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  1. 2008/12/22
    버틀러(J. Butler) 공부하기
    tnffo

버틀러(J. Butler) 공부하기

주디스 버틀러의 주저인 <젠더 트러블> (1990)이 번역됐다는 소식이 지난 주에 있었다(고명섭서평 옮겨옴). 호오를 떠나 벌써 유명한 사람이니 이 참에 간단한 공부를 통해 그녀의 대강에 대해서나마 알아두는 것도 나쁘지는 않으리라. 버틀러는 위키 정보에 의하면 1956년에 미국에서 태어났고, 약관도 안 된 28세(1984년)에 예일대학에서 철학박사를 받았으며, 3년 후인 1987년에 박사논문이 같은 제목으로 책으로 나오고, (아마도) 이 논문의 좀 더 확장된(사고의 확장이거나 내용의 구체적 심화) 형태가 1990년에 나온 바로 이 책 <젠더 트러블> 이 아닌가 싶다.(*)

(*) Judith Butler (born February 24, 1956) [née le 24 février 1956 à Cleveland]. / 1984, Subjects of Desire: Hegelian Reflections in Twentieth-Century France (Ph.D. in philosophy from Yale University) [Sujets du désir : Réflexions hégéliennes au vingtième siècle en France]. / 1987: Subjects of Desire: Hegelian Reflections in Twentieth-Century France / 1990: Gender Trouble: Feminism and the Subversion of Identity.

 

Gender Trouble: Feminism And the Subversion of IdentityTrouble dans le genre : Le féminisme et la subversion de l'identité

 

 

그런데 재미있는 사실은 <젠드 트러블>이 딛고 있는 이론적 지반이 프로이드와 프랑스 구조주의의 레비스트로스, 라깡, 푸코 등이라는데, 이 책이 불어로 번역되는 것은 2005년에 와서야 가능했다. 이 15년의 간극이 말하는 뭔가는 분명 있을 것이라는 내 천연의 회의가 발동한다. 프랑스인들의 경직성 때문일지 버틀러 이론의 이질성 때문일지는 알 수 없지만, 그녀가 프랑스에서 원자재를 가져가서 미국 공장에서 제조한 이론이 다시 프랑스로 역수출 되는 데는 15년이라는 긴 세월이 필요했다는 얘기다. 그렇다고 역수출 자체가 수익성있는 성공까지 보장하는 것은 아닐 것이라는 생각도 들지만, 이제 그녀는 누가 뭐래도 유명인이 된 것만은 엄연한 사실이다. 이러한 버틀러의 프랑스 수용에 대한 어려움을 제롬 비달이라는 사람은 이  책의 제목에 빗대서  "프랑스에서의 버틀러: 수용의 트러블" 이라는 제목으로 한편의 긴(주석이 31개나 달린) 논문을 쓰기도 했다니(*), 그녀가 그 오랫동안 프랑스에서 거부된 이유가 궁금하지 않을 수 없다.
(*) http://jeromevidal.blogspot.com/2007/07/judith-butler-en-france-trouble-dans-la.html (Judith Butler en France : Trouble dans la réception, par Jérôme Vidal, in Mouvements, n° 47-48, mai-juin 2006)

 

아래에 옮기는 <젠드 트러블>에 대한 다른 간단한 불어 서평은 이 15년의 간극이 갖는 이유에 대해 이렇게 말한다: "텍스트의 복잡성이 대가들의 전유물인지는 모르지만, 그녀의 텍스트는 풍요롭고, 산만하고, 혼돈스럽다(프로퓌-디퓌-꽁퓌, profus-diffus-confus). 솔직히 나는 그녀의 글에 빠져들었다기(baigner-수영) 보다는 대충 겉으로만 문장을 따라 써핑(surfer)을 하는데 만족해야 했다." 그리고 이어지는 이 책의 총 3부의 대한 구체적 내용 소개는 -불어를 읽기가 거북한 경우- 그 아래의 고명섭 서평으로 대신해도 별 무리는 없지 싶다. 근데 '왜 미국사람 책에 대해 영어 서평이 아니라 불어 서평에 관심을 가져야 하느냐'는 별 있지 싶지도 않은 질문에 미리 답하자면, 앞에서도 언급했듯이 작자가 이론적 지반으로 삼는 곳이 프랑스이고 그래서 불어서평이 더 충실한 객관적 시각을 갖지 않겠느냐는 변명을 해본다. (그러나 사실은 내가 영어보다는 불어에 더 익숙한 것이 이유임)

