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중화인민공화국(République populaire de Chine) 건국 60 年

Durée : 02:14  |  Images : Le Monde.fr

A l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, Claude Hudelot, sinologue et co-auteur avec Guy Callice de "Le Mao" (Ed. du Rouergue), commente une affiche de propagande de 1966. Propos recueillis par François Béguin. Réalisation : Karim El Hadj.

[Vidéo] Mao, tête d'affiche de la propagande, LEMONDE.FR | 01.10.09 | 17h05

 

[Portfolio sonore] Pour le 60e anniversaire du régime, un maillage de sécurité sans précédent à Pékin
LEMONDE.FR, 01.10.09, http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/portfolio/2009/10/01/cent-mille-militaires-chinois-et-mao-et-mao-et-mao_1247554_3216.html#ens_id=1215531 [10 photos & explic.]

 

 

[Q/R] Lucien Bianco, "Cette révolution est nationaliste avant d'être communiste"
LE MONDE | 30.09.09 | 16h30  •  Mis à jour le 01.10.09 | 17h15 

Historien, Lucien Bianco est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).

 

En tant que spécialiste de l'histoire de la paysannerie chinoise, diriez-vous que la stratégie de Mao Zedong, qui choisit notamment de s'appuyer sur le monde paysan, est la raison principale de la victoire des communistes ?

Si judicieuse et fructueuse qu'ait été la stratégie paysanne de Mao, la raison principale, c'est la seconde guerre mondiale, dont le rôle s'est avéré encore plus décisif que celui qu'a joué la première guerre mondiale dans la victoire des bolcheviks. Elle a rendu extrêmement vulnérable un régime fragile et permis aux communistes d'accroître considérablement leurs forces.

 

Quels ont été les principaux atouts des soldats de l'armée rouge et du Parti communiste chinois durant la guerre civile ?

La supériorité du commandement et du moral, entretenu par une réforme agraire qui distribuait la terre aux paysans enrôlés dans l'armée rouge, mais plus encore la crise qui rend le régime (des "Nationalistes" de Tchang Kaï-chek) de moins en moins capable de résister à l'offensive communiste. Une inflation comparable à celle qu'a subie la République de Weimar ruine fonctionnaires et salariés, aggrave la corruption et détache l'opinion du pouvoir. Aux abois, ce dernier s'entête à réprimer et à tenter de masquer ses défaites. En apparence, cette révolution se ramène à une conquête, il est plus juste de dire que c'est le régime lui-même qui s'effondre dans le mensonge, la banqueroute et la corruption.

 

Quelle était la disposition d'esprit des Chinois des villes à la veille de la "libération" de celles-ci par les soldats de Mao ?

L'armée rouge n'est pas entrée dans Nankin ou Shanghaï sous les acclamations : les citadins restaient silencieux et réservés, comme l'a montré à l'époque le correspondant du Monde Robert Guillain. Pour autant, ils se sont ralliés assez vite : plutôt qu'une vie meilleure, ils se contentaient d'espérer une vie moins mauvaise, ils considéraient que rien ne pouvait être pire que ce qu'ils avaient vécu. En quoi ils se trompaient, les intellectuels surtout. Ces derniers ont été initialement plus favorables au nouveau régime que les intellectuels russes au bolchevisme. Ils espéraient que les communistes mettraient fin au déclin continu de la Chine. C'est précisément ce que Mao leur promet d'emblée : "Le peuple chinois s'est dressé... Les Chinois ne seront plus jamais des esclaves." Cette révolution est nationaliste avant d'être communiste.

 

Avant le début des réformes économiques de 1979, peut-on, à partir de 1949, dégager des périodes positives pour la Chine (moindre pauvreté, alphabétisation, droit des femmes, etc.) en dépit des catastrophes économiques de l'ère maoïste ?

En ce qui concerne la pauvreté, le bilan est quasi nul : en 1977, un an après la mort de Mao, le revenu des paysans, qui représentent 80 % des Chinois, est égal ou inférieur à ce qu'il était en... 1933 ! Mao a plus prôné que réalisé l'égalitarisme. Ses choix idéologiques et son entêtement ont maintenu l'ensemble de la population dans la pauvreté.

