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  1. 2008/12/20
    바디우, 평등에 대한 오해 (바디우 글 아님)
    tnffo

바디우, 평등에 대한 오해 (바디우 글 아님)

Lundi 1 décembre 2008 PENSEE

 

D'un malentendu sur l'égalité


« Si Dieu a quitté sa place dans le monde supra-sensible cette place, quoique vide, demeure.

La région vacante du monde suprasensible et du monde idéal peut-être maintenue.

La place vide appelle même en quelque sorte à être occupée de nouveau,

et à remplacer le Dieu disparu par autre chose » (Heidegger, Holzwege).

Cette place sera occupé par l’Un Dieu-Liberté.

 

Badiou ou la persistance d’un malentendu : l’égalité. — Il est une chose dont on peut se demander ce que Badiou entend par là et qui est bien la marque des malentendus que peut susciter sa philosophie menacée par le désastre ou « crépusculaire ».  Il y a en fait un très grand décalage entre le sens que prête au terme égalité, tout un chacun, et l’indétermination —absence de sens, volonté de ne pas définir le terme — dans laquelle Badiou maintient l’égalité. On peut dire qu’avec Badiou l’égalité n’adviendra jamais mais que c’est un jugement qu’il détient en propre : comme il reprend la formule à Jacques Rancière (autre ancien althussérien comme lui) : « l'égalité n'est jamais le but, elle est le principe. Elle ne s'obtient pas elle se déclare. Et on peut appeler "politique" les conséquences dans le monde de cette déclaration. » LM_585.(*) Il faut noter tout d’abord que par manque de rigueur Badiou nomme principe, ce qui est une hypothèse de départ, car lui-même le sait : on ne peut commencer par les principes mais ceux-ci ils existent pour Badiou. On peut toujours se fixer des principe comme la volonté ou le combat si notre visée est l’action, mais autant le dire l’égalité est et demeurera toujours une idée, c’est-à-dire la substantivation d’une illusion : que deux termes sont égaux, s’équivalent. C’est ce genre d’approche qui fera que l’égalité n’adviendra jamais mais que l’on pourra discourir à son propos à pâmoison. C’est toujours un personnage animé d’un fort sentiment de supériorité qui se permet d’énoncer l’égalité, les plus fameux représentants de ce travers étant Rousseau ou Marx. Croire ou poser l’égalité c’est au fond s’illusionner pour mieux se donner prétexte à s’écarter des faits et interpréter le monde à sa guise.

(*) 랑시에르의 <불화> 인용("평등은 전혀 목적이 아니라 원칙이다. 획득되는 것이 아니라 선포되는 것. 세상에 이렇게 선포된 것의 산출물들을 우리는 정치라고 부른다")에서와 마찬가지로, 바디우의 평등도 '되고 마고의 문제'가 아니라 스스로에게 고유한 것으로 취하는 판단의 문제다.


De l’impossible définition de ce qui n’adviendra pas : l’égalité. — Pour parler de l’égalité sans avoir à la définir et par là à en trahir l’idée ou plutôt l’erreur, Badiou part au fond de la formule révolutionnaire : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Il voit dans la liberté et la fraternité pour l’immédiate politique qu’il veut mener deux impasses car ces termes sont selon lui trop chargés de sens. La fraternité ayant un arrière fond communautaire, prenons la liberté. La liberté apparaît soit comme un concept qui « n'a pas de valeur immédiate de saisie, parce qu'il est captif du libéralisme, de la doctrine des libertés parlementaires et commerciales, c'est un vocable entièrement investit par l'opinion.» BdC_247. Soit elle s’affine comme étant issu d’une pratique politique bien particulière que l’on peut nommer politique réelle ou restreinte. « Seule une politique qui peut être nommée, en philosophie, politique égalitaire, autorise qu'on tourne vers l'éternel le temps contemporain où cette politique procède. ... Ce qui est philosophiquement sous le concept d'égalité est que la destination de la politique, quand la philosophie la saisit pour l'exposer à l'éternité, n'est pas la différence ni la souveraineté , mais l'autorité du Même. » C_248. Nous n’expliciterons pas mais le Même participe d’une dialectique qui exclue tout autre, d’une dialectique qui se refuse d’être celle du même et de ’autre comme le fut quelque part le nazisme. Citons que « Le nazisme est le paroxysme criminel de la dialectique du même et de l'autre » C_249. Il est intéressant de voir que Badiou rejette du côté du matérialisme démocratique qu’il abhorre, une définition de l’égalité plus dynamique cette fois et qui consiste à dire que l’égalité revient à ne pas être séparé de ce que peut chacun, chacun faisant en fonction de ses propres capacités, de ses  propres dispositions : « on est libre si nul langage (ou signifiant) ne vient interdire aux corps individuels qui en sont marqués de déployer leur capacités propres ». AM_23

