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레비스트로스 2 (저작,영상인터뷰,etc.)

1/3. 쁠레이아드(Gallimard-Pleiade)의 레비스트로스

레비스트로스(*)가 살아서 작년에(2008-05-01) 갈리마르출판사의 '쁠레이아드' 판에 들어갔다기에 찾아다 옮긴다. 과연 프랑스에서 가장 권위있는 이 꼴렉시옹(총서)에 살아서 들어간 자가 누가 있을지 궁금하다 (이건 조사를 할려면 시간이 오래 걸리므로 생략). 이러다가 어쩌면(조금만 더 오래 살면) 살아서 빵떼옹(Phantheon-만신전: 프랑스의 가장 위대한 자들의 공동묘지)에 자리를 예약해 두는 아마도 최초의 산 자가 되지 않을는지도 모르겠다는(유네스코 건이라는 아주 큰 물건도 있고 하니) 무례한 상상을 해본다.

(*) 어떤 사람들은 '레비'가 이름이고 '스트로스'가 성인 양 둘을 띄어쓰는 경우도 있는데, '레비-스트로스'(Lévi-Strauss)는 전체가 성이고 그의 이름은 '끌로드'(Claude) 이다. 비슷한 예로 메를로-뽕띠(Merleau-Ponty)의 성도 뽕띠나 퐁티가 아니라, 이 전체이고 그의 이름은 '모리스'(Maurice) 이다.

   

Résumé - Oeuvres // Alliant le classicisme du style et la modernité de la méthode, l'oeuvre de Claude Lévi-Strauss est à la fois pensée du monde, expérience de soi, et expérience sur soi. « Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? » « Qu'est-ce qu'un style ? » « Que peut-il y avoir de commun entre un oiseau - l'Engoulevent -, l'art de la poterie, et la jalousie conjugale ? » En quoi la mythologie indienne a-t-elle favorisé la conquête de l'Amérique par l'homme blanc ?... Questions surprenantes, mais qui sont pourtant à la source des enquêtes menées par Lévi-Strauss. Le ton est donné. Son oeuvre relève à la fois de la science et de la littérature, dirait-on, si de telles catégories pouvaient rendre compte de la singularité de son propos. Mais chez Lévi-Strauss, le cloisonnement n'est pas de mise, et le penseur fait « flèche de tout bois ». Ainsi le souvenir d'un tableau de la Renaissance sert-il de point de départ à une théorie de la structuration du sensible. Ainsi peut-on retrouver Totem et tabou dans un mythe jivaro. Ainsi la métaphysique bororo éclaire-t-elle d'un jour nouveau la figure de notre Père Noël. Lévi-Strauss est à la recherche des correspondances, au sens baudelairien du terme, entre l'esprit et sa manifestation matérielle. Il met en scène les affinités qu'il perçoit entre les différents objets, le fil caché qui les relie. L'objet de l'analyse se dérobe ; il ne contient aucun message qui soit immédiatement communicable. Car un objet, mythe ou autre, n'existe pas en soi mais dans le rapport, les correspondances, qu'il entretient avec les autres objets. Passerelles, rapprochements inattendus, résurgences, tels sont les jeux d'esprit auxquels invite la lecture de ces oeuvres, qui ébranlent notre vision du monde. 

La présente édition réunit sept ouvrages choisis par l'auteur : Tristes tropiques, remémoration des expériences de terrain de la fin des années 1930 qui resurgiront dans toute l'oeuvre à venir ; Le Totémisme aujourd'hui et La Pensée sauvage, charnières entre la réflexion sur la parenté et l'étude des mythes ; La Voie des masques, La Potière jalouse et Histoire de Lynx, les trois « Petites mythologiques » qui, sur le ton de l'énigme, proposent une version accessible de l'analyse structurale ; Regarder écouter lire, enfin, poursuite de la réflexion anthropologique sur le terrain esthétique. Des textes inédits sont proposés en appendice. Au-delà de leur fonction figurative et documentaire, les illustrations, environ deux cents, en noir et blanc et en couleurs, donnent une forme visuelle à la pensée.  

Livre - Oeuvres

Détails / Auteur : Claude Lévi-Strauss 
Editeur : Gallimard, Collection : Bibliotheque De La Pleiade, Date de parution : 2008-05-01 
EAN13 : 9782070118021, Genre : Ethnologie, Langue : français, Format : 170x105x0, Poids : 760g 

 

 

2/3. 위키페디아의 레비스트로스 (항목 중 특이사항 몇 가지만 발췌) 

Claude Lévi-Strauss, issu d'une lignée juive d'origine alsacienne, est né à Bruxelles de parents français. Son père était un peintre de portrait, qui fut ruiné par l'arrivée de la photographie et son grand-père était le rabbin de la synagogue de Versailles. Il fait ses études secondaires à Paris aux lycées Janson de Sailly et Condorcet ; puis des études supérieures à la faculté de droit de Paris (licence) et à la Sorbonne (troisième à l'agrégation de philosophie en 1931, doctorat ès lettres en 1948). Il est pendant cette période, brièvement engagé à gauche.

