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[기록]09/05/23~29 사이 (喪中/北核)

기록 1/ 장례식이 29일(7일장; 5/23~)이라니, 그때까지는, 소심한 나는 분위기 봐가면서, 웬만하면 블로그 포스팅을 자제하려고 하거나 블로그 홈으로 보내지 않고 있는 게 사실이다. 전전 포스트에서도 밝혔듯이, 노무현의 죽음에 대해서 나는 별로 할 말도 없고 단지 '죽음'(그것도 자살이라는 경로를 통한)이 주는 자연스런 안타까움은 있지만, 더는 쥐어짤 눈물도 없고 슬픔도 없기 때문이다. 그렇다고 슬퍼하는 누군가에게 뭐라고 하고 싶지도 않다. 슬퍼할 자유 어쩌고의 문제가 아니라 이런 저런 우리적 감성의 구조-역학을 참작할 때 충분히 예상하고 상상할 만한 증상이고 분위기이기 때문이다. 또 금방 식고 바로 잊어버리고는 내 갈 길 가겠지만... 여하튼 그런 분위기가 약간은 억지스럽고 공포스러운(!) 것도 사실이다. 그래서 간단한 기록을 해 둔다: [펌] <<사이트마다 추모의 물결이 넘쳐나, 다른 주제로 글을 쓰는 게 어려울 지경이다. 모 스포츠 사이트에서 어느 분이 농구에 대한 글을 올렸을 때 이런 댓글이 달렸다. "지금 분위기에 이런 글을 올리다니, 자삭하시죠." 도루를 자제하겠다는 이종범이 찬사의 대상이 되고, 대통령의 서거와 500 도루가 무슨 관계가 있냐고 물으면 "생각없는 놈"이 되버린다. 그래서 그 사이트는 지금 노무현에 대한 애도 이외에는 다른 글을 찾아보기 힘들다. 그 사이트가 엄연히 스포츠 사이트임에도.>> 나는 마실을 잘 안 다니는 고로 분위기가 이렇게까지 된 줄은 몰랐고, 어쩌면 이런 분위기에 빠지지 않기 위하여 오마이뉴스 같은 '광적 기사'(*)는 웬만하면 피해다니는 중이다. 

(*) 물론 안다, 오마이가 작년 촛불정국에 들인 정성과 노력은 존중받아 마땅하고 훌륭했다는 것도 알고, 지금의 좀 지난친 듯한 분위기 띄우기도 그런 장기기획의 연장선에 있다는 것도 알고, 때로는 차가운 머리 보다는 가슴에서 우러나온 광기가 혁명에(최소한 촛불에) 더 효과적이라는 것도 안다. 그러나 정처없이-한없이 자유로운 광기들을 꿰어서 조율하여 진정한 혁명의 동력으로 엮어내는 것은 광기가 아닐 것이다. 이런 광기 밖의 역할을 한갓 신문에 기대하는 것은 분명 무리지만, 당장에 다른 마땅한 대안도 눈에 안 띄는 상황에서 신문이 광기를 조율 불가능한 상황까지 밀어내서는 안되리라는 노파심도 든다. ['광기와 혁명' 에 대해 좀 더 상세한 정리가 필요하겠다.]

 

기록2/ 워낙에 하나에 집중된 신문기사들 탓에, 그저께 남한에서 사진과 같은 시위가 있었다는 사실을 르몽드 지를 보고서야 알았다. 관련 기사류를 이것저것 기록 삼아(or 경과 점검 차원에서) 옮겨다 둔다. 뭐, 내용이라 해봤자, -이제는 누구나 다 아는- 북한의 핵실험은 오바마 압박용이고, 중국과 러시아는 북한편이고, 남한과 일본은 미국편이고, 일련의 비판은 있겠지만 실질적인 제재에는 한계가 있고, 어느정도는 북한 내부 결집용이고..., 등등이다.

Manifestation en Corée du Sud après l'essai nucléaire nord-coréen, lundi 25 mai.

AFP/KIM JAE-HWAN / Manifestation en Corée du Sud après l'essai nucléaire nord-coréen, lundi 25 mai.