 

Etre libre consiste pour Badiou en « l’incorporation à une vérité » qui nous transit mais l’incorporation de cette idée ou de cette vérité est tout autant une erreur que l’incorporation d’une autre hypothèse comme l’égalité. Mais l’idée est bien qu’on se la rentre dans le crâne et qu’ensuite on lui donne tous les atours d’une vérité en oubliant là tout esprit critique, tout acharnement à suivre sa propre voie. Même si l’égalité est un mode d’apaisement des rapports entre individus permettant de mettre fin aux petites jalousies jamais l’égalité de Badiou, ne prendra en compte le talent ou le génie comme pouvait le faire Proudhon. L’égalité de Badiou est avant tout une « égalité du pauvre » à la manière de Proudhon critiquant Marx ou une égalité du jaloux qui veut avoir autant que l’autre. Peut-être un jour saura-t-on penser autrement que par idées ou peut-être l’a-t-on déjà fait. Pourra-t-on en finir avec l’idéalisme ? En attendant, à l’instar de Rousseau ou de Marx, épigone de l’idéalisme, il faut savoir que la hiérarchie morale et symbolique demeure car celui qui pose l’égalité est au fond animé d’un esprit de supériorité : lui seul sait voir l’égalité contrairement à ceux qu’il égalise et à qui il impose ‘égalité pour ne pas l’avoir vu avant lui. L’égalité aura toujours ses tenants et même ses apparatchiks dont il faut soigner la progéniture pour qu’ils puissent se reproduire. Il est si facile de verser dans l’idéalisme plutôt que de penser par soi-même. On pourra toujours avoir cette vision de la démocratie comme ajustement improbable de la liberté et de l’égalité.

 

Mais si l’on garde tant d’admiration pour le modèle que l’on s’est reconstituer de la démocratie athénienne, on oublie certainement que son apogée résultait entre autre de la forte relation qu’entretenait Périclès et Anaxagore. Mais que l’on ne se trompe pas cette démocratie à un prix, sa forme d’impérialisme. Athènes a asservis ses alliés et rapatriant le trésor de Délos y on puiser les richesses nécessaire à entretenir les classes ambitieuses. Mais sans cela aurait-on eu Socrate-Platon-Aristote qui n’ont fait en somme que constater le déclin d’Athènes et avec elle de l’hellénisme. On peut même se dire que toute la vision du philosophe éclairant le tyran chez Platon et née d’une envie de reproduire la réussite de Périclès et d’Anaxagore. Pour en revenir à Badiou, entre la liberté et l’égalité, la balance penche du côté de l’égalité, d’une égalité soutenue par une instance où demeure la figure très appréciée de Badiou à savoir lui-même ou par substitution le juge. Car le juge dans une posture renversée à l’endroit sait aussi voir la liberté comme absolue — ce qui n’est pas encore avoué au stade où nous en sommes — et au fond la tension entre égalité et liberté.


Terreur. « On dira : la terreur ! On connaît la terreur en politique. Il existe aussi bien une terreur du mathème ... La dialectique matérialiste assumera sans joie particulière que jusqu'à présent aucun sujet politique ne soit parvenu à l'éternité de la vérité qu'il déplie sans des moments de terreur Comme le dit Saint-Just : "Que veulent ceux qui ne veulent ni la Vertu ni la Terreur ?" Sa réponse est connue : ils veulent la corruption - autre nom de la défaite du sujet. » LM_98.

