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  1. 2009/06/22
    시린 에바디(S.Ebadi,1947~): 인권,여성,민주주의
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시린 에바디(S.Ebadi,1947~): 인권,여성,민주주의

모든 서방언론이 작금의 이란사태에 대하여 '이슬람 신정체제'가 '보편적 민주주의'를 좀먹고 있다는 판단으로 이란정부에는 비판적이고 반정부 시위대를 지지하는 것이 사실이겠다. 이러한 거의 만장일치적 입장에 반대하는 예외적인 경우는 거의 찾기가 힘든데, 아무리 이란이 제국주의 세력들의 분열과 착취의 험한 역사를 갖든, 비슷한 종교와 문화를 갖는 형제 간의 전쟁을 미국 스파이 세력이 조장했다는 분명한 기억을 아직도 생생히 갖든 말든, 민주주의라는 대의 앞에서는 잊어버려도 좋은 과거사일 뿐이라는 것이 우리가 갖는 서구화된(서구적/진보적) 시각이겠다. 아마도 마찬가지 입장에서 프랑스 공산당 기관지 격인 <뤼마니떼>도 시린 에바디(Shirin Ebadi, 1947~) 라는 2003년 노벨평화상 수상자(이란 여성)와의 최근 이란사태에 대한 인터뷰 기사를 싣고 있기에 퍼다가 잠시 경청을 해본다.

여기서 에바디는 보편적 인권문제와 민주주의 원칙에 따른 남녀평등 등의 문제, 그리고 보수정권하에서 악화일로를 걷는 여성 권리의 복원 등을 강조한다. 너무나 지당한 말씀이기에 오히려 내게는 공명이 덜한지, 아니면 인권과 민주주의라는 대의 뒤에 숨어있는 서구제국주의자들의 껍데기 정의가 더 심각하게 느껴져서인지, 혹은 덜 진화된 나의 진보적 의식이 갖는 한계 때문인지는 모르겠지만, 나는 오히려 이란의 보수주의자들이 에바디의 노벨평화상에 대하여 했다는 다음과 같은 말에 더 공감이 간다 : "파렴치한 노벨평화상. 시린 에바디는 서구의 압제와 식민주의에 봉사한 댓가로 보상을 받았다."(위키 하단 밑줄). 어쨌거나 그녀는 74년 이란 최초의 법관이 됐다가 79년 혁명으로 인해(여성이라는 이유로) 법관직에서 물러났고, 여성과 인권을 대변하는 오랜 변호사 생활 끝에 2004년에는 이란 국립 법관학교의 수장으로 승진도 했으며, 지금은 테헤란 대학 법대에서 강의를 하며 이란여성들의 공식 대변인적 위치를 갖는다고 함. 이하 인터뷰 기사와 위키 불어판 전문: 

 

 

Human rights activist Shirin Ebadi, Nobel Peace Prize laureate (2003)

Iran Awakening: A Memoir of Revolution and Hope (New York, 2006)

 

Entretien avec Shirin Ebadi (l'Humanite, le 19/06/2009)
« Le respect des droits est la voie pour changer l’Iran ». La juriste iranienne, prix nobel de la paix, demande l’annulation de l’élection présidentielle et évoque les risques de graves violences. Dans l’Humanité de ce lundi notre décryptage sur la situation en Iran. La prix Nobel de la paix iranienne, Shirin Ebadi, qui souligne combien la population demande le respect de la loi et de ses droits et devient de plus en plus consciente de l’importance de la défense des droits de l’homme pour la démocratie, répond aux questions de l’Humanité.

 

Madame Ebadi, que se passe-t-il aujourd’hui réellement en Iran ?

Shirine Ebadi. Le pays vient d’avoir une élection présidentielle. Or, les résultats et la victoire du président sortant sont contestés par le peuple. L’annonce précipitée de ces résultats et de la victoire d’Ahmadinejad, immédiatement félicité par le guide suprême, l’ayatollah Khamenei - avant même une confirmation officielle du verdict du scrutin -, a fortement mécontenté les électeurs et la population iranienne. Ceux-ci montrent clairement leur désapprobation en manifestant dans le calme et la dignité.

 

Ne croyez-vous pas que des manifestations de cette ampleur vont plus loin qu’une simple demande de révision de l’élection présidentielle ? L’intervention directe du peuple iranien dans la politique du pays change-t-elle la donne en Iran ? Est-ce que cela modifie les paramètres de ce qui semble bien être aussi une grande fracture au sein du pouvoir ?

Shirine Ebadi. Pour le moment, le peuple iranien déclare ne demander que l’annulation de l’élection présidentielle contestée et l’organisation de nouvelles élections. Beaucoup dépendra de la manière dont le pouvoir répondra aux demandes légitimes des gens. On verra ce qui sortira de la réunion du Conseil des gardiens qui doit entendre les candidats réformateurs, Mir Hossein Moussavi et Karoubi, et leurs doléances ce week-end (notre entretien a eu lieu vendredi ; samedi, le Conseil, boycotté par les deux candidats contestataires, a opté pour un recomptage très partiel et aléatoire de 10 % des voix. Ce qui visiblement ne peut satisfaire l’opposition - NDLR). Les gens ne s’intéressent pas à d’éventuels différends au sein du pouvoir. Ce n’est pas leur problème. À mon sens, il faudra annuler la dernière élection et en organiser une nouvelle. Quant à l’impact à plus long terme de ces événements, particulièrement sur les terrains du respect des lois et des droits de l’homme, l’avenir nous le dira. C’est encore un peu tôt pour en juger.

