식용 손수건이 달린 쫙 붙는 재킷에 각진 구두. 시내 극장에라도 가는 모양이네. 그래서 다들 웃고 떠들며 이렇게 일찍부터 서둘러 트램으로 내달리겠지.

 

 

젊은이들이 가고 나자 길은 점차 한산해졌다. 여기저기서 공연이 시작한 모양이다. 길거리엔 장사치들과 고양이들뿐이었다. 길가 따라 심은 무화과나무 위로는 맑지만 눈부시진 않은 하늘이 놓였다. 맞은편 인도에선 담배 가게 주인이 의자를 꺼내 들었다. 문 앞에 내려놓더니 양팔을 등받이에 기대곤 거꾸로 걸터앉았다. 조금 전만 해도 미어터지던 트램들이 어느새 거의 비었다. 담배 가게 옆에 있는 작은 카페 ‘피에로네’ 종업원이 텅 빈 홀을 청소 중이었다. 정말 일요일다웠다.

 

 

나는 담배 가게 주인처럼 의자를 돌려 앉았다. 더 편해 보여서. 담배 두 개비를 피우고 방에 들어가 초콜릿 조각을 집어 들고 창가로 돌아가 먹었다. 잠시 뒤 하늘이 어두워지길래 여름 소나기라도 내릴 줄 알았다. 그런데 다시 차차 맑아졌다. 구름이 지나간 거리는 아까보다 어두워 보였다. 비가 오리라는 증표 같았다. 오래도록 하늘을 구경했다.

 

 

다섯 시가 되자 소음을 몰며 트램들이 도착했다. 교외 경기장에서 돌아오는 관중들이 발판과 난간에 옹기종기 매달려 있었다. 이어서 선수들이 트램을 타고 왔다. 선수들이 든 운동가방 덕분에 알아볼 수 있었다. 자기네는 불멸의 팀이라며 함성을 질렀다. 목이 터져라 노래했다. 선수 여럿이 내게 손을 흔들었다. 한 명은 “우리가 이겼어!”라고 외쳤다. 나는 긍정의 표시로 고개를 끄덕였다. 이때부터 차량이 몰려왔다.

 

 

하루가 조금 더 지나갔다. 지붕 위 하늘이 불그스름하게 물들었고, 밤의 태동이 시작됐다. 거리에 활기가 돌기 시작했다. 산책 나갔던 사람들이 하나둘 돌아왔다. 좀전의 그 고상한 아저씨도 사이에 껴 있었다. 아이들은 울어댔다. 아니면 그저 끌려다니거나. 거의 동시에 동네 극장에서 관객들이 쏟아져 나왔다. 젊은이들은 평소보다 흥분 상태였다. 모험 영화라도 봤나 보네. 시내 극장에서 영화를 본 사람들은 더 늦게 도착했다. 심각한 표정들이었다. 더러 웃기도 했지만 주로 지치고 생각에 잠겨 보였다. 맞은편 인도를 오가며 서성거렸다. 동네 젊은 여성들이 머릿결 흔들며 서로 팔짱을 끼고 지나갔다. 젊은 남성들은 일부러 여성들이 있는 쪽으로 다가가 농담을 던져댔다. 여성들은 고개 돌리며 웃었다. 나와 면식이 있는 몇몇은 내게 손을 흔들어 줬다.

 

 

순간 가로등에 불이 들어왔다. 밤하늘에 박히기 시작한 첫 별들이 희미해졌다. 인파와 불빛으로 가득한 인도를 보고 있자니 눈이 지쳤다. 젖은 거리는 가로등 불빛을 머금어 반짝거렸다. 일정한 간격으로 지나가는 트램 전등은 빛나는 머릿결을 비췄다. 미소와 은팔찌도. 시간이 지나자 트램은 뜸해졌고 밤은 나무와 가로등 위로 어둠을 몰고 왔다. 거리를 채우던 인파는 순식간에 사라졌다. 마침내 고양이가 텅 빈 거리를 어슬렁거리기 시작했다. 저녁이나 먹어야겠다고 생각했다. 의자 등받이에 턱을 괴고 오랫동안 앉아 있더니 목이 조금 뻐근했다. 내려가서 빵과 파스타를 좀 사왔다. 저녁거리를 만들어 그냥 서서 먹었다. 창가에서 담배를 피우려고 했는데 밤공기에 조금 추웠다. 창문을 닫고 돌아오며 거울을 통해 알코올램프와 빵조각이 놓인 식탁 모퉁이를 봤다. 참 길게 늘어진 일요일 하루였구나. 이제 엄마 장례도 끝났고, 다시 일하러 가야 한다. 달라진 게 아무것도 없는 셈이네.

 
 

Première partie

 

II

 

En me réveillant, j'ai compris pourquoi mon patron avait l'air mécontent quand je lui ai demandé mes deux jours de congé : c'est aujourd'hui samedi. Je l'avais pour ainsi dire oublié, mais en me levant, cette idée m'est venue. Mon patron, tout naturellement, a pensé que j'aurais ainsi quatre jours de vacances avec mon dimanche et cela ne pouvait pas lui faire plaisir. Mais d'une part, ce n'est pas ma faute si on a enterré maman hier au lieu d'aujourd'hui et d'autre part, j'aurais eu mon samedi et mon dimanche de toute façon. Bien entendu, cela ne m'empêche pas de comprendre tout de même mon patron.