 

Mes amis, n’oubliez pas de passer par le tribunal de l’égalité, pour vous rafraîchir les idées. — On a donc vu comment l’égalité fut choisie en fonction d’une époque où il était impossible de miser ou parier sur la liberté et la fraternité.  L’instance garante de l’égalité, Badiou la nomme tribunal de l’égalité. L’Egalité est postulée mais jamais acquise. Ceci revient à dire que nous sommes égaux en droit mais jamais égaux en fait. Il faut donc recourir à une instance qui nous y fasse croire. Il y a toujours une équivocité, une ambiguïté à vouloir choisir un terme exempt de tout sens mais que l’on définira tôt ou tard en oubliant que l’on ne voulait pas la définir au départ. Truchement qui ne gêne guère Badiou. On ne peut pas tout à fait définir quelques idées sans dévier de l’axe principal qui lui requiert qu’on ne définisse pas l’idée de Bien : il doit demeurer impropre. On passera donc sur certaines définitions abstraites que donne Badiou de l’égalité BdAM_166. Elles nous feraient entrer un peu plus dans le piège du jargon et développer son système. Mais là encore il n’est rien dit d’une égalité effective, surtout que celle-ci, rappelons-le, n’a aucune dimension économique ou pragmatique. On peut lire d’une part que « le mot égalité doit être dégagé de toute connotation économiste (égalité des conditions objectives, des statuts, des fortunes). Il faut lui restituer son tranchant subjectif  : l'égalité est ce qui ouvre à une stricte logique du Même. » C_247 Mais Badiou finit aujourd’hui par se replier sur un pis-aller que serait une politique égalitaire et qui assume sa haine pour les plus riches BdLM. Afin d’imoser ses vues, il n’hésite pas à prôner l’autorité du Même et la terreur de la Vérité. C’est que l’on peut bien se demander pourquoi sa pensée « axiomatique » est parasitée par tant d’idéaux révolutionnaires et s’y suture, alors que « mathématique » elle devrait se dégager de tout préjugé historique. Ainsi l’égalité ne sert que de prétexte à la mise en place d’un tribunal qu’il porte ou non  l’égalité comme attribution.  Il s’agit encore une fois de reproduire une justice divine à travers un organe d’autorité. « L'égalité c'est que chacun soit renvoyé à son choix [de pensée ou de politique] non à sa position [sociale] » LM_35.

 

Qu’en est-il d’une société où l’on rencontre confiance et résilience ?L'égalité est une hypothèse que l'on pose en droit mais qui n'advient jamais de fait, pire tous les penseurs qui la pose le font avec un certain accent de supériorité, Rousseau, Marx, Badiou n'ont pas échappé à ce travers. On pose bien souvent l'égalité pour s'y soustraire détaché dans son monde d’idées et l'imposer aux autres. La seule définition valable que l'on puisse donner est : l'égalité c'est ne pas être séparé de ce que l'on peut, bref c'est être en capacité. Ceci rejoint l'égalité géométrique des grecs qui admet le talent et la confiance dans ce qui entreprennent comme celle de Proudhon loin d’une égalité arithmétique intenable ou d’une égalité à la Badiou qui réclame face à la suspicion un tribunal. A une autre échelle que celle de la cité, l'égalité est valable par exemple dans la relation dite « maître-élève », il y a égalité quand l'élève apprend du maître et réciproquement quand le maître apprend de l'élève. Ceci arrive rarement, sans doute l'effet contre productif de notre système d'éducation de masse mais ceci arriva par exemple entre Gauss et Riemann. Tous les deux admettait le talent et bouleversèrent par là notre vision a priori du monde, bien loin de toute métaphore. Sans eux, ni Einstein, ni Poincaré, mais sans doute les bombes atomiques sont des métaphores. On trouve d’autres illustrations dans le Cercle des poètes disparus ou dans Will Hunting, deux films où Dustin Hofman joue apparemment le maître. On trouve d’autres exemples de ces alliances contre-nature dans le livres de Boris Cyrulnik, où un adulte se fait tueur de résilience. Mais sans doute l’un des plus grands exemples fut  celui de la relation d’Anaxagore et de Périclès, ce genre d’amitié que ne réussissent à reproduire les platoniciens. A cette égalité pleine de jalousie et de frustration, nous en appelons à la curiosité et à l’extravagance.

 

par Anthony Le Cazals publié dans : Pensées http://www.paris-philo.com/article-25435200.html

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