이런 구체적 세력관계는 잠시 접어두고, 북핵이라는 또다른 사태를 맞는 남한인들의 반응에 주목해 본다. 뭐, 사진에서와 같은 극우적 반응은 사뿐히 무시하고, 그래도 생각있는(있다고 자처하는) 사람들의 반응만을 살피자면 대충 이런 듯하다: '근데 왜 하필이면 이웃의 상중(喪中)에 초상집 마당을 흔들고 대포를 쏘고 난리냐'는 불만이 있고, 조금 옆에서는 고질의 위기감과 반공(반북) 감정 살리기에 호기를 만난 듯 북한을 비판하는 듯하다. 정부에서 하는 짓들이야 워낙에 개념없고 반동적인 발상에서 나온 것이니 그렇다손 치고 별로 댓구도 하기 싫지만, 그 장단에 소위 진보신문 독자들이 호응(직접적이 아니라 결과론적으로)을 하는 것을 보노라니 좀 갑갑한 맘이 든다. 물론 논리적 근거는 '평화'라는 거룩한 단어다.

 

평화! 도대체 누구를 위한, 무엇에 대한 평화란 말인가? 부자를 위한, 그들의 기득권과 재산을 보호하기 위한 평화고 안정이고 현실수호 이데올로기가 아니던가. 작년 촛불 때의 비폭력 주장이 이제는 수그러 든 줄로 알았더니 또 이런류의 자기모순 속에서 살아나는 건 아닌지 모르겠다. 물론 안다, 평화와 비폭력이 아닌 전쟁과 폭력 속에서 결국 희생되고 다칠 사람은 없는놈들일 뿐이라는 사실도 안다. 그렇다고 이런 식의 반-평화를 바로 전쟁찬양이나 폭력예찬으로 연결시키면 좀 곤란하다: 진정한 평화를 위해서는 거짓된 '현실-평화-질서'를 깨는 '좀-덜-평화적인-방법'으로 보이는 과정도 필요하지만 그것이 반드시 순수한 의미의 전쟁이나 폭력은 아니라는 일종의 변증법적 사고가 요청된다는 말이다 (여기서 '순수한~' = 惡).

 

마찬가지로, 북한의 핵은 전쟁 억지책(평화지키기)으로 요청되는 것이지(만약에 이라크에 핵이 있었다면 미국이 침략을 못했다; 이라크 민주주의는 스스로 시간을 두고 해결할 문제지 다른 나라의 참견권의 대상이 아니다), 그들의 호전성 때문이 아니라는 것은 이제 세상이 다 아는 사실 아닌가. 그리고 어떤 미친 놈이 스스로의 몰살을 무릅쓰고 좁은 한반도에서 핵을 사용할 것이며, 그렇게 북한의 핵은 전적으로 미국과 일본을 대상으로 한다는 사실도 이젠 상식이 아닌가. 특히 북한은 전쟁이나 평화의 안건에 대하여 남한을 어떤 협상이나 대화의 상대로 별로 중요하게 대하지도 않으며 그들의 주 담판 대상은 미국인 마당에 남쪽에서 미국을 대변하여 북한에 대들 필요는 없다고 보여진다. 마찬가지 맥락에서, 남한이 상중이든 축제중이든 그런 일을 고려하여 진즉부터 준비됐을(노무현 죽음 이전부터) 북한 핵실험이 연기되거나 포기되길 우리가 희망한다는 것은 과욕이 아닌지 모르겠다 (핵실험과 초상정국 사이의 함수에 대해 그들은 달리 계산했을 수도 있고). 더구나 핵실험이 있은 지난 25일은 미국의 현충일인지 뭔지 하는 날에 맞춰진 것이라니, '상중에' 어쩌고로 따질 문제는 냉정히는 아닌 듯하다 (언제는 남보다 더 미워하다가 이럴 때만 이웃이 어쩌고 형제가 저쩌고 하는 것은 야비하다). 하여튼 그렇고, 이하 뉴스 펌:

 


* 아래에는, 여기저기서 몇 번 언급한 바 있는, 르몽드 동경특파원, '필립 뽕스'라는 사람의 기사와 전문가 진단, 두 기사를 옮긴다. 반복하자면, 필립 뽕스라는 이 자는 거의 종신(아마 수십년째) 동경특파원으로 있으면서 일본과 한국(남-북) 관련 기사를 전담하는(아마 한국에는 르몽드 상주특파원이 없을듯) 일명 '동북아통' 이다. 내가 '이 자'라고 했듯이 그가 쓰는 대부분의 기사는, 늙은이 답게(아마), 상당히 우파적 냄새를 풍기는 게 일반적인데, 아래 기사는 예외적으로 사실관계에만 집중한 것으로 보인다. 제목을 "왜 북한은 새로운 핵실험 실행했나"로 그럴듯하게 뽑아놓고는 특기할만한 답은 없이 흔히 우리가 아는 수준... 그래서 댓글에서 누군가가 아주 깔끔히 이렇게 대신 답변해 준다: [댓글] "왜 핵실험이냐고? 지도를 한번 보자: 북한은 핵강국들에 둘러싸여있고, 게 중에는 남한도 미국의 수백기의 전략미사일 기지로 역할하지 않는가. 마치 이란처럼, 북한이 살아남길 원한다면 핵 억제력을 보유 '해야만'(대문자 강조) 한다." [다른 댓글 하나는 단어교정: 'ban'으로 해야할 것을 (어리석은 기자가) 'banc'으로 했다는 등]