 


[불어 서평] Trouble dans le genre, de Judith Butler, La découverte, 2005, 2006 (poche), 284 p., 12 €.

mercredi 4 avril 2007, par Lionel Labosse (http://www.altersexualite.com/spip.php?article21)

 

Cet essai philosophique, comme nous l’apprend Éric Fassin dans sa préface, nous parvient en différé de 15 ans dans sa traduction française. Trouble dans le genre a été souvent cité par les universitaires avant d’être traduit en français. Ce décalage tient aux références philosophiques majoritairement françaises de l’auteur, qui paradoxalement ne constituent pas un ensemble théorique de référence en France, mais aussi à la complexité du texte même, qui le réserve à des intellectuels chevronnés.
Pour commencer, effectivement, le texte de Judith Butler est profus, diffus, confus. N’ayant pas été formé à la philosophe, j’avoue avoir du mal à suivre, disons que je me contente de surfer sur les phrases plutôt que de m’y baigner. Cependant, Judith Butler est surtout professeure de littérature et de rhétorique, et cet essai est avant tout une succession de fiches de lecture hypertrophiées sur des œuvres de Michel Foucault, Monique Wittig, Luce Irigaray et Julia Kristeva, et à travers eux, sur les œuvres de Freud, Lacan, Beauvoir, Lévi-Strauss. Le publier sous forme de chapitres consacrés à chacun dans l’ordre chronologique suivis d’une conclusion aurait clarifié l’ensemble en évitant les redites. Il nous faut discerner à travers ces couches de relectures le point de vue de Judith Butler tel que le résume le préfacier : « définir un féminisme de la subversion, et non de la dénonciation » (p. 16). Un effet comique involontaire de la traduction française est que les remerciements interminables de la traductrice pour toutes les personnes qui l’ont aidée, jusqu’à lui suggérer un seul mot (pages 21 et 22) s’ajoutent à ceux de l’auteure, pages 57, 58 et en notes (p. 100, 144), comme si la moindre pensée était un phénomène si précieux qu’il faille remercier les dix collègues de bureau qui nous l’ont suggérée. Cela renforce l’impression d’un discours élitiste qui ne s’adresse qu’à un cercle d’amis choisis. Il serait démagogique de dénoncer le recours à un langage ardu, philosophique ; pourtant, certaines idées pourraient être exprimées plus simplement. Je ne donnerai qu’un exemple : « Ensuite, la performativité n’est pas un acte unique, mais une répétition et un rituel, qui produit ses effets à travers un processus de naturalisation qui prend corps, un processus qu’il faut comprendre, en partie, comme une temporalité qui se tient dans et par la culture » (p. 36). Quand Butler déclare « il y a quelqu’un derrière ce livre » (p. 39), cela fait sourire, car l’aspect autobiographique ne ressort quasiment jamais sous le jargon, comme si l’« habitus » universitaire était aussi difficile à transcender que l’« habitus » hétérosexuel.

Cela étant dit, le discours de Butler une fois élagué, il en reste des idées tout à fait passionnantes, qui ont fait leur chemin depuis. « La perspective de voir s’effondrer les dichotomies de genre » (p. 27) ; « L’idée que la pratique sexuelle a le pouvoir de déstabiliser le genre » (p. 30) sont les idées forces énoncées dès l’introduction. L’ouvrage se présente en trois parties.

 

