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  1. 2009/06/06
    [audio]Montaigne, Vanité de l’homme (Essais,II,12)
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[audio]Montaigne, Vanité de l’homme (Essais,II,12)

Michel de Montaigne

MONTAIGNE, Michel (de) - Vanité de l’homme
Livre audio gratuit posté le 30 mars 2008.
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Donneur de voix : René Depasse | Durée : 4min | Genre : Philosophie

 

« Considérons donc pour cette heure, l’homme seul, sans secours étranger, armé seulement de ses armes, et dépourvu de la grâce et connaissance divine, qui est tout son honneur, sa force, et le fondement de son être. Voyons combien il a de tenue en ce bel équipage. Qu’il me fasse entendre par l’effort de son discours, sur quels fondements il a bâti ces grands avantages, qu’il pense avoir sur les autres créatures. [...] »

 

Essais, II, 12 : Vanité de l’homme.

 

 

 

MONTAIGNE - Essais - Livre II
CHAPITRE XII : Apologie de Raimond de Sebonde
(*)

 

(*) 발췌된 텍스트는 <수상록>, 제2권, 제12장의 극히 일부이다 (전체의 2/5지점; 12장의 5%). 위의 4분짜리 짧은 '오디오 문학'에서는 그 제목을 "인간의 허풍-허영-자만"이라고 붙여두고 있으나, 원제목은 "RS에 대한 변명-변호" 이다. 몽테뉴는 "허영에 대하여"라는 주제를 제3권 제9장에서 따로 다룬다 (관련 링크는 하단 참조). 이하 그 일부를 옮기고 오디오에 해당하는 부분은 고동색으로 강조 한다.

 

(...) Que nous presche la verité, quand elle nous presche de fuir la mondaine philosophie : quand elle nous inculque si souvent, que nostre sagesse n'est que folie devant Dieu : que de toutes les vanitez la plus vaine c'est l'homme : que l'homme qui presume de son sçavoir, ne sçait pas encore que c'est que sçavoir : et que l'homme, qui n'est rien, s'il pense estre quelque chose, se seduit soy-mesmes, et se trompe ? Ces sentences du sainct Esprit expriment si clairement et si vivement ce que je veux maintenir, qu'il ne me faudroit aucune autre preuve contre des gens qui se rendroient avec toute submission et obeyssance à son authorité. Mais ceux cy veulent estre fouëtez à leurs propres despens, et ne veulent souffrir qu'on combatte leur raison que par elle mesme.

 

Considerons donq pour ceste heure, l'homme seul, sans secours estranger, armé seulement de ses armes, et despourveu de la grace et cognoissance divine, qui est tout son honneur, sa force, et le fondement de son estre. Voyons combien il a de tenuë en ce bel equipage. Qu'il me face entendre par l'effort de son discours, sur quels fondemens il a basty ces grands avantages, qu'il pense avoir sur les autres creatures. Qui luy a persuadé que ce branle admirable de la voute celeste, la lumiere eternelle de ces flambeaux roulans si fierement sur sa teste, les mouvemens espouventables de ceste mer infinie, soyent establis et se continuent tant de siecles, pour sa commodité et pour son service ? Est-il possible de rien imaginer si ridicule, que ceste miserable et chetive creature, qui n'est pas seulement maistresse de soy, exposée aux offences de toutes choses, se die maistresse et emperiere de l'univers ? duquel il n'est pas en sa puissance de cognoistre la moindre partie, tant s'en faut de la commander. Et ce privilege qu'il s'attribuë d'estre seul en ce grand bastiment, qui ayt la suffisance d'en recognoistre la beauté et les pieces, seul qui en puisse rendre graces à l'architecte, et tenir conte de la recepte et mises du monde : qui luy a seelé ce privilege ? qu'il nous montre lettres de ceste belle et grande charge.

Ont elles esté ottroyées en faveur des sages seulement ? Elles ne touchent guere de gents. Les fols et les meschants sont-ils dignes de faveur si extraordinaire ? et estants la pire piece du monde, d'estre preferez à tout le reste ?

 

En croirons nous cestuy-la ; Quorum igitur causa quis dixerit effectum esse mundum ? Eorum scilicet animantium, quæ ratione utuntur. Hi sunt dii et homines, quibus profectó nihil est melius. Nous n'aurons jamais assez bafoüé l'impudence de cet accouplage.

Mais pauvret qu'a il en soy digne d'un tel avantage ? A considerer ceste vie incorruptible des corps celestes, leur beauté, leur grandeur, leur agitation continuée d'une si juste regle :

Cum suspicimus magni coelestia mundi
Templa super, stellisque micantibus Æthera fixum,
Et venit in mentem Lunæ Solisque viarum :

 

A considerer la domination et puissance que ces corps là ont, non seulement sur nos vies et conditions de nostre fortune,

Facta etenim et vitas hominum suspendit ab astris :

mais sur nos inclinations mesmes, nos discours, nos volontez : qu'ils regissent, poussent et agitent à la mercy de leurs influances, selon que nostre raison nous l'apprend et le trouve :

speculatáque longè
Deprendit tacitis dominantia legibus astra,
Et totum alterna mundum ratione moveri,
Fatorúmque vices certis discernere signis.