 

Pourquoi la Corée du Nord a pratiqué un nouvel essai nucléaire
LE MONDE | 26.05.09 | 10h42 Tokyo, correspondant, Philippe Pons

 

Réuni d'urgence, lundi 25 mai, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné le second essai nucléaire souterrain nord-coréen, effectué quelques heures auparavant, comme "une violation de ses résolutions". De la Chine, alliée de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), aux Etats-Unis en passant par le Japon, la Russie et les pays de l'Union européenne la réprobation est unanime. Pékin s'est déclaré "résolument opposé à cet essai qui ignore la position internationale". Le président Barack Obama l'a qualifié de "menace pour la stabilité en Asie du Nord-Est", appelant "une pression internationale accrue." Cet essai, d'une puissance légèrement supérieure à celui d'octobre 2006, a confirmé les capacités atomiques de la RPDC qui entend être traitée comme une puissance nucléaire au même titre que l'Inde ou le Pakistan. Souvent qualifiée d'"imprévisible", le régime a surpris par sa rapidité à réagir à la condamnation, en avril, par le Conseil de sécurité de son tir d'une fusée (lanceur de satellite ou missile expérimental ?). Mais il n'a fait que ce qu'il avait averti qu'il ferait s'il était l'objet de sanctions.

 

STRATÉGIE À LONG TERME
Au-delà de la "réponse" de Pyongyang à cette nouvelle mise au banc des Nations[댓글참조], l'essai nucléaire se situe dans sa stratégie à long terme depuis la fin des années 1980 : se doter d'une arme de dissuasion afin de négocier en position de force avec les Etats-Unis un traité de paix (seul un armistice a mis fin à la guerre de Corée en 1953), des garanties de sécurité et une aide économique. Le régime est prêt à négocier dans le cadre d'une stabilisation globale de la péninsule mais se cabre s'il est exigé de sa part un désarmement unilatéral.
La montée aux créneaux de Pyongyang a-t-elle un arrière-plan interne ? Accélérer un déblocage des négociations avec les Etats-Unis alors qu'un accident vasculaire, à l'été 2008, a affaibli le dirigeant Kim Jong-il et que se mettrait en place un processus de succession ? En tout état de cause, l'essai est un message à Washington. A la suite de l'accord de février 2007 dans le cadre des négociations à Six (Chine, deux Corées, Etats-Unis, Japon et Russie) des progrès avaient été accomplis : désactivation et début de démantèlement de la centrale de Yongbyon; suppression par Washington de la RPDC de la liste des pays soutenant le terrorisme. Puis, le processus s'est enlisé. Les Etats-Unis exigeant des mesures de vérification du démantèlement qui, selon Pyongyang, vont au-delà des termes de l'accord.

Depuis son arrivée au pouvoir, Barack Obama n'a fait aucune proposition nouvelle sur la Corée. Pyongyang s'impatiente, dénonçant la "politique hostile" de la nouvelle administration américaine. La marge de réponse des Etats-Unis et de leurs alliés à la nouvelle provocation nord-coréenne est limitée. Une intervention militaire paraît exclue : intolérable pour la Chine. Dans l'affaire coréenne, Pékin a une préoccupation, celle de ne pas déstabiliser la RPDC. A l'extrême, le régime lui est indifférent du moment qu'il ne compromet pas ses intérêts : ne pas avoir de troupes américaines à sa frontière – ce qui serait le cas si la péninsule était réunifiée.
Une condamnation diplomatique n'a aucun effet sur Pyongyang. Des sanctions ? Elles affectent une population qui souffre déjà suffisamment plus que le régime lui-même et elles ne sont efficaces que si elles sont unanimes. Or la Chine (avec laquelle la RPDC effectue 70 % de ses échanges) les applique de "manière mesurée". Seule une approche flexible, donnant-donnant, permettra d'enrayer l'engrenage actuel. (Philippe Pons)
Article paru dans l'édition du 27.05.09. http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/05/26/pourquoi-la-coree-du-nord-a-pratique-un-nouvel-essai-nucleaire_1198011_3216.html

 

[les 2 sur 5 réactions] H. Sterne 26.05.09 | 15h28 / Pourquoi ces essais? Regardons la carte: la Corée du Nord est entourée de puissances nucléaires plus ou moins hostiles, y compris la Corée du Sud où sont basés des centaines de missiles stratégiques américains. Comme l'Iran, la Corée du Nord DOIT posséder une dissuasion si elle veut survivre.

