사이드바 영역으로 건너뛰기

게시물에서 찾기audio

2개의 게시물을 찾았습니다.

  1. 2009/07/29
    Gouvernance mondiale ou démocratie mondiale
    tnffo
  2. 2009/02/26
    Simone Weil, 100 ans (텍스트 듣기)
    tnffo

Gouvernance mondiale ou démocratie mondiale

Forum « Réinventer la démocratie »
Gouvernance mondiale ou démocratie mondiale
Entretien avec Gilles Andréani, par Thomas Vendryes [22-07-2009]

 

Pour Gilles Andréani, l’expression « démocratie mondiale » est un oxymore, puisqu’il n’existe pas de peuple, de demos, à l’échelle de la planète. Cela n’empêche pas, cependant, l’expression d’intérêts généraux, collectifs, formulés par États, experts ou représentants des sociétés civiles, et répercutés par les structures institutionnelles internationales. L’absence d’une réelle démocratie mondiale n’empêche donc pas l’émergence de formes de gouvernance mondiale.

 

Gilles Andréani est conseiller à la Cour des Comptes et directeur du Centre d’analyses et de prévisions du ministère des Affaires étrangères. Lors du Forum « Réinventer la Démocratie » organisé par la République des Idées, il a participé à la table ronde sur le thème « Gouvernance mondiale et démocratie mondiale ».

 

- Sommaire des vidéos :

- Interview complète au format audio (à écouter ou télécharger)

 

 

* 관련 포스트: http://blog.jinbo.net/radix/?pid=176

[Forum] Réinventer la démocratie (8, 9 et 10 mai 2009)| 정치철학2, 2009년 05월 07일.
Samedi 9 mai, 9h30-11h : Gouvernance mondiale ou démocratie mondiale, Débat introduit et animé par Pascal Riché (Rue 89). Avec Gilles Andréani, Antoine Garapon, Jean-Marie Guéhenno

진보블로그 공감 버튼트위터로 리트윗하기페이스북에 공유하기딜리셔스에 북마크

Simone Weil, 100 ans (텍스트 듣기)

Il y a tout juste 100 ans, le 3 février 1909, naissait Simone Weil. Pour donner toute sa place à cette philosophe française en quête d’absolu, Canal Académie propose une série de quatre émissions animées par Virginia Crespeau. Voici la première, consacrée au personnage historique de Simone Weil, telle qu’elle sera portée à l’écran par la cinéaste Emanuela Piovano, incarnée par la comédienne Lara Guirao, et racontée par sa nièce Sylvie Weil.
Née à Paris en 1909 dans une famille juive non pratiquante, Simone Weil étudie au lycée Henri IV avec le philosophe Alain. Suivant le modèle de son frère, brillant mathématicien, elle entre à l’Ecole normale supérieure et passe son agrégation de philosophie en 1931. Elle enseigne ensuite au Puy, à Roanne et à Saint-Étienne, où elle se rapproche de la classe ouvrière. Elle écrit ses premiers essais ( Oppression et liberté) en confrontant sa conception du marxisme avec la réalité du travail qu’elle expérimente ensuite dans les usines Alsthom et Renault. Toujours en quête d’absolu, Simone Weil rejoint le Front républicain espagnol en 1936 et connaît sa première révélation mystique à l’abbaye de Solesmes, deux ans plus tard. Dès lors, elle veut comprendre la volonté de Dieu et l’articuler intellectuellement avec ses propres expériences religieuses. Elle donne dans Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu une interprétation mystique de la religion chrétienne, pleine de son désir de sacrifice. En 1942, forcée de se réfugier aux Etats-Unis, Simone Weil refuse de quitter ses compatriotes et revient aider les Forces françaises libres en Angleterre. Atteinte de tuberculose, elle s’éteint à 34 ans dans un sanatorium anglais à Ashford le 24 août 1943.

 

1/ Simone Weil : sa vie bientôt portée à l’écran (1/4) [시몬 베이여의 삶이 곧 영화로 나온다는...]
http://www.canalacademie.com/Simone-Weil-le-regard-du-cinema.html (le 01/03/2009)
avec la cinéaste Emanuela Piovano, la comédienne Lara Guirao, et Sylvie Weil [대담자]

2/ Simone Weil : moments d’une vie intense (2/4) [열정으로 보낸 압축된 짧은 삶 34년...]
http://www.canalacademie.com/Simone-Weil-elements-d-une-vie.html (le 01/03/2009)
avec Laure Adler, Sylvie Courtine Denamy, Sylvie Weil [대담자]

3/ Parcours et oeuvres de la philosophe Simone Weil (3/4) [개괄과 저작]
http://www.canalacademie.com/Simone-Weil-3-4.html (le 08 mars 2009)
avec Florence de Lussy, Sylvie Courtine-Denamy, Bertrand Saint-Sernin

 

4/ La vie et la grève des ouvriers en 36, une expérience de la philosophe Simone Weil (4/4) [텍스트 듣기]
http://www.canalacademie.com/La-vie-et-la-greve-des-ouvriers-en.html (le 22 mars 2009)
Lectures d’extraits de textes de Simone Weil, par Lara Guirao
Simone Weil a voulu se faire ouvrière, en 1936. Elle a raconté par écrit son expérience en usine, une vie pénible, physiquement et moralement. Lara Guirao, comédienne française qui interpréte au cinéma le personnage de Simone Weil, nous fait lecture des passages qui l’ont le plus touchée.



