사이드바 영역으로 건너뛰기

게시물에서 찾기2009/08/05

1개의 게시물을 찾았습니다.

  1. 2009/08/05
    Ph.Pons) Corée du Nord : le "trou noir" de la realpolitik(2)
    tnffo

Ph.Pons) Corée du Nord : le "trou noir" de la realpolitik

[Analyse] Corée du Nord : le "trou noir" de la realpolitik, par Philippe Pons
LE MONDE | 04.08.09 | 14h16  •  Mis à jour le 04.08.09 | 14h16

 

Avec les risques d'incidents militaires dans la péninsule coréenne, la politique à l'égard de Pyongyang est plus que jamais un test de l'efficacité des approches destinées à enrayer la prolifération nucléaire. Dans le cas de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), où l'ancien président Bill Clinton est arrivé mardi 4 août pour tenter d'obtenir la libération de deux journalistes américaines, le même scénario - un pas en avant, deux pas en arrière - se répète depuis une vingtaine d'années. Une impasse qui appelle une politique plus efficace.

 

Il y a une constante dans le traitement de la question nord-coréenne qui n'est pas étrangère à la répétition des crises : le fossé entre l'approche des décideurs politiques et les analyses de chercheurs qui ont étudié ce régime. Ces derniers en donnent une image non pas plus rose, mais plus complexe qu'un "Etat voyou" qu'il faut simplement "sanctionner".

Une fois de plus, estiment ces chercheurs, les sanctions du Conseil de sécurité seront inefficaces : "Le régime est immunisé contre la pression étrangère", estime Andrei Lankov, de l'université Kookmin, à Séoul. Si tant est que l'étranglement de la RPDC ait un effet - à coup sûr, celui d'aggraver la crise humanitaire qui y sévit -, cette politique prendra du temps et permettra au régime de renforcer son arsenal. "L'espoir d'une révolte de la population est vain", poursuit M. Lankov : habitée par "une mentalité d'assiégée", entretenue par la propagande, celle-ci serre les rangs dans l'adversité.

Les historiens de la RPDC mettent en lumière le fait, négligé, que le régime a su s'approprier le farouche patriotisme coréen. Un nationalisme viscéral, ethnique, galvanisé au cours de l'histoire d'un pays vassal de la Chine, humilié par la colonisation japonaise puis spolié de son indépendance en 1945 par la division de la péninsule. Erigé en doctrine d'Etat, ce "nationalisme blessé" a fait de la RPDC un bastion de l'identité coréenne.

 

Assorti à la coercition totalitaire, celui-ci explique la résistance du régime à l'effondrement de l'URSS, à la dramatique famine de la seconde moitié des années 1990 puis à la léthargie économique et aux souffrances de sa population. Il explique aussi que l'outrance dans la condamnation du régime ne fait que le cabrer : "La RPDC ne demande pas à être aimée ; elle exige d'être respectée", note Rudiger Frank, spécialiste de ce pays à l'université de Vienne. "En ridiculisant ses tentatives pour acquérir une force de dissuasion, nous gagnons une petite victoire de propagande mais nous incitons Pyongyang à y consacrer davantage de force." Les sanctions sont un "message" mais elles ne résolvent pas le problème.

Une approche réaliste suppose de prendre en compte deux facteurs. D'abord une réalité, souligne Georgy Toloraya, directeur du programme de recherche sur la Corée à l'Académie des sciences russes : "Le régime est en place et le reste." Depuis la mort de Kim Il-sung (1994), de "bons esprits" prédisent l'effondrement imminent du régime. L'hypothèse n'est pas à exclure mais elle n'est pas d'actualité et, quelles que soient les inconnues sur la santé de Kim Jong-il, il est peu probable que le régime change de politique.