Ortho 26.05.09 | 11h57 / Une mise "au banc" des Nations? Monsieur Pons, vous qui portez le nom d'un célèbre dictionnaire, revoyez votre orthographe (ban/banc) et enlevez en outre cette majuscule à nations, qui ne la mérite pas. Au fait, que font les correcteurs du Monde, à part s'amuser sur leur blog?

 

Une unité de misssiles lors d'une parade militaire à Pyongyang diffusée le 25 avril 2009 par
Une unité de misssiles lors d'une parade militaire à Pyongyang diffusée le 25 avril 2009 par l'agence nord-coréenne de presse. (© AFP Kns) http://www.liberation.fr/monde/0101569495-la-coree-du-nord-condamnee-mais-prete-a-recidiver

 

 

[전문가 질의/응답] 

Corentin Brustlein* : "Une nouvelle résolution accompagnée de sanctions n'est pas à exclure"
LEMONDE.FR | 25.05.09 | 20h00  •  Mis à jour le 25.05.09 | 20h56  


* Corentin Brustlein, chercheur au Centre des études de sécurité de l'IFRI

Avant son dernier essai nucléaire, la Corée du Nord avait procédé à un premier tir de missile balistique en octobre 2006. A l'époque, outre une condamnation unanime, la communauté internationale avait pris des sanctions. Cet essai avait aussi permis de relancer les négociations à Six (Chine, les deux Corées, Japon, Russie et Etats-Unis).

 

En avril 2009, Pyongyang a lancé une fusée censée mettre sur orbite un satellite. Or, il s'agissait d'un missile balistique à capacité nucléaire, selon certaines analyses. La Corée du Nord s'est aussitôt retirée des discussions. Quelques semaines plus tard, la Corée du Nord annonce un essai nucléaire souterrain. Comment l'interprétez-vous ?

Corentin Brustlein : On peut hasarder plusieurs interprétations simultanées des agissements nord-coréens : par ce geste, Pyongyang peut aussi bien désirer entrer dans des négociations bilatérales directes avec la nouvelle administration américaine ; renforcer la crédibilité de ses capacités militaires mise en doute suite au premier essai nucléaire - raté - de 2006 et aux échecs rencontrés lors de ses tirs balistiques ; retourner à la table des négociations en position de force - ces différentes hypothèses ne s'excluant naturellement pas. En outre s'ajoutent peut-être d'autres considérations, liées quant à elles aux dynamiques internes au régime nord-coréen. Enfin, on ne peut exclure de simples erreurs d'appréciation.

 

Les Occidentaux ont condamné cet essai. La Russie s'est dite "inquiète", la Chine n'a toujours pas réagi officiellement et le Japon veut saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies qui va d'ailleurs se réunir lundi 24 mai à 22 heures (heures de Paris). Que faut-il attendre de cette réunion, quand on sait que la Chine, proche de la Corée du Nord et opposée à de lourdes sanctions, peut utiliser son droit de veto ?

Corentin Brustlein : Le positionnement chinois vis-à-vis du nucléaire nord-coréen est complexe. C'est en fait le fruit d'objectifs en partie contradictoires. Il est vrai que Pékin, comme dans une moindre mesure Moscou, a "protégé" Pyongyang de manière répétée des sanctions que Washington, Séoul, Tokyo ou encore certaines capitales européennes, ont voulu imposer depuis la découverte du programme nucléaire nord-coréen. Cette politique chinoise a néanmoins évolué au cours des dernières années, en particulier suite au premier essai nucléaire nord-coréen d'octobre 2006, contre lequel Pékin avait mis en garde Pyongyang. Plus généralement, la République populaire de Chine semble se lasser de l'inconstance et de l'imprévisibilité des dirigeants nord-coréens, ce qui a permis le vote par le Conseil de sécurité de la résolution 1718, placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies et imposant une série de sanctions. La RPC se trouve donc "coincée" entre sa relation particulière avec la Corée du Nord, la crainte de déstabiliser celle-ci et son agacement croissant vis-à-vis d'une politique risquant d'inciter le Japon à reconsidérer ses choix de défense. Dans la situation présente, une nouvelle résolution accompagnée de sanctions n'est pas à exclure : reste à savoir si ces sanctions seront mises en œuvre et si elles parviendront à influencer la politique nord-coréenne.