 

 

J'ai eu de la peine à me lever parce que j'étais fatigué de ma journée d'hier. Pendant que je me rasais, je me suis demandé ce que j'allais faire et j'ai décidé d'aller me baigner. J'ai pris le tram pour aller à l'établissement de bains du port. Là, j'ai plongé dans la passé. Il y avait beaucoup de jeunes gens. J'ai retrouvé dans l'eau Marie Cardona, une ancienne dactylo de mon bureau dont j'avais eu envie à l'époque. Elle aussi, je crois. Mais elle est partie peu après et nous n'avons pas eu le temps. Je l'ai aidée à monter sur une bouée et, dans ce mouvement, j'ai effleuré ses seins. J'étais encore dans l'eau quand elle était déjà a plat ventre sur la bouée. Elle s'est retournée vers moi. Elle avait les cheveux dans les yeux et elle riait. je me suis hissé à côté d'elle sur la bouée. Il faisait bon et, comme en plaisantant, j'ai laissé aller ma tête en arrière et je l'ai posée sur son ventre. Elle n'a rien dit et je suis resté ainsi. J'avais tout le ciel dans les yeux et il était bleu et doré. Sous ma nuque, je sentais le ventre de Marie battre doucement. Nous sommes restés longtemps sur la bouée, à moitié endormis. Quand le soleil est devenu trop fort, elle a plongé et je l'ai suivie. Je l'ai rattrapée, j'ai passé ma main autour de sa taille et nous avons nagé ensemble. Elle riait toujours. Sur le quai, pendant que nous nous séchions, elle m'a dit : « Je suis plus brune que vous. » Je lui ai demandé si elle voulait venir au cinéma, le soir. Elle a encore ri et m'a dit qu'elle avait envie de voir un film avec Fernandel. Quand nous nous sommes rhabillés, elle a eu l'air très surprise de me voir avec une cravate noire et elle m'a demandé si j'étais en deuil. Je lui ai dit que maman était morte. Comme elle voulait savoir depuis quand, j'ai répondu : « Depuis hier. » Elle a eu un petit recul, mais n'a fait aucune remarque. J'ai eu envie de lui dire que ce n'était pas ma faute, mais je me suis arrêté parce que j'ai pensé que je l'avais déjà dit à mon patron. Cela ne signifiait rien. De toute façon, on est toujours un peu fautif.

 

 

Le soir, Marie avait tout oublié. Le film était drôle par moments et puis vraiment trop bête. Elle avait sa jambe contre la mienne. Je lui caressais les seins. Vers la fin de la séance, je l'ai embrassée, mais mal. En sortant, elle est venue chez moi.

 

 

Quand je me suis réveillé, Marie était partie. Elle m'avait expliqué qu'elle devait aller chez sa tante. J'ai pensé que c'était dimanche et cela m'a ennuyé : je n'aime pas le dimanche. Alors, je me suis retourné dans mon lit, j'ai cherché dans le traversin l'odeur de sel que les cheveux de Marie y avaient laissée et j'ai dormi jusqu'à dix heures. J'ai fumé ensuite des cigarettes, toujours couché, jusqu'à midi. Je ne voulais pas déjeuner chez Céleste comme d'habitude parce que, certainement, ils m'auraient posé des questions et je n'aime pas cela. Je me suis fait cuire des oeufs et je les ai mangés à même le plat, sans pain parce que je n'en avais plus et que je ne voulais pas descendre pour en acheter.

 

 

Après le déjeuner, je me suis ennuyé un peu et j'ai erré dans l'appartement. Il était commode quand maman était là. Maintenant il est trop grand pour moi et j'ai dû transporter dans ma chambre la table de la salle à manger. Je ne vis plus que dans cette pièce, entre les chaises de paille un peu creusées, l'armoire dont la glace est jaunie, la table de toilette et le lit de cuivre. Le reste est à l'abandon. Un peu plus tard, pour faire quelque chose, j'ai pris un vieux journal et je l'ai lu. J'y ai découpé une réclame des sels Kruschen et je l'ai collée dans un vieux cahier où je mets les choses qui m'amusent dans les journaux. Je me suis, aussi lavé les mains et, pour finir, je me suis mis au balcon.

 

 

Ma chambre donne sur la rue principale du faubourg. L'après-midi était beau. Cependant, le pavé était gras, les gens rares et pressés encore. C'étaient d'abord des familles allant en promenade, deux petits garçons en costume marin, la culotte au-dessous du genou, un peu empêtrés dans leurs vêtements raides, et une petite fille avec un gros nœud rose et des souliers noirs vernis. Derrière eux, une mère énorme, en robe de soie marron, et le père, un petit homme assez frêle que je connais de vue. Il avait un canotier, un nœud papillon et une canne à la main. En le voyant avec sa femme, j'ai compris pourquoi dans le quartier on disait de lui qu'il était distingué. Un peu plus tard passèrent les jeunes gens du faubourg, cheveux laqués et cravate rouge, le veston très cintré, avec une pochette brodée et des souliers à bouts carrés. J'ai pensé qu'ils allaient aux cinémas du centre. C'était pourquoi ils partaient si tôt et se dépêchaient vers le tram en riant très fort.