En étendant à l'ensemble de la population des libertés dont bénéficiaient déjà l'intelligentsia et une mince bourgeoisie urbaine, la loi sur le mariage de 1950 a un peu amélioré la condition féminine : souvent maltraitées ou battues par un mari auquel on les a mariées sans les consulter, les femmes peuvent désormais demander le divorce. Mais la résistance des mentalités freine l'application de la loi, surtout à la campagne, et le parti, qui a d'autres urgences en tête, préfère temporiser. Il proclame néanmoins l'égalité des sexes mais, à l'instar d'autres aphorismes maoïstes, la fameuse "moitié du ciel" réservée à la femme est restée un slogan. Comme en Union soviétique, la femme est "libérée" pour le travail, y compris le travail dur, rarement payé à l'égal du travail masculin.

Alphabétisation et scolarisation ont, en revanche, beaucoup progressé en Chine, dès la période maoïste. En 1949, on comptait encore 80 % d'illettrés, il en reste 8 % aujourd'hui et l'essentiel des progrès a été réalisé du vivant de Mao. Au plan de la scolarisation, les Chinois sont encore allés bien au-delà des intentions : 25 % d'enfants d'âge scolaire élèves des écoles primaires en 1949, plus de 95 % à la mort de Mao en 1976.

 

Quel bilan tirer des trente dernières années qui ont vu la Chine s'enrichir et devenir une puissance internationale ? Le caractère autoritaire de ce régime à parti unique vous paraît-il avoir été l'une des conditions du succès, comme d'aucuns le prétendent ?

Bilan remarquable en ce qui concerne le développement du pays et du niveau de vie des habitants. En matière démographique plus qu'économique le parti unique a servi : le contrôle des naissances a été aussi efficace que contraignant. Vers 1975, écoeuré par les conditions de la recherche en Chine, je m'étais arrêté au retour en Inde, où d'immenses affiches dénonçaient le "génocide" perpétré par Indira Gandhi, qui tentait, elle aussi, de planifier les naissances, mais avec des moyens beaucoup moins contraignants. Voilà un obstacle auquel les dirigeants de la Chine n'étaient pas confrontés, même si les paysans faisaient l'impossible pour se soustraire à la loi.

Dans le domaine économique le succès est dû moins au caractère autoritaire du régime qu'à son abandon des visées idéologiques. Délaissant les lubies maoïstes, il s'est efforcé de combler le retard qui avait été la vraie cause de la révolution chinoise. Ce pragmatisme a libéré l'énergie des producteurs. Je ne pense pas voir la démocratie s'établir en Chine de mon vivant (M. Bianco est né en 1930). Le régime n'en est pas le seul responsable, il est difficile de l'acclimater dans un pays qui ne l'a jamais connue et peuplé de plus de 1,3 milliard d'habitants, en majorité pauvres et peu éduqués.

 

Propos recueillis par Bruno Philip, Article paru dans l'édition du 01.10.09.

 

écœurer (v.)
définitions : 1.dégoûter, donner envie de vomir. 2.décourager complètement. 3.(figuré)dégoûter à l'extrême, inspirer le mépris.
synonymes : abattre, affadir, anéantir, déconcerter, décourager, dégoûter, désespérer, faire horreur, fatiguer, indigner, rassasier, rebuter, repousser, répugner, révolter, soulever le cœur
le Littré (1880)
ÉCOEURER (v. a.)Faire perdre le coeur, dégoûter. Cette odeur m'écoeure.
Fig. Un pareil langage m'écoeure.
S'écoeurer, v. réfl. Qu'avait-il besoin d'entrer là pour s'écoeurer ?

 

lubie (n.f.)
définitions : 1.caprice, envie soudaine, souvent étrange, déraisonnable.
synonymes : bateau, boutade, caprice, dada, envie, extravagance, fantaisie, folie, foucade, humeur, toquade, virus
le Littré (1880) 
LUBIE (s. f.)Idée, volonté capricieuse qui passe par l'esprit.
• Je ne sais à qui en a le tyran du tripot [le théâtre] ; si le tyran [duc de Richelieu] persiste dans sa lubie.... (VOLT. Lett. d'Argental, 27 avril 1765)
• Mais par où de mon oncle arrêter les lubies ? (DORAT Feinte par amour, III, 3)
• Seigneur Bartholo, si vous avez souvent des lubies comme celles dont le hasard me rend témoin, je ne suis plus étonné de l'éloignement que mademoiselle a pour devenir votre femme (BEAUMARCH. Barb. de Sév. III, 12)

 

http://dictionnaire.sensagent.com/ecoeurer/fr-fr/

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