할아버지가 유대교 목사였고, 그렇게 LS의 근본은 유대인이다. 놀랍게도 LS는 프랑스 대가들이 다 나오는 고등사범학교를 안(못) 나오고 일반대학인 소르본느 출신이라 함 (고로 아주 드문 '비 고등사범계 대가'는 들뢰즈와 LS 정도. 또 누가 있을까?). 1931년에 철학 교사자격시험(아그레가씨옹)에 합격하고, 박사학위는 40세인 1948년에 획득.

 

1/ La rébellion contre la sociologie durkheimienne [뒤르까임 전통의 사회학에 반발]

2/ L’introduction de la linguistique structurale en anthropologie [소쉬르의 언어학이론을 인류학에 도입(접목)]

3/ Dialogue et rivalité avec la psychanalyse freudienne [프로이드 심리학과의 교감(대화)과 경쟁]

* 위의 세 항목 정도가 아주 흥미롭고 유익한 것이 되겠는데 모두 한참 길고, 기타 참고할만한 자료도 많기에 직접 링크된 곳을 방문하는 게 낫겠다 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Levi-Strauss  

 

 

3/3. 인터뷰 (1972년 'arte'라는 불-독 합작 방송국에서 레비스트로스를 인터뷰한 영상물)

 

 

 

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Simone Weil (1909~43) [2/3일, 탄생 100주년]

오늘자 르몽드(그러니까 르몽드는 석간이므로 2/27일자 종이신문에 실릴)에서 시몬 베이여*(Simone Weil) 특집판을 만들었다는 소식을 듣고 관련기사 3개를 모두 옮겨온다 (르몽드는 이렇게 퍼다두지 않으면 나중에 기사가 유료창고로 가버려 돈주고 사야만 되는 불상사가 생김).

첫번째 기사는 프레데릭 봄스(Frederic Worms)라는 베르크손*과 현대철학에서 상당히 촉망받는 젊은 철학자와의 인터뷰인데, 여기서 그는 왜 시몬 베이여의 철학이 "필연성의 철학"인지 등을 설명한다 ; 두번째 기사는 지난 2월 3일이 시몬 베이여 탄생 100주년이었던 모양이고, 그래서 작년 이래로 많은 기념 출판물이 나왔다는 등의 출판 관련 소갯글 ; 세번째 기사는 그녀의 철학 만큼이나 난해한 삶(전기)에 대한 얘기로, 시몬 베이여는  레비나스(E.Levinas,1905~95), 사르트르(J.-P.Sartre,1905~80), 마담 보부와(S.de Beauvoir,1908~86), 까뮈(A.Camus,1913~60) 등과 비슷한 나이였지만 34세에 결핵으로 일찍 세상을 등지는 바람에 진가가 덜 알려진 경우, 그러나 그녀가 그 짧은 시간에 담아낸 세상과 사회와 철학에 대한 깊이와 정성은 감히 보부와 같은 부르조아 마담에게는 두렵거나 놀라운 충격이었다는데... (아마 마담 보부와와는 ENS동기일 듯). 

 

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1 - Entretien "Une philosophie de la nécessité"

LE MONDE DES LIVRES | 26 février 2009 | Propos recueillis par Nicolas Weill | 605 mots

2 - Enquête Simone Weil, philosophe avant tout

LE MONDE DES LIVRES | 26 février 2009 | Nicolas Weill | 1150 mots

3 - Un défi pour ses biographes

LE MONDE DES LIVRES | 26 février 2009 | Nicolas Weill | 345 mots

 


1/3. Une philosophie de la nécessité (LE MONDE DES LIVRES | 26.02.09 | 10h11)

Frédéric Worms est professeur à l'université Lille-III et directeur du Centre international d'étude de la philosophie française. Entretien. 

 

Pourquoi peine-t-on à prendre Simone Weil pour une philosophe ?

Pour comprendre les idées, les pratiques et même la vie qui ont donné lieu à tant de ces jugements fascinés ou ironiques, il faut aller directement à la philosophie de Simone Weil, et même directement en son centre, qui est une philosophie de l'expérience de la nécessité. La philosophie a aussi pour rôle d'exprimer par les mots les plus "purs" cette expérience que font tous les hommes sous des formes extrêmes et opposées entre elles : vérité et justice, mais aussi force et malheur. Ainsi, la philosophie a ce rôle central : reconnaître ces expériences et ces expressions, critiquer ce qui nous en sépare et nous mutile. C'est donc là une grande philosophie, à la fois en elle-même et en ce qu'elle conduit au-delà de la philosophie.