 

 

Après eux, la rue peu à peu est devenue déserte. Les spectacles étaient partout commencés, je crois. Il n'y avait plus dans la rue que les boutiquiers et les chats. Le ciel était pur mais sans éclat au-dessus des ficus qui bordent la rue. Sur le trottoir d'en face, le marchand de tabac a sorti une chaise, l'a installée devant sa porte et l'a enfourchée en s'appuyant des deux bras sur le dossier. Les trams tout à l'heure bondés étaient presque vides. Dans le petit café : « Chez Pierrot », à côté du marchand de tabac, le garçon balayait de la sciure dans la salle déserte. C'était vraiment dimanche.

 

 

J'ai retourné ma chaise et je l'ai placée comme celle du marchand de tabac parce que j'ai trouvé que c'était plus commode. J'ai fumé deux cigarettes, je suis rentré pour prendre un morceau de chocolat et je suis revenu le manger à la fenêtre. Peu après, le ciel s'est assombri et j'ai cru que nous allions avoir un orage d'été. Il s'est découvert peu à peu cependant. Mais le passage des nuées avait laissé sur la rue comme une promesse de pluie qui l'a rendue plus sombre. Je suis resté longtemps à regarder le ciel.

 

 

À cinq heures, des tramways sont arrivés dans le bruit. Ils ramenaient du stade de banlieue des grappes de spectateurs perchés sur les marchepieds et, les rambardes. Les tramways suivants ont ramené les joueurs que j'ai reconnus à leurs petites valises. Ils hurlaient et chantaient à pleins poumons que leur club ne périrait pas. Plusieurs m'ont fait des signes. L'un m'a même crié : « On les a eus. » Et j'ai fait : « Oui », en secouant la tête. À partir de ce moment, les autos ont commencé à affluer.

 

 

La journée a tourné encore un peu. Au-dessus des toits, le ciel est devenu rougeâtre et, avec le soir naissant, les rues se sont animées. Les promeneurs revenaient peu à peu. J'ai reconnu le monsieur distingué au milieu d'autres. Les enfants pleuraient ou se laissaient traîner. Presque aussitôt, les cinémas du quartier ont déversé dans la rue un flot de spectateurs. Parmi eux, les jeunes gens avaient des gestes plus décidés que d'habitude et j'ai pensé qu'ils avaient vu un film d'aventures. Ceux qui revenaient des cinémas de la ville arrivèrent un peu plus tard. Ils semblaient plus graves. Ils riaient encore, mais de temps en temps, ils paraissaient fatigués et songeurs. Ils sont restés dans la rue, allant et venant sur le trottoir d'en face. Les jeunes filles du quartier, en cheveux, se tenaient par le bras. Les jeunes gens s'étaient arrangés pour les croiser et ils lançaient des plaisanteries dont elles riaient en détournant la tête. Plusieurs d'entre elles, que je connaissais, m'ont fait des signes.

 

 

Les lampes de la rue se sont alors allumées brusquement et elles ont fait pâlir les premières étoiles qui montaient dans la nuit. J'ai senti mes yeux se fatiguer à regarder ainsi les trottoirs avec leur chargement d'hommes et de lumières. Les lampes faisaient luire le pavé mouille, et les tramways, à intervalles réguliers, mettaient leurs reflets sur des cheveux brillants, un sourire ou un bracelet d'argent. Peu après, avec les tramways plus rares et la nuit déjà noire au-dessus des arbres et des lampes, le quartier s'est vidé insensiblement, jusqu'à ce que le premier chat traverse lentement la rue de nouveau déserte. J'ai pensé alors qu'il fallait dîner. J'avais un peu mal au cou d'être resté longtemps appuyé sur le dos de ma chaise. Je suis descendu acheter du pain et des pâtes, j'ai fait ma cuisine et j'ai mangé debout. J'ai voulu fumer une cigarette à la fenêtre, mais l'air avait fraîchi et j'ai eu un peu froid. J'ai fermé mes fenêtres et en revenant j'ai vu dans la glace un bout de table ou ma lampe à alcool voisinait avec des morceaux de pain. J'ai pensé que c'était toujours un dimanche de tiré, que maman était maintenant enterrée, que j'allais reprendre mon travail et que, somme toute, il n'y avait rien de changé.

 

 

* * *

 

간단한 노트. 1942년 판에 대형 오타가 하나 있다. "Là, j'ai plongé dans la passé."가 아니라 "Là, j'ai plongé dans la passe."여야 한다. 폴리오 판엔 바로 잡혀 있다. 아마 플레이아드 판에도 바로 잡혔겠지? 아무튼 1942년 판만 놓고 작업할 수밖에 없었던 Stuart Gilbert는 이 부분을 "It was quite like old times"라고 번역했다. Matthew Ward는 "Once there, I dove into the channel."이라고 번역했고. 불쌍한 Stuart Gilbert...