La première partie « Sujets de sexe/genre/désir » se livre à une « généalogie » au sens nietzschéen de la notion de genre, pour en conclure que « le pouvoir juridique « produit » incontestablement ce qu’il prétend simplement représenter » (p. 61). Il n’y aurait donc pas de « sujet » avant la loi en matière de genre. On confond l’effet et la cause, et c’est la loi qui a inventé le genre, ce en quoi on peut parler de valeur performative du langage (le signifiant créerait le signifié plus que le signifié engendrerait son signifiant). La grammaire nous habitue à considérer l’homme comme « la personne universelle », et la femme comme « le seul genre à être marqué » selon des théoriciennes féministes (p. 73). Le mot « phallogocentrisme », souvent utilisé, « est le nom donné au projet de faire disparaître le féminin et de prendre sa place » (p. 78), sans qu’on sache si c’est un néologisme de l’auteure. On trouve à la page 81 un éclairant éloge de la nécessité des divergences dans le processus de coalition politique, pour éviter de reproduire un processus d’appropriation du pouvoir. Ceci est à considérer comme une critique du féminisme de dénonciation : « l’« unité » de la catégorie « femme » n’est ni postulée ni désirée » (p. 82). L’idéal du genre sera donc « un assemblage ouvert […] sans […] finalité normative qui clôt les définitions » (p. 83). L’idée de subversion naît quand Butler remarque : « Le gai ou la lesbienne est donc à l’hétérosexuelle non pas ce que la copie est à l’original, mais plutôt ce que la copie est à la copie (p. 107). (La traductrice utilise ce procédé des points pour signaliser les accords de genre).

La seconde partie : « Prohibition, psychanalyse et production de la matrice hétérosexuelle » critique, à partir de nombreux textes, « le cadre de référence binaire tant pour le sexe que pour le genre », en tant que « fictions régulatrices » permettant « la domination masculine et l’hétérosexisme » (p. 110). Butler critique notamment la notion de Freud puis Lévi-Strauss, de « tabou de l’inceste hétérosexuel entre le fils et la mère » (p. 125), et entre dans des arguties interminables sur les textes de Jacques Lacan, la théorie du deuil de Freud, et autres productions de psychanalystes qui participent de l’hétérosexualité obligatoire.

La troisième partie : « Actes corporels subversifs » donne moins qu’elle ne promet, mais lance au moins des pistes. Il s’agit d’ailleurs d’un article encore plus pointu que les autres, publié en revue. On y trouvera une indigeste critique de textes eux-mêmes fumeux de Julia Kristeva sur le langage poétique, qu’il conviendrait plutôt d’oublier. Les développements sur le texte de Herculine Harbin dite Alexina B et la préface de Michel Foucault à l’édition anglaise, sont plus intéressants. En gros, à Foucault aurait échappé que le discours d’Herculine est lui-même largement informé par ce que Pierre Bourdieu nomme habitus romantique. Les développements consacrés à la recherche en biologie moléculaire me laissent dubitatif. Butler reproche au Dr Page de « décrire les corps en fonction de deux et seulement deux sexes » (p. 220). L’existence d’hermaphrodites qu’on appelle dorénavant « intersexe » remettrait en cause l’existence de deux sexes biologiques, si je comprends bien ce que suggère Butler. Pour ma part, j’en reste à croire que l’existence de moutons à cinq pattes et d’unijambistes ne remet pas en cause la classification des mammifères en bipèdes et quadrupèdes. Ce qui est contestable est de transformer cette classification scientifique en classes sociales enfermantes dont sont exclus de fait les « monstres » ; et à ce titre, les « intersexe » sont à considérer comme discriminés au même titre que les nains ou les utilisateurs de fauteuils roulants. Il n’y a pas à créer des ascenseurs spécifiques pour nains, mais à adapter les ascenseurs pour tous les utilisateurs ! Ce qu’il faudrait critiquer selon moi, ce n’est pas que la nature soit binaire, mais que certains humains s’empêchent et veuillent empêcher les autres d’user de la capacité que la nature nous a donnée de jouer avec elle ! Les développements consacrés aux écrits de Monique Wittig donnent envie de découvrir cette polémiste lesbienne radicale qui voulait balayer l’ordre hétérosexuel. Cela fait sourire aujourd’hui, mais à l’époque (dans les années 60 à 80), ce discours provocateur était indispensable. Quand Butler écrit : « la disjonction radicale que fait Wittig entre hétérosexuel et homosexuel reproduit le genre de binarité disjonctive qu’elle-même définit comme le geste philosophique de division caractéristique de la pensée straight »(p. 239), on pourrait lui suggérer, quinze ans après, de subvertir cette disjonction par une autre plus subversive, car mouvante, entre altersexuel et orthosexuel. C’est à ce stade qu’arrive une partie qu’on aurait aimée plus développée, consacrée à la subversion en acte, mais sans doute ce développement eût-il fait sortir ce texte de la disjonction philosophie / littérature ! La proposition est simple, subvertir la notion de femme et d’homme par la parodie : « on éclate de rire en réalisant que l’original était de tout temps une imitation » (p. 262).