Ensuite, il faut tenir compte des demandes de la partie adverse et ne pas aborder le sujet uniquement en termes de non-prolifération nucléaire et de désarmement unilatéral de la RPDC. "Le problème coréen est plus ancien que la question nucléaire", rappelle Charles Armstrong, directeur du Centre de recherches coréennes à l'université Columbia, dans Far Eastern Economic Review d'Hongkong.

 

La politique de Pyongyang n'est en rien "éradiquée", estime-t-il : elle est inscrite dans une logique de longue date. Pour M. Armstrong, Pyongyang veut "être reconnu de facto puissance nucléaire, comme le Pakistan et Israël" et "obtenir l'assurance que son système n'est pas menacé". "L'invasion de l'Irak en 2003 a été une leçon, ajoute-t-il. Sans dissuasion la RPDC est vulnérable." "La belligérance nord-coréenne, souligne-t-il, est le résultat de la situation de guerre avec les Etats-Unis qui prévaut dans la péninsule depuis soixante ans." En 1953 ne fut signé qu'un armistice et, tant que subsistera cet état de fait, la même cause produira les mêmes effets.

"La RPDC se sent menacée et les Etats-Unis n'ont rien fait pour la rassurer", déclarait récemment Henry Kissinger à la télévision. L'ancien secrétaire d'Etat américain a ajouté, dans le New York Times, que "les Etats-Unis doivent clarifier leurs objectifs" et "négocier certaines menaces spécifiques de la Corée du Nord au lieu de chercher à éliminer la capacité de celle-ci à les mettre en oeuvre". En d'autres termes, faire preuve de réalisme politique.

 

Philippe Pons est correspondant à Tokyo, Courriel : pons@lemonde.fr

Article paru dans l'édition du 05.08.09.

 

* 8월 4일 클린턴의 방북을 기해 르몽드 동경특파원인 필립 뽕스가 "북한: 정치적 실재론(현실정치)의 블랙홀" (Corée du Nord : le "trou noir" de la realpolitik) 이라는 분석기사를 바로 올렸다. 원래는 좀 보수적인 르몽드 기자로 알고 있었는데, 그도 우리 MB식 보수꼴통들의 가치관과 행보에 질렸는지, 이번에는 남측에 대해서는 아예 언급도 없고 북한에 대해서도 부정적이지 않게 기사를 썼다. 자기 견해를 근거없는 감(직감-느낌)으로 펼치기보다는 여러 전문가들의 말씀을 인용하는 것에 만족하는 상당히 얌전한 글이다. 그러면서도 -예전의 기사들과는 달리- 인용 말씀의 대상에 한국사람이나 기사는 하나도 없고, 국민대 교수라는 어떤 외국인의 말을 인용한 것이 좀 인상적이다. 여러 인용문 중에서 가장 눈길이 가는 것은 전직 미국 국가비서(그쪽에서 쓰는 정확한 명칭은 모르겠음)-Henry Kissinger가 최근에 했다는 다음과 같은 말이다: [밑줄] "북한은 미국에 의해 위협받고 있다고 느끼는데, 미국은 북한을 안심시키기 위하여 한 것이 아무 것도 없다. [...] 미국은 스스로의 목표를 분명히 해야하는데, 북한이 활용하는 어떤 특수한 위협(핵보유력)을 제거하는 길을 찾을 것이 아니라 (없애려고 애쓰는 대신에), 그것들(위협-핵)과 협상(거래,절충)을 해야한다." [즉, 북한에 핵이 이미 있다면 인정을 하고, 단지 그 핵이 다른 테러위험국가로 흘러들지 않도록 하는 정도의 협상을 하는 것이 미국이 풀어가야할 정치적 실재론에 가깝고, 그것이 현실적으로 가장 가능하고 유의미한 정치적 해결책이라는 것. 그래서 미국에게 북한은 "정치적 실재론의 블랙홀"이라고 기자가 제목으로 뽑은 듯.]

진보블로그 공감 버튼트위터로 리트윗하기페이스북에 공유하기딜리셔스에 북마크