 

그리고 너무 몰아치며 번역했는데 이제 조금 쉬엄 쉬엄...

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  1. 프랑스 희극 배우 겸 가수였다.텍스트로 돌아가기

이방인 번역 1-1 (3)

이정서 사태의 충격도 있고, 이참에 다양한 <이방인> 번역본을 봤는데 딱 이거다 싶은 건 없어서 나름대로 <이방인>을 번역해본다. 

 

이 번역은 1942년 갈리마르에서 출간된 L'étranger를 원본으로 삼으며, 때로 이휘영, 김화영, 이기언, 김예령, 이정서 번역을 참고한다. 

 

한국에서 L'étranger 원본의 저작권은 소멸했다. 이 번역본은 무료로 배포 가능하다. 단, 영리 목적 사용은 불가능하며, 일부나 전부를 어떠한 형태로도 가공 내지 수정할 수 없다. 어차피 카뮈의 간결함을 한국어로 살려본답시고 내 멋대로 의역한 부분이 많아서 그렇게까지 신뢰할 만하진 않다. 이정서는 이런 번역을 보며 까무라치겠지만, 나도 이정서 번역을 보고 까무라쳤으므로 비긴 셈 치겠다. 

 

 

제1부 

 

I  (계속)

 

피곤했다. 수위네 방에 잠시 들릴 수 있었던 덕분에 간단히 씻었다. 카페오레를 또 마셨다. 매우 맛있었다. 밖에 나가보니 한낮이었다. 마랑고와 바다를 갈라놓는 언덕 위로 붉은빛 감도는 하늘이 펼쳐졌다. 바람이 소금 내음을 품은 채 언덕 너머로 불어왔다. 멋진 하루가 시작되려던 참이었다. 오랜만에 찾은 시골이어서 그런지 엄마 일만 아니었어도 산책이라도 즐기며 참 유쾌했겠구나 싶었다.

 

 

대신 나는 마당에서 기다렸다. 플라타너스 아래서. 신선한 흙냄새를 들이마시자 졸음이 달아났다. 회사 동료들이 떠올랐다. 다들 이쯤 되면 출근하기 위해 일어나기 시작했다. 난 항상 이 시간대가 힘들었다. 그런 생각에 빠져 있었는데 건물 안에서 울리는 종소리에 정신이 팔렸다. 창문 너머로 소란스런 일이 벌어지나 싶더니 이내 고요해졌다. 태양이 아까보다 하늘 높이 떴다. 발밑이 뜨겁기 시작했다. 수위가 마당을 가로질러 오더니 원장이 나를 찾는다고 전했다. 원장실로 갔다. 서류 몇 개에 서명해야 했다. 원장은 검은 옷에 줄무늬 바지 차림이었다. 한 손에 전화기를 든 채 나를 불렀다. “장의사 직원들이 좀 전에 도착했습니다. 관을 완전히 닫아달라고 말하려던 참이었지요. 그 전에 마지막으로 한 번 더 어머님을 뵙고 싶은지요?” 괜찮다고 했다. 원장은 수화기에 대고 작은 목소리로 일렀다. “피자크, 일에 착수하라고 전하세요.” 

 

 

그러고는 자기도 장례에 참석하겠다길래 고맙다고 했다. 원장은 책상 뒤에 앉았다. 짧은 다리를 꼰 채. 원장은 자기랑 나랑 당직 간호사 셋만 갈 거라고 일러줬다. 재원자들은 장례에 참석하지 않는 게 원칙이었다. 밤만 같이 샐 뿐이었다. “우리 나름의 인간미지요.” 그가 말했다. 그런데 엄마의 오랜 친구 한 명한테는 장례 행렬에 함께할 수 있도록 특별히 허락해줬다. “토마 페레스 씨입니다.” 그 이름을 말하며 원장은 잠시 미소 지었다. 원장은 덧붙였다. “그게 말입니다, 좀 유치한 감정의 발로지요. 페레스 씨와 어머님께선 항상 붙어 다니셨답니다. 페레스 씨께 ‘약혼이라도 하셨수?’ 하고 농담을 건네면 웃으셨죠. 두 분께선 즐거우셨나 봅니다. 그러니 페레스 씨는 어머님의 죽음에 적잖은 충격을 받으셨지요. 따라오시겠다는 걸 차마 거절할 수 없었답니다. 그런데 왕진 의사의 당부가 있어 밤샘은 못 하시게 막았습니다.”