 

Craignez-vous particulièrement désormais la montée de la violence de la part du pouvoir à l’encontre des manifestants ? Et plus encore après le prêche, prononcé vendredi, par le guide suprême qui a une nouvelle fois endossé les résultats de l’élection, et qui a « mis en garde les opposants », demandant instamment « l’arrêt de la contestation » ?

Shirine Ebadi. Malheureusement, la violence sanglante a déjà été employée contre des manifestants dignes et pacifiques. À Téhéran et dans d’autres grandes villes iraniennes. À Téhéran, à la fin de la grande marche de l’opposition lundi dernier (plus d’un million de personnes dans les rues de Téhéran), sept personnes ont été tuées et près de trente blessées, d’après les informations dont nous disposons, par des tirs en provenance d’un immeuble public de la milice des Bassij, une milice qui agit sous la direction et la supervision des gardiens de la Révolution (la garde prétorienne du régime - NDLR).

 

Au-delà des manifestants dans la rue, des étudiants et des opposants ont été arrêtés ces jours derniers en Iran. Quel est votre sentiment ? Le cas échéant, allez-vous les défendre ?

Shirine Ebadi. Ces arrestations sont totalement illégales. Elles contreviennent aux lois et aux droits de la République islamique elle-même. Le cas échéant, je serai fière de pouvoir défendre les personnes arrêtées et emprisonnées durant ces événements.

 

Croyez-vous que les droits de l’homme peuvent changer la situation politique en Iran ? Comment améliorer le respect de ces droits dans le pays ?

Shirine Ebadi. Je crois que le respect des droits de l’homme est la voie pour fondamentalement changer l’Iran et sauver le pays. Mais il faut d’abord que les gens ressentent et comprennent l’importance de ces droits de l’homme et qu’ils réagissent s’ils ne sont pas respectés. Cela fait huit ans que nous luttons contre la censure, pour l’égalité des droits pour les femmes et pour défendre les prisonniers politiques et d’opinion. Désormais, il me semble que cette conscience est bien présente dans la population iranienne. Et même si l’année dernière le Centre pour les défenseurs des droits de l’homme a été illégalement fermé par le gouvernement sortant, les gens, et particulièrement les femmes, font aujourd’hui preuve d’une combativité certaine dans l’engagement pour la défense de leurs droits fondamentaux.

Entretien réalisé par Ramine Abadie

 

Shirin Ebadi (en persan : شیرین عبادی, Shirin 'Ebādi) (née le 21 juin 1947 à Hamadan en Iran), est une avocate iranienne, défenseur active des droits de l'homme. Elle a reçu le Prix Nobel de la paix en 2003 pour son action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie. C'est la première iranienne à recevoir ce prix.Elle fut aussi la première femme en 1974 à devenir juge en Iran. Elle a dû abandonner son poste en 1979 à cause de la révolution iranienne lorsque des religieux conservateurs ont pris en main le pays et fortement limité le rôle des femmes.Elle enseigne actuellement le droit à l'Université de Téhéran et œuvre pour la défense des droits des enfants et des femmes.

 

Elle est la porte-parole officieuse des femmes iraniennes qui ont joué un rôle clé dans la campagne présidentielle de Mohammad Khatami et depuis elle se bat pour que les femmes aient un plus grand rôle dans la vie publique.Elle est aussi connue pour prendre la défense des dissidents de premier plan comme celle de la famille de Dariush Farouhar et de son épouse qui ont été retrouvés battus à mort. Il s'agit d'intellectuels menacés par des extrémistes opposés à la politique de Khatami qui a libéré le droit d'expression[réf. nécessaire].

 

En 2000, Ebadi a été accusée d'avoir distribué une cassette vidéo sur laquelle un de ces extrémistes religieux avoue que les dirigeants iraniens sont à l'origine de ces violences. Elle a été condamnée pour cela à une peine d'emprisonnement et à une interdiction d'exercer. Ceci a attiré l'attention du monde sur les violations des droits de l'homme en Iran.Elle fait partie de la direction de l’Organisation iranienne de protection des droits de l'enfant et de l’Association des défenseurs des droits de l'Homme en Iran. Pour ses actions politique, elle a obtenu le prix Rafto en 2001 avant d'obtenir en 2003 le Prix Nobel de la paix. Assadollah Badamchian, un politicien conservateur iranien, a qualifié le prix Nobel d"infamie" ajoutant que Chirine Ebadi avait été récompensée pour les services rendus à l'oppression et au colonialisme occidentaux.

 

En juillet 2004, elle est devenue la marraine de la promotion 2004 de l'école nationale de la magistrature. En novembre 2006, elle a reçu de Jacques Chirac les insignes de commandeur de la Légion d'honneur.En octobre 2007, elle intervient au Forum mondial de l’économie responsable qui se tient à Lille sur le thème de la diversité.

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