 

Terminons sur cette citation de la conclusion : « Déconstruire l’identité n’implique pas de déconstruire la politique mais plutôt d’établir la nature politique des termes mêmes dans lesquels la question de l’identité est posée » (p. 275). (Lionel Labosse)

 

 

주디스 버틀러 “여성은 없다” / 고명섭   
주디스 버틀러,〈젠더 트러블〉(1990), 조현준 옮김, 문학동네, 2008, 2만2000원

 

<젠더 트러블>은 페미니즘 담론 안팎에 일대 논란을 불러일으킨 저작이다. 1990년 출간한 이 책으로 지은이 주디스 버틀러는 30대 중반의 나이에 페미니즘 세계의 스타로 떠올랐고, 페미니즘 논쟁의 중심에 섰다. 논란이 거셌던 것은 남성 대 여성이라는 이분법적 구도 아래 여성 해방의 정치를 주도하던 페미니즘 운동의 주류를 이 책이 정면으로 치받았기 때문이다. 버틀러는 여성이라는 단일한 주체를 해체하고자 했다. 또 여성이 설령 계급·인종 같은 분할선에 따라 복수로 존재하더라도 최종적으로는 여성이라는 범주 아래 하나의 정체성을 구성한다는 여성 정체성 담론도 해체돼야 할 대상으로 삼았다. 버틀러가 보기에 여성이라는 젠더는 결코 동일한 범주로 묶일 수 없는 이질성의 집합이었다. 그러므로 책의 제목 ‘젠더 트러블’은 ‘젠더’ 내부에 이미 항상 ‘트러블’이 있다는 선언적 진단이며, 젠더에 트러블을 일으키겠다는 의지의 표현이다.

알려진 대로 버틀러는 ‘퀴어(동성애자) 이론’의 창시자라는 호칭도 얻었는데, 이 책의 재판(1999년) 서문에서 이례적으로 자신의 사적인 삶을 간략하게 소개하고 있다. “자라면서 젠더 규범의 어떤 폭력성을 인식하게 된” 그는 16살 때 “격렬한 커밍아웃”을 했다. 사람들이 그를 여성이라고 지칭하고 그렇게 행동하도록 요구했는데, 그런 요구 때문에 고통받다가 자신이 동성애자임을 마침내 밝혔다는 이야기다. 이 책은 이렇게 동성애자로서 자신이 겪었던 삶을 이론화하고자 한 노력의 산물이라고 할 수 있다. 페미니즘 운동 안에서조차 이질적 존재일 수밖에 없는 그 자신의 처지가 그를 급진적·근본적 사고로 이끌었음을 짐작할 수 있다.

 

1/ 이 책에서 버틀러가 시도하는 것은 여성 정체성 문제를 래디컬하게 파헤침으로써 정체성 담론을 재구성하는 것이다. 버틀러가 이론적 수혈을 받은 곳은 프랑스 철학계인데, 이 책에서도 사르트르·푸코·보부아르·크리스테바·이리가레의 이론에 대한 인용과 성찰을 만날 수 있다. 그 자신의 말로 표현하면 ‘프랑스 철학의 미국적 구성물’이 이 책인 셈이다. 이때 버틀러는 푸코를 통해 만난 니체의 계보학을 분석과 비판의 방법론으로 삼아 프랑스 페미니즘 담론을 해체적으로 읽어냄으로써 그 자신의 이론을 재구성한다.

2/ 버틀러의 가장 충격적인 주장은 섹스(생물학적 성)가 문화적·제도적 힘 속에서 구성된 것이라는 명제다. 이 명제를 입증해 가는 과정에서 그가 먼저 인용하는 것이 보부아르의 유명한 주장, “여성은 태어나는 것이 아니라 만들어지는 것이다”라는 주장이다. 보부아르의 명제에는 여성이 생물학적 성(섹스)과는 별개로 젠더(사회·문화적 성)를 차후에 구성한다는 암시가 깔려 있다. 젠더와 섹스가 분리되는 것인데, 이 분리를 논리적 극한까지 밀어붙여 보면, “섹스/젠더 구분은 섹스로 결정된 몸과 문화로 구성된 젠더간의 극단적 단절을 시사한다.” 젠더가 섹스와 완전히 별개의 것으로 이론화되면, “젠더 자체는 자유롭게 떠도는 인공물”이 된다. 그럴 경우, 생물학적으로는 남성의 특징을 지녔더라도 젠더상으로는 여성인 존재가 나올 수가 있게 되고, 그 반대의 경우도 성립한다. “그 결과 남자와 남성적인 것은 남자의 몸을 의미하는 만큼이나 쉽게 여자의 몸을 의미할 수 있고, 여자와 여성적인 것은 여자의 몸을 의미하는 만큼이나 쉽게 남자의 몸을 의미할 수도 있다.”