 

 

우리는 한동안 말없이 있었다. 원장은 일어서더니 원장실에 난 창문 밖을 바라봤다. 이내 원장은 무언가를 포착했다. “마랑고 주임신부님이 오시고 있군요. 좀 일찍 오셨네.” 원장은 마을에 있는 성당까지 걸어가는 데 적어도 45분은 걸린다고 알려줬다. 같이 아래로 내려갔다. 주임신부와 복사 두 명이 건물 앞에 도착해 있었다. 복사 한 명은 향로를 든 채로. 신부는 몸을 숙여 향로가 매달린 은사슬의 길이를 조절했다. 우리가 다가서자 신부는 몸을 일으켜 세웠다. 나더러 ‘신자님’이라고 부르더니 몇 마디 말을 건네줬다. 신부가 건물로 들어갔고, 나도 따라갔다. 

 

 

빈소에 들어갔다. 관에 못을 단단히 박았다는 사실을 바로 알아차렸다. 검은 옷차림의 남성이 넷 있었다. 영구차가 도착해서 도로 위에 대기 중이라는 원장의 말과, 이제 막 시작된 신부의 기도 소리가 동시에 들려왔다. 이때부터 모든 일이 빨리 진행됐다. 장의사 직원들이 천을 들고 관으로 다가갔다. 신부, 복사들, 원장과 나는 밖으로 나갔다. 문 앞엔 면식이 없는 웬 여성이 서 있었다. “뫼르소 씨입니다.” 원장이 나를 소개했다. 그녀의 이름은 제대로 못 들었고, 단지 담당 간호사라는 말만 알아들었다. 간호사는 미소 하나 없이, 앙상하고 길쭉한 얼굴을 숙였다. 그리고 우리는 고인이 지나갈 수 있도록 나란히 줄을 섰다. 운구 행렬을 뒤따라 양로원에서 나갔다. 문 앞에 영구차가 있었다. 기다란 모양에, 윤기가 흘러 번쩍거렸다. 필통이 연상됐다. 영구차 옆엔 호상이 있었다. 우스꽝스러운 옷을 입은 작은 남성이었다. 그리고 어색한 몰골의 늙은이도 한 명 있었다. 페레스 씨였다. 페레스 씨는 넓은 챙의 둥글고 무른 펠트 모자(관이 지나가자 벗었다), 구두에 닿아 자락이 쭈그러진 양복바지, 커다란 흰 옷깃이 달린 셔츠에 하기엔 너무 작은 검정 나비넥타이를 한 상태였다. 검은 점으로 뒤덮인 코 밑 입술이 떨렸다. 축 처진 채 기이하게 말린 귀가 가느다랗고 흰 머리털 사이로 튀어나왔다. 얼굴은 창백한데 귀만 유난히 핏빛이라서 눈에 띄었다. 호상이 각자 자리를 지정해줬다. 신부가 앞장섰고, 영구차가 뒤따랐다. 영구차 주위엔 장의사 직원 네 명이 있었다. 그 뒤론 원장이랑 나, 그리고 간호사와 페레스 씨.

 

 

하늘은 벌써 햇살로 가득했다. 햇볕이 대지를 짓눌렀고, 온도는 가파르게 상승했다. 왜 우리가 출발하기까지 그렇게 뜸을 들였는지 모르겠다. 짙은 상복 때문에 너무 더웠다. 모자를 도로 썼던 쪼그만 늙은이는 다시 모자를 벗었다. 고개를 돌려 늙은이를 바라보고 있었는데 원장이 늙은이 이야기를 했다. 저녁이 되면 엄마와 페레스 씨는 간호사의 부축을 받아 마을까지 산책하셨단다. 나는 주위 시골 풍경을 둘러봤다. 하늘과 맞닿은 언덕까지 이어진 사이프러스 나무 행렬 너머로 붉고 푸른 대지와, 드문드문 자리 잡은 정갈한 집들이 펼쳐졌다. 엄마가 이런 기분이셨겠구나. 이 지역에선 쓸쓸한 휴식과 같은 저녁을 맞이하게 된다. 오늘따라 햇살이 눈앞을 아른거리게 할 정도로 넘쳐흘렀다. 덕분에 비인간적이고 침울한 풍경이 이어졌다.

 

 

드디어 출발했다. 그때야 페레스가 살짝 절뚝거린다는 사실을 눈치챘다. 영구차는 점점 속도를 냈고, 늙은이는 뒤처졌다. 영구차 옆에서 걷던 직원 한 명도 차를 먼저 보낸 채 나랑 나란히 걸었다. 해가 떠오르는 속도가 너무 빨라 놀랐다. 이미 사방은 곤충 우는 소리와 바람에 쓸리는 풀잎 소리로 가득한지 오래였다. 땀이 뺨을 타 흘렀다. 모자가 없어 손수건으로 대신 부채질했다. 그때 장의사 직원이 내게 뭐라고 말을 걸었는데 제대로 못 들었다. 그러면서 직원은 왼손에 쥔 손수건으로 이마를 닦아댔다. 오른손으로는 모자를 살짝 들어 올렸고. 나는 물었다. “뭐라고요?” 직원은 하늘을 가리키며 다시 말했다. “해가 내리쬔다고요.” 나는 답했다. “그러네요.” 잠시 후 그는 물었다. “어머님이세요?” 나는 “네.”라고 답했다. “나이가 많았나 보죠?” 나는 “그런 셈이죠.”라고 대답했다. 엄마의 정확한 연세가 기억나지 않았으니. 그러고 직원은 말이 없었다. 뒤돌아보니 페레스가 한 50미터 정도 뒤처진 채였다. 페레스는 모자를 앞뒤로 휘저으며 서둘렀다. 나는 원장도 바라봤다. 품위 있게 걸었다. 쓸데없는 동작 없이. 이마에 맺힌 몇 방울의 땀도 닦지 않고.