Emission proposée par : Virginia Crespeau, 22 mars 2009

Cette lecture a été enregistrée en février 2009 alors que le film sur Simone Weil est en finition de montage et sortira prochainement sur les écrans français. La réalisatrice en est l’italienne Emanuela Piovano.

"Commander ne rend pas facile de se mettre à la place de ceux qui obéissent. Rien ne paralyse plus la pensée que le sentiment d’infériorité nécessairement imposé par les atteintes quotidiennes de la pauvreté, de la subordination, de la dépendance. La première chose pour eux, c’est d’arriver à retrouver ou à conserver selon le cas le sentiment de leur dignité. Je ne sais que trop combien il est difficile dans une pareille situation de conserver ce sentiment, combien tout appui moral peut être alors précieux.

J’espérais de tout mon cœur pouvoir par ma collaboration à votre journal apporter un petit peu d’un tel appui aux ouvriers de Rosières… Pour les malheureux, leur infériorité sociale est infiniment plus lourde à porter du fait qu’ils la trouvent présentée partout comme quelque chose qui va de soi…

Laure Adler, <i>L'insoumise</i>
Laure Adler, L’insoumise

C’est ma première journée dans cette usine ; elle m’avait paru accueillante la veille, après toute un journée passée à arpenter les rues, à présenter des certificats inutiles, enfin ce bureau d’embauche avait bien voulu de moi ; comment se défendre au premier instant d’un sentiment de reconnaissance…

Me voici sur une machine. Compter 50 pièces, les placer une à une sur la machine, d’un côté pas de l’autre, manier à chaque fois un levier, ôter la pièce, en mettre une autre, encore une autre, compter encore, je ne vais pas assez vite, la fatigue se fait déjà sentir, il faut forcer, empêcher qu’un instant d’arrêt ne sépare un mouvement du mouvement suivant, plus vite, encore plus vite. Allons bon, voilà une pièce que j’ai mise du mauvais côté -qui sait si c’est la première, il faut faire attention, cette pièce est bien placée, celle-là aussi, combien est-ce que j’en ai fait ces 10 dernières minutes ? Je ne vais pas assez vite, je force encore, peu à peu la monotonie de la tache m’entraine à rêver, pendant quelques instants je pense à bien des choses, réveil brusque, combien est-ce que j’en ai fait ? Ca ne doit pas être assez, faut pas rêver, forcer encore, si seulement je savais combien il faut en faire, je regarde autour de moi, personne ne lève la tête, jamais, personne ne sourit, personne ne dit un mot, comme on est seul ! je fais 400 pièces à l’heure, savoir si c’est assez, pourvu que je tienne à cette cadence au moins ; la sonnerie de midi enfin, tout le monde se précipite à la pendule de pointage au vestiaire hors de l’usine, il faut aller manger, j’ai encore un peu d’argent heureusement, mais il faut faire attention, qui sait si on va me garder ici. Je ne chômerai pas encore des jours et des jours. Il faut aller dans un de ces restaurants sordides qui entourent les usines, ils sont chers d’ailleurs, certains plats sont assez tentants, mais ce sont d’autres qu’il faut choisir, les meilleurs marché, manger coûte un effort encore. Ce repas n’est pas une détente. Quelle heure est-il ? Il reste quelques moments pour flâner mais sans s’écarter trop. Pointer une minute en retard, c’est travailler une heure sans salaire… l’heure avance, il faut rentrer. Voici ma machine, voici mes pièces, il faut recommencer, aller vite, je me sens défaillir de fatigue et d’écoeurement, quelle heure est-il ? Encore deux heures avant la sortie, comment est-ce que je vais tenir ? Voilà que le contremaître s’approche : « combien en faites-vous ? » « Quatre cents à l’heure » « il en faut huit cents, sans quoi je ne vous garderai pas, si à partir de demain vous en faites huit cents, je consentirai peut-être à vous garder ». Il parle sans élever la voix, pourquoi élèverait-il la voix quand d’un mot il peut provoquer tant d’angoisses, que répondre, « je tâcherai ». Forcer, forcer encore, vaincre à chaque seconde ce dégoût, cet écoeurement qui paralyse, plus vite, il s’agit de doubler la cadence. Combien en ai-je fait ? Au bout d’une heure six cents, plus vite. Combien au bout de cette dernière heure six cent cinquante. La sonnerie, pointer, s’habiller, sortir de l’usine, le corps vidé de toute énergie vitale, l’esprit vide de pensées, le cœur submergé de dégoût, de rage muette, et par-dessus tout cela d’un sentiment d’impuissance et de soumission car le seul espoir pour le lendemain c’est qu’on veuille bien me laisser passer encore une pareille journée… Il s’agit après avoir toujours plié, tout subi, tout encaissé en silence pendant des mois et des années, d’oser enfin se redresser, se tenir debout, prendre la parole à son tour, se sentir des hommes pendant quelques jours, indépendants des revendications. Cette grève est en elle-même une joie, une joie pure, une joie sans mélange, oui une joie.

 

© collections privées de Lara Guirao: http://filmoguirao.chez.com/index.htm

진보블로그 공감 버튼트위터로 리트윗하기페이스북에 공유하기딜리셔스에 북마크