 

A voir que non un homme seul, non un Roy, mais les monarchies, les empires, et tout ce bas monde se meut au branle des moindres mouvemens celestes :

Quantáque quàm parvi faciant discrimina motus :
Tantum est hoc regnum quod regibus imperat ipsis :

 

si nostre vertu, nos vices, nostre suffisance et science, et ce mesme discours que nous faisons de la force des astres, et ceste comparaison d'eux à nous, elle vient, comme juge nostre raison, par leur moyen et de leur faveur :

furit alter amore,
Et pontum tranare potest et vertere Trojam,
Alterius sors est scribendis legibus apta,
Ecce patrem nati perimunt, natosque parentes,
Mutuáque armati coeunt in vulnera fratres,
Non nostrum h
oc bellum est, coguntur tanta movere,
Inque suas ferri poenas, lacerandáque membra,
Hoc quoque fatale est sic ipsum expendere fatum.

 

si nous tenons de la distribution du ciel ceste part de raison que nous avons, comment nous pourra elle esgaler à luy ? comment soubs-mettre à nostre science son essence et ses conditions ? Tout ce que nous voyons en ces corps là, nous estonne ; quæ molitio, quæ ferramenta, qui vectes, quæ machinæ, qui ministri tanti operis fuerunt ? pourquoy les privons nous et d'ame, et de vie, et de discours ? y avons nous recognu quelque stupidité immobile et insensible, nous qui n'avons aucun commerce avec eux que d'obeïssance ? Dirons nous, que nous n'avons veu en nulle autre creature, qu'en l'homme, l'usage d'une ame raisonnable ? Et quoy ? Avons nousveu quelque chose semblable au soleil ? Laisse-il d'estre, par ce que nous n'avons rien veu de semblable ? et ses mouvements d'estre, par ce qu'il n'en est point de pareils ? Si ce que nous n'avons pas veu, n'est pas, nostre science est merveilleusement raccourcie. Quæ sunt tantæ animi angustiæ ? Sont ce pas des songes de l'humaine vanité, de faire de la Lune une terre celeste ? y deviner des montaignes, des vallées, comme Anaxagoras ? y planter des habitations et demeures humaines, et y dresser des colonies pour nostre commodité, comme faict Platon et Plutarque ? et de nostre terre en faire un astre esclairant et lumineux ? Inter cætera mortalitatis incommoda, et hoc est, caligo mentium : nec tantum necessitas errandi, sed errorum amor. Corruptibile corpus aggravat animam, et deprimit terrena inhabitatio sensum multa cogitantem.

 

La presomption est nostre maladie naturelle et originelle. La plus calamiteuse et fragile de toutes les creatures c'est l'homme, et quant et quant, la plus orgueilleuse. Elle se sent et se void logée icy parmy la bourbe et le fient du monde, attachée et cloüée à la pire, plus morte et croupie partie de l'univers, au dernier estage du logis, et le plus esloigné de la voute celeste, avec les animaux de la pire condition des trois : et se va plantant par imagination au dessus du cercle de la Lune, et ramenant le ciel soubs ses pieds. C'est par la vanité de ceste mesme imagination qu'il s'egale à Dieu, qu'il s'attribue les conditions divines, qu'il se trie soy-mesme et separe de la presse des autres creatures, taille les parts aux animaux ses confreres et compagnons, et leur distribue telle portion de facultez et de forces, que bon luy semble. Comment cognoist il par l'effort de son intelligence, les branles internes et secrets des animaux ? par quelle comparaison d'eux à nous conclud il la bestise qu'il leur attribue ?

Quand je me jouë à ma chatte, qui sçait, si elle passe son temps de moy plus que je ne fay d'elle ? Nous nous entretenons de singeries reciproques. Si j'ay mon heure de commencer ou de refuser, aussi à elle la sienne. Platon en sa peinture de l'aage doré sous Saturne, compte entre les principaux advantages de l'homme de lors, la communication qu'il avoit avec les bestes, desquelles s'enquerant et s'instruisant, il sçavoit les vrayes qualitez, et differences de chacune d'icelles : par où il acqueroit une tres parfaicte intelligence et prudence ; et en conduisoit de bien loing plus heureusement sa vie, que nous ne sçaurions faire. Nous faut il meilleure preuve à juger l'impudence humaine sur le faict des bestes ? Ce grand autheur a opiné qu'en la plus part de la forme corporelle, que nature leur a donné, elle a regardé seulement l'usage des prognostications, qu'on en tiroit en son temps.

 

Ce defaut qui empesche la communication d'entre elles et nous, pourquoy n'est il aussi bien à nous qu'à elles ? C'est à deviner à qui est la faute de ne nous entendre point : car nous ne les entendons non plus qu'elles nous. Par ceste mesme raison elles nous peuvent estimer bestes, comme nous les estimons. Ce n'est pas grand merveille, si nous ne les entendons pas, aussi ne faisons nous les Basques et les Troglodytes. Toutesfois aucuns se sont vantez de les entendre, comme Apollonius Thyaneus, Melampus, Tiresias, Thales et autres. Et puis qu'il est ainsi, comme disent les Cosmographes, qu'il y a des nations qui reçoyvent un chien pour leur Roy, il faut bien qu'ils donnent certaine interpretation à sa voix et mouvements. Il nous faut remerquer la parité qui est entre nous : Nous avons quelque moyenne intelligence de leurs sens, aussi ont les bestes des nostres, environ à mesme mesure. Elles nous flattent, nous menassent, et nous requierent : et nous elles. (...)

 

cf.1) <수상록>, 제2권, 제12장 : http://www.bribes.org/trismegiste/es2ch12a.htm
                           제3권, 제9장 (허영에 대하여) : http://www.bribes.org/trismegiste/es3ch09.htm
cf.2) 나의 지난 포스트: [친구들] 라보에씨 & 몽테뉴 http://blog.jinbo.net/radix/?pid=98

* 이 포스트의 분류가 국가로 돼있는 것은 전적으로 라보에씨 때문이다.

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