 

 

행렬 속도가 조금 빨라진 것 같았다. 햇살을 머금은 눈부신 시골 풍경이 여전히 나를 에워쌌다. 하늘에서 터져 나오는 빛을 견디기 힘들었다. 어느 순간부터 우리는 최근 재포장된 도로로 넘어갔다. 햇빛 때문에 아스팔트가 조금 녹아 갈라 터진 터였다. 발이 살짝 박혔다. 발을 떼어낼 때면 아스팔트의 반짝이는 속살이 드러났다. 영구차 위로 솟아오른 마부의 가죽 모자는 흡사 이 검은 진흙으로 빚은 모양새였다. 새하얗고 청명한 하늘과 이 단조로운 검정 빛깔, 아스팔트의 끈덕진 검정, 상복의 무미건조한 검정, 영구차의 번들거리는 검정 사이에서 정신을 잃을 지경이었다. 태양, 영구차 말똥 냄새와 가죽 냄새, 니스칠 냄새와 향 냄새, 하얗게 새운 밤의 피로가 눈과 머리를 어지럽혔다. 다시 뒤돌아봤다. 페레스는 저 멀리, 몰려오는 열기 한가운데 있었다. 이내 시야에서 사라졌다. 다시 주위를 살펴봤더니 페레스가 도로를 벗어나 길이 나지 않은 곳으로 걷던 중이었다. 그러고 보니 도로가 앞쪽에서 굽어졌다. 이 지역에 익숙한 페레스가 행렬을 따라잡으려고 지름길을 이용하려던 것이었으리라. 페레스는 도로가 굽어지는 지점에서 다시 합류했다. 다시 뒤처졌다가 지름길을 이용해 따라잡길 몇 번 되풀이했다. 내 관자놀이를 때리는 피가 느껴졌다.

 

 

그러고 나서 모든 일이 어찌나 급하고 빈틈없이, 자연스럽게 진행되었는지 이제 하나도 기억나지 않는다. 딱 하나, 마을 입구에서 담당 간호사가 말을 걸었다는 사실은 기억난다. 얼굴과 어울리지 않는 특이한 목소리였다. 감미롭지만 떨리는 목소리. 간호사가 말했다. “천천히 가면 일사병에 걸릴 위험이 있어요. 그렇다고 너무 빨리 가면 땀을 많이 흘리게 돼요. 성당에서 오한이 날 수 있어요.” 맞는 말이었다. 막다른 길이었다. 그날에 대한 몇 가지 잔상이 더 남아있다. 예를 들어 마을 근처에서 우리를 마침내 따라잡았을 때 페레스 얼굴. 페레스 뺨에 신경질과 고통으로 가득한 굵은 눈물이 고여 있었다. 그런데 주름 때문에 더 아래로 흐르진 않았다. 눈물 방울은 일그러진 얼굴 사방으로 퍼졌다 모이며, 얼굴을 아예 적셔 반들거리게 했다. 그리고 성당, 보도에 서 있던 마을 주민들, 묘지의 붉은 제라늄 꽃, 페레스의 실신(무너지는 꼭두각시 같았다), 엄마 관 위에 흩뿌려지던 핏빛 흙, 거기에 섞여 들어간 뿌리의 하얀 속살, 또 사람들, 목소리, 마을, 카페 앞에서의 기다림, 엔진의 끝없는 잡음, 버스가 알제의 빛나는 품 안으로 들어가던 순간 이제 드러누워 내리 열두 시간은 잘 수 있겠다는 생각에 만끽한 기쁨도.

 

 

Première partie

 

I (continue)

 

J'étais fatigué. Le concierge m'a conduit chez lui et j'ai pu faire un peu de toilette. J'ai encore pris du café au lait qui était très bon. Quand je suis sorti, le jour était complètement levé. Au-dessus des collines qui séparent Marengo de la mer, le ciel était plein de rougeurs. Et le vent qui passait au-dessus d'elles apportait ici une odeur de sel. C'était une belle journée qui se préparait. Il y avait longtemps que j'étais allé à la campagne et je sentais quel plaisir j'aurais pris à me promener s'il n'y avait pas eu maman.