 

La Russie et les Etats-Unis ont entamé depuis le 17 mai de nouvelles négociations sur la réduction de leurs arsenaux nucléaires, afin d'aboutir au remplacement du traité START, qui expire à la fin de cette année. Cet essai nord-coréen remet-il en question la stratégie américaine d'un monde dénucléarisé ? S'agit-il du premier réel test pour l'administration Obama ? Est-ce qu'il n'y a pas un risque de naïveté de la part du président Obama ?

Corentin Brustlein : On peut à mon sens difficilement parler d'une "stratégie" américaine visant un monde dénucléarisé, tout au plus d'une adhésion de l'administration Obama au principe même du désarmement nucléaire et d'une interrogation sur les prochaines étapes envisageables afin d'y contribuer, notamment via la ratification du Comprehensive Test Ban Treaty (Traité d'Interdiction Complète des Essais nucléaires). Il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences concrètes de cet essai sur l'idéal d'un monde dénucléarisé promu notamment par l'administration Obama - mais un certain pessimisme semble aujourd'hui de rigueur. L'été dernier, Pyongyang semblait désireux d'accepter l'aide internationale proposée en échange d'une suspension de ses activités nucléaires militaires. Depuis, vous l'aurez compris, la situation a bien changé, et ces gesticulations ne sont pas sans inquiéter la Corée du Sud et le Japon. Au minimum cela risque de renforcer la demande d'une poursuite du "parapluie nucléaire" américain en Asie du Nord-Est. Au pire, cela peut pousser le Japon, voire la Corée du Sud, à revenir sur leur choix de s'en remettre à la dissuasion nucléaire dite "élargie", c'est-à-dire de bénéficier de la dissuasion offerte par les armes nucléaires américaines, pour développer leurs propres capacités nucléaires. Il va sans dire qu'un tel scénario bouleverserait considérablement les équilibres stratégiques asiatiques.

 

Cet essai intervient également en pleine crise du dossier nucléaire iranien. Il y a quelques jours, le président Obama a annoncé à son invité, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qu'il s'accordait un délai jusqu'en janvier 2010 pour réviser sa stratégie de dialogue avec l'Iran. Or, l'Iran et la Corée du Nord coopèrent sur le plan militaire. Quel effet le tir nucléaire nord-coréen peut-il susciter à Téhéran et plus largement dans le bras de fer entre la communauté internationale et l'Iran ?

Corentin Brustlein : L'Iran regarde avec une grande attention la façon dont la communauté internationale se comporte face aux provocations de Pyongyang, et c'est une chose qu'il faut impérativement garder à l'esprit en réagissant à cette nouvelle gesticulation : Téhéran a déjà beaucoup appris, directement, ou indirectement, des crises nucléaires nord-coréennes. Prouver à Téhéran que le chantage nucléaire ne profite pas à Pyongyang de manière durable doit indéniablement faire partie de nos objectifs afin d'éviter d'être confrontés à court ou moyen terme aux mêmes difficultés vis-à-vis de l'Iran.

 

Y a-t-il dans cet essai nucléaire une lecture intérieure qui échappe a priori à notre attention en Occident ? D'après ce que vous nous avez dit et ce que pensent certains chercheurs asiatiques spécialistes des questions nucléaires, le régime nord-coréen aurait procédé à cet essai pour monnayer auprès de l'armée la succession du leader Kim jong-il au profit de l'un de ses fils. Qu'en est-il exactement ?

Corentin Brustlein : Il est vrai que la question de la succession de Kim Jong-il se pose de manière croissante depuis les problèmes de santé de celui-ci à l'été 2008, et cette dimension ne doit pas être négligée. Dans cette perspective, au moins deux lectures peuvent être faites de cet essai : en première analyse et comme vous le mentionnez, il peut témoigner de la volonté de Kim Jong-il de faire accepter son fils comme successeur. A l'inverse, le test peut traduire l'influence grandissante de la hiérarchie militaire sur la politique nord-coréenne et un durcissement potentiel de celle-ci. En tout état de cause, il est certain qu'une crise de succession ne rendrait que plus difficile encore la tâche de négocier avec Pyongyang. La réaction de la communauté internationale face à la crise actuelle doit ainsi prendre soin de ne pas favoriser l'émergence d'un pouvoir nord-coréen plus dur qu'il ne l'est actuellement. Cela étant dit, il convient de souligner que les dimensions interne et externe sont et resteront inextricablement liées : un essai nucléaire est aussi un moyen de paraître puissant vis-à-vis de l'extérieur malgré les nombreuses interrogations quant à la succession de Kim Jong-il. (Propos recueillis par Le Monde.fr)

 

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