3/ 젠더가 이렇게 생물학적 성과는 무관하게 문화적으로 구성된다면, 여성 정체성의 본질적 근거는 희박해질 수밖에 없다. 버틀러는 여기서 더 나아가, 생물학적 성(섹스) 자체가 문화적 구성물이라는 주장을 편다. 생물학적 성이 태어나면서 주어지는 ‘자연’이 아니라 일종의 문화적 산물이라는 것이다. 여성/남성의 이분법으로 포괄할 수 없는 여러 부류의 이질적 존재들이 있으며, 이들이 문화적 강제 속에서 하나의 생물학적 성으로 고정될 뿐이라는 것이 그 근거다. “따라서 섹스가 자연에 관계되듯 젠더가 문화에 관계되는 것이라고 생각해서는 안 된다.” 젠더(사회·문화적 성)의 원인 또는 기원은 섹스(생물학적 성)이며 섹스의 결과가 젠더라는 통념이 여기서 심각한 도전을 받는다. 역으로 섹스는 젠더라는 문화적 강제 속에서 구성되는 것, 다시 말해 젠더의 결과이자 효과라는 것이 버틀러의 주장인 것이다. 그리하여 “여성은 태어나는 것이 아니라 만들어지는 것이다”라는 보부아르의 명제가 비유가 아닌 직설의 지위를 얻게 된다.

 

버틀러의 주장은 여성성의 본질적 바탕이라는 것이 없다는 것을 강력하게 암시한다. 따라서 여성이라는 범주의 보편성에 입각해 여성성·모성성을 당연한 것으로 받아들이는 ‘정체성 정치’는 토대를 잃어버린다. 그렇다고 해서 페미니즘 정치가 불가능한 것은 아니다. 이 점을 버틀러는 “정체성의 해체는 정치성의 해체가 아니다”라고 간명하게 이야기한다. 여성이라는 보편적 정체성을 해체하더라도, 해방을 위한 일시적·잠정적 연대는 가능하다는 이야기다. (고명섭 기자, 기사등록 : 2008-12-19 오후 07:31:49  기사수정 : 2008-12-21 오후 10:25:20 ⓒ 한겨레 -본문의 번호 세 개는 펌자의 것-)

 

*** 

두 언어로 된 비슷한 분량의 서평을 나란히 봤는데, -내가 불어보다는 한국어에 훨씬 죽어도 더 익숙하기 때문인지는 몰라도- 고명섭의 서평이 더 낫다. 고명섭이 남성이라서(!) 페미니즘이 흥미로웠던지 이번에는(?) 책을 완전히 다 읽고 서평을 상당히 충실하게 썼다는 인상이 든다. 고명섭의 설명에 따르면, "버틀러는 여성이라는 단일한 주체를 해체하고자 했다. (...) 여성이라는 범주 아래 하나의 정체성을 구성한다는 여성 정체성 담론도 해체돼야 할 대상" 이다. 고로 ‘젠더 트러블’은 ‘젠더’ 내부에 이미 항상 ‘트러블’이 있다는 선언적 진단이며, 젠더에 트러블을 일으키겠다는 의지의 표현이다." 훌륭한 정제적 표현이다. 이런 이해를 바탕으로 아래에 옮기는 작은 백과사전 (고로 앞의 불어 서평과는 달리 좀 더 객관적 시각을 갖는)의 '버틀러' 편을 보면 (일단 출생년도가 위키에는 56년인데 여기서는 한 살 더 불렸는데 어느 것이 맞는지는 모름),  "버틀러는 있는 그대로의 젠드의 실재에 의문을 제기하는 것이 아니라, 구분된 형태 속에서 젠드를 재규정하는 데 복무한다. 그렇게 버틀러의 비판적 분석이 걸리는 곳은 성의 두 카테고리가 갖는 사회-경제적 혹은 상징적 결과가 아니라, 바로 그 카테고리 자체다." 이러한 사실을 설명하기 위하여 이 아티클의 필자는 '성의 변증법'과 '권력 문제'라는 큰 두 틀을 사용한다. [이하 인용부호 없이 밑줄친 부분만 역시 대충-번역 한다.]

1) 성의 변증법: <젠더 트러블>에서 버틀러는 일단 레비스트로스외 프로이드를 걸고 넘어진다. 레비스트로스의 "친족의 법칙"에 따르면, 이족결혼 뿐만이 아니라 무엇보다도 먼저 성적 신체의 양성화에 대한 요청도 없다(잘은 모르겠으나 밑에 그렇게 적혀있음) ; 마찬가지로 프로이드가 욕망의 이성애를 전제로 취함으로써 그의 정신분석학은 욕망에 대한 이론이라기보다는 상당부분 "가족 이론"적 성격을 갖는다. [이하 이성애-동성애 등에 대한 긴 얘기는 내 관심사와는 좀 멀어서 생략.]

2) 권력문제: 96, 97년 저작들에서 버틀러는 지배권력(마치 동성애의 그것처럼)에 대항하는 형태의 정치적 문제로 넘어온다. 푸코와 알튀세르의 영향을 받은 작자는 우리를 구성하고 동시에 우리가 맞서 싸울 어떤 권력에 주목한다. 이러한 생각은 정신분석학과 철학을 동원한 폭넓은 대결의 기획으로 이어짐으로써 복잡화되고 발전해 간다 (그녀는 아직 젊으니 더 기다려 보자는 말씀인가?). [그녀의 거의 대부분의 생각들은 프랑스철학에서 영향을 받았는데도, 막상 프랑스에서는 '아메리칸스타일'로 그녀를 대접하는 것에 몹시 놀라워(서운해) 한다는 다시 덜 이론적인 얘기로 글은 마무리 됨.]

 

 

[버틀러 개괄] JUDITH BUTLER / par Françoise COLLIN

http://www.universalis.fr/encyclopedie/UN06011/BUTLER_J.htm


Née à Cleveland (Ohio) en 1955, professeur de rhétorique et de littérature comparée à l'université de Californie à Berkeley, Judith Butler a développé depuis 1990 une réflexion complexe et évolutive, qui est désormais assez largement accessible au lecteur francophone. Cette œuvre est née et s'est développée sur le fil de la question du genre (Gender Trouble, 1990). La formulation de cette question telle que Judith Butler l'avait d'abord rencontrée dans la pensée féministe lui a semblé insuffisante. Pour elle, en effet, celle-ci conteste à juste titre les déterminations sociales et culturelles dont ont séculairement été affectés les individus en raison de leur sexe, ainsi que les places auxquelles ils/elles ont été assignés dans le cadre de rapports de pouvoir. Elle n'interroge cependant pas la réalité du genre en tant que telle, et contribue même à la requalifier dans sa forme séculaire. L'analyse critique butlérienne porte en effet non sur les effets socio-économiques ou symboliques de la bicatégorisation sexuée mais sur cette bicatégorisation elle-même, et ultimement sur le caractère déterminant conféré à une différence organique.

 

Une dialectique des sexualités 
C'est à la lumière de la problématique des (homo)sexualités que se radicalise le questionnement de Judith Butler, jetant le « trouble » dans la définition du genre, trouble qui signale son instabilité à partir du moment où la normativité du désir ne lui sert plus de caution ou de repère. Pour l'auteur, le « corps est lui-même une construction » que détermine de manière duelle l'ordre hétérosexuel en tant qu'il est articulé à la reproduction. Les « lois de la parenté » qui, selon Claude Lévi-Strauss, assurent la régulation de toutes les sociétés connues, ne requièrent pas seulement l'exogamie mais d'abord la dualisation des corps sexués. De même, l'interdit de l'inceste, tel qu'il est formulé par Freud, présuppose l'hétérosexuation du désir plutôt qu'il ne la fonde. La psychanalyse est pour une bonne part « une théorie de la famille » plutôt que du désir.

L'homosexualité est donc abordée et analysée ici non comme une inversion des catégories habituelles, une « particularité » érotique à reconnaître dans un espace politique pluriel, respectueux des vies privées, mais comme une remise en cause de l'ordre social et symbolique à travers un processus de déstabilisation des identités. Dans cette analyse et cette apologie du « trouble » sous-jacent à l'impératif dualisant des sexes et des sexualités, l'auteur laisse cependant inexpliquée la fixité morphologique sélective de l'objet du désir homosexuel comme du désir hétérosexuel, fixité plus frappante encore dans le cas du premier puisqu'elle va à l'encontre de la norme sociale. Si « une lesbienne n'est pas une femme », selon la formule de Monique Wittig à laquelle se réfère avec une sympathie critique Judith Butler, son désir n'en reste pas moins sélectif.

Les ouvrages suivants de Judith Butler mettent davantage l'accent sur les implications politiques subversives de l'homosexualité, dans la mesure où elle incarne plus généralement ce qui n'a pas de « place » dans l'ordre social et symbolique tel qu'il est institué dans les faits comme dans les représentations. Ainsi le personnage d'Antigone (Antigone's Claim, 2000), dans la tragédie de Sophocle, atteste-t-il de son irréductibilité au débat entre la famille et la Cité à laquelle le commentaire prétend généralement le ramener. Antigone meurt de ne pouvoir se situer dans l'ordre social imposé dont sa présence souligne la vanité et rend les termes caducs. C'est le moment critique en tant que tel - celui du dés-ordre - et non l'alternative à laquelle il pourrait donner lieu qui est mis en valeur par la dimension exceptionnelle du personnage.

Loin des accents triomphalistes d'une queer theory sommaire qui se veut une libération de toute forme d'identité contraignante - nouvelle version de l'universalisme -, Judith Butler souligne toujours plus fortement la réalité du deuil à laquelle est soumise toute constitution d'identité, qu'elle soit transgressive ou conforme à la norme. Deuil qui nécessite d'être assumé pour ne pas se métamorphoser en une mélancolie contaminant tout le lien social. Ainsi l'homosexualité doit-elle « réfuter la logique de l'exclusion mutuelle dont procède l'hétérosexisme » et prendre acte de son lien à l'hétérosexualité - là où l'hétérosexualité tend à dénier son lien à l'homosexualité ou à la définir comme son contraire. « Paradoxalement, écrit Judith Butler, ses restes doivent être soutenus au sein même de la cohérence d'une identité spécifiquement et rigoureusement gay. »

 

La question du pouvoir 
La question politique - celle des formes de lutte contre le pouvoir dominant - est abordée dans The Psychic Life of Power (1997), et dans Excitable Speach : a Politics of The Performative (1996). Inspirée entre autres par Foucault et Althusser, Judith Butler souligne que le pouvoir est à la fois, et de manière indiscernable, ce qui nous constitue et ce à quoi nous nous opposons. Ce n'est pas hors de son assignation mais à partir de celle-ci - « à partir du nom que l'on nous donne » - que s'affirme une liberté qui n'est jamais pure.

Cette pensée, formée dans le creuset de la question du genre à partir de l'angle d'approche des sexualités, ne cesse de se complexifier et de se développer dans une large confrontation avec la psychanalyse et la philosophie. Identifiée aux États-Unis comme penseur relevant de la French Theory, Judith Butler s'étonne d'apparaître en Europe comme « américaine » alors que tous les auteurs dont elle s'inspire sont soit français, soit des penseurs avec lesquels débat la scène française : Althusser, Foucault, Lacan, Lévi-Strauss, voire Derrida, de même que Freud, Nietzsche ou Hegel. Peut-être est-ce parce que dans ce cortège « le spectre de Marx » s'est évanoui tandis qu'apparaît en filigrane celui de J. L. Austin : « quand dire c'est faire », même si « l'acte de discours est un acte corporel », ainsi que le précise Judith Butler.

 

Bibliographie
La Vie psychique du pouvoir, trad. B. Mathieussent, Léo Scheer, 2002 ; Antigone. La parenté entre vie et mort, trad. G. Le Gaufey, Epel, 2003 ; Le Pouvoir des mots, politique du performatif, trad. C. Nordmann, éd. Amsterdam, 2004 ; Humain. Inhumain, entretiens, trad. J. Vidal et C. Vivier, éd. Amsterdam, 2005 ; Trouble dans le genre, trad. C. Kraus, La Découverte, 2005.

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