 

 

Mais j'ai attendu dans la cour, sous un platane. Je respirais l'odeur de la terre fraîche et je n'avais plus sommeil. J'ai pensé aux collègues du bureau. À cette heure, ils se levaient pour aller au travail : pour moi c'était toujours l'heure la plus difficile. J'ai encore réfléchi un peu à ces choses, mais j'ai été distrait par une cloche qui sonnait à l'intérieur, des bâtiments. Il y a eu du remue-ménage derrière les fenêtres, puis tout s'est calmé. Le soleil était monté un peu plus dans le ciel : il commençait à chauffer mes pieds. Le concierge a traversé la cour et m'a dit que le directeur me demandait. Je suis allé dans son bureau. Il m'a fait signer un certain nombre de pièces. J'ai vu qu'il était habillé de noir avec un pantalon rayé. Il a pris le téléphone en main et il m'a interpellé : « Les employés des pompes funèbres sont là depuis un moment. Je vais leur demander de venir fermer la bière. Voulez-vous auparavant voir votre mère une dernière fois ? » J'ai dit non. Il a ordonné dans le téléphone en baissant la voix : « Figeac, dites aux hommes qu'ils peuvent aller. »

 

 

Ensuite il m'a dit qu'il assisterait à l'enterrement et je l'ai remercié. Il s'est assis derrière son bureau, il a croisé ses petites jambes. Il m'a averti que moi et lui serions seuls, avec l'infirmière de service. En principe, les pensionnaires ne devaient pas assister aux enterrements. Il les laissait seulement veiller : « C'est une question d'humanité », a-t-il remarqué. Mais en l'espèce, il avait accordé l'autorisation de suivre le convoi à un vieil ami de maman : « Thomas Pérez. » Ici, le directeur a souri. Il m'a dit : « Vous comprenez, c'est un sentiment un peu puéril. Mais lui et votre mère ne se quittaient guère. À l'asile, on les plaisantait, on disait à Pérez : « C'est votre fiancée. » Lui riait. Ça leur faisait plaisir. Et le fait est que la mort de Mme Meursault l'a beaucoup affecté. Je n'ai pas cru devoir lui refuser l'autorisation. Mais sur le conseil du médecin visiteur, je lui ai interdit la veillée d'hier. »

 

 

Nous sommes restés silencieux assez longtemps. Le directeur s'est levé et a regardé par la fenêtre de son bureau. À un moment, il a observé : « Voilà déjà le curé de Marengo. Il est en avance. » Il m'a prévenu qu'il faudrait au moins trois quarts d'heure de marche pour aller à l'église qui est au village même. Nous sommes descendus. Devant le bâtiment, il y avait le curé et deux enfants de chœur. L'un de ceux-ci tenait un encensoir et le prêtre se baissait vers lui pour régler la longueur de la chaîne d'argent. Quand nous sommes arrivés, le prêtre s'est relevé. Il m'a appelé « mon fils » et m'a dit quelques mots. Il est entré ; je l'ai suivi.

 

 

J'ai vu d'un coup que les vis de la bière étaient enfoncées et qu'il y avait quatre hommes noirs dans la pièce. J'ai entendu en même temps le directeur me dire que la voiture attendait sur la route et le prêtre commencer ses prières. À partir de ce moment, tout est allé très vite. Les hommes se sont avancés vers la bière avec un drap. Le prêtre, ses suivants, le directeur et moi-même sommes sortis. Devant la porte, il y avait une dame que je ne connaissais pas : « M. Meursault », a dit le directeur. Je n'ai pas entendu le nom de cette dame et j'ai compris seulement qu'elle était infirmière déléguée. Elle a incliné sans un sourire son visage osseux et long. Puis nous nous sommes rangés pour laisser passer le corps. Nous avons suivi les porteurs et nous sommes sortis de l'asile. Devant la porte, il y avait la voiture. Vernie, oblongue et brillante, elle faisait penser à un plumier. À côté d'elle, il y avait l'ordonnateur, petit homme aux habits ridicules, et un vieillard à l'allure empruntée. J'ai compris que c'était M. Pérez. Il avait un feutre mou à la calotte ronde et aux ailes larges (il l'a ôté quand la bière a passé la porte), un costume dont le pantalon tirebouchonnait sur les souliers et un nœud d'étoffe noire trop petit pour sa chemise à grand col blanc. Ses lèvres tremblaient au-dessous d'un nez truffé de points noirs. Ses cheveux blancs assez fins laissaient passer de curieuses oreilles ballantes et mal ourlées dont la couleur rouge sang dans ce visage blafard me frappa. L'ordonnateur nous donna nos places. Le curé marchait en avant, puis la voiture. Autour d'elle, les quatre hommes. Derrière, le directeur, moi-même et, fermant la marche, l'infirmière déléguée et M. Pérez.

 

 

Le ciel était déjà plein de soleil. Il commençait à peser sur la terre et la chaleur augmentait rapidement. Je ne sais pas pourquoi nous avons attendu assez longtemps avant de nous mettre en marche. J'avais chaud sous mes vêtements sombres. Le petit vieux, qui s'était recouvert, a de nouveau ôté son chapeau. Je m'étais un peu tourné de son côté, et je le regardais lorsque le directeur m'a parlé de lui. Il m'a dit que souvent ma mère et M. Pérez allaient se promener le soir jusqu'au village, accompagnés d'une infirmière. Je regardais la campagne autour de moi. À travers les lignes de cyprès qui menaient aux collines près du ciel, cette terre rousse et verte, ces maisons rares et bien dessinées, je comprenais maman. Le soir, dans ce pays, devait être comme une trêve mélancolique. Aujourd'hui, le soleil débordant qui faisait tressaillir le paysage le rendait inhumain et déprimant.

 

 

Nous nous sommes mis en marche. C'est à ce moment que je me suis aperçu que Pérez claudiquait légèrement. La voiture, peu à peu, prenait de la vitesse et le vieillard perdait du terrain. L'un des hommes qui entouraient la voiture s'était laissé dépasser aussi et marchait maintenant à mon niveau. J'étais surpris de la rapidité avec laquelle le soleil montait dans le ciel. Je me suis aperçu qu'il y avait déjà longtemps que la campagne bourdonnait du chant des insectes et de crépitements d'herbe. La sueur coulait sur mes joues. Comme je n'avais pas de chapeau, je m'éventais avec mon mouchoir. L'employé des pompes funèbres m'a dit alors quelque chose que je n'ai pas entendu. En même temps, il s'essuyait le crâne avec un mouchoir qu'il tenait dans sa main gauche, la main droite soulevant le bord de sa casquette. Je lui ai dit : « Comment ? »Il a répété en montrant le ciel : « Ça tape. » J'ai dit : « Oui. »Un peu après, il m'a demandée : « C'est votre mère qui est là ? » J'ai encore dit : « Oui. » « Elle était vieille ? » J'ai répondu : « Comme ça », parce que je ne savais pas le chiffre exact. Ensuite, il s'est tu. Je me suis retourné et j'ai vu le vieux Pérez à une cinquantaine de mètres derrière nous. Il se hâtait en balançant son feutre à bout de bras. J'ai regardé aussi le directeur. Il marchait avec beaucoup de dignité, sans un geste inutile. Quelques gouttes de sueur perlaient sur son front, mais il ne les essuyait pas.

 

 

Il me semblait que le convoi marchait un peu plus vite. Autour de moi, c'était toujours la même campagne lumineuse gorgée de soleil. L'éclat du ciel était insoutenable. À un moment donné, nous sommes passés sur une partie de la route qui avait été récemment refaite. Le soleil avait fait éclater le goudron. Les pieds y enfonçaient et laissaient ouverte sa pulpe brillante. Au-dessus de la voiture, le chapeau du cocher, en cuir bouilli, semblait avoir été pétri dans cette boue noire. J'étais un peu perdu entre le ciel bleu et blanc et la monotonie de ces couleurs, noir gluant du goudron ouvert, noir terne des habits, noir laque de la voiture. Tout cela, le soleil, l'odeur de cuir et de crottin de la voiture, celle du vernis et celle de l'encens, la fatigue d'une nuit d'insomnie, me troublait le regard et les idées. Je me suis retourné une fois de plus : Pérez m'a paru très loin, perdu dans une nuée de chaleur, puis je ne l'ai plus aperçu. Je l'ai cherché du regard et j'ai vu qu'il avait quitté la route et pris à travers champs. J'ai constaté aussi que devant moi la route tournait. J'ai compris que Pérez qui connaissait le pays coupait au plus court pour nous rattraper. Au tournant il nous avait rejoints. Puis nous l'avons perdu. Il a repris encore à travers champs et comme cela plusieurs fois. Moi, je sentais le sang qui me battait aux tempes.

 

 

Tout s'est passé ensuite avec tant de précipitation, de certitude et de naturel, que je ne me souviens plus de rien. Une chose seulement : à l'entrée du village, l'infirmière déléguée m'a parlé. Elle avait une voix singulière qui n'allait pas avec son visage, une voix mélodieuse et tremblante. Elle m'a dit : « Si on va doucement, on risque une insolation. Mais si on va trop vite, on est en transpiration et dans l'église on attrape un chaud et froid. » Elle avait raison. Il n'y avait pas d'issue. J'ai encore gardé quelques images de cette journée : par exemple, le visage de Pérez quand, pour la dernière fois, il nous a rejoints près du village. De grosses larmes d'énervement et de peine ruisselaient sur ses joues. Mais, à cause des rides, elles ne s'écoulaient pas. Elles s'étalaient, se rejoignaient et formaient un vernis d'eau sur ce visage détruit. Il y a eu encore l'église et les villageois sur les trottoirs, les géraniums rouges sur les tombes du cimetière, l'évanouissement de Pérez (on eût dit un pantin disloqué), la terre couleur de sang qui roulait sur la bière de maman, la chair blanche des racines qui s'y mêlaient, encore du monde, des voix, le village, l'attente devant un café, l'incessant ronflement du moteur, et ma joie quand l'autobus est entré dans le nid de lumières d'Alger et que j'ai pensé que j'allais me coucher et dormir pendant douze heures.

 

 

* * *

 

간단한 노트. 아마 <이방인> 중에서 묘사가 많고 호흡이 긴 부분 중 하나가 아닐까 싶다. 특히 마지막 문단을 보면, 카뮈가 단문 위주로 <이방인>을 썼다는 말이 참 어색하게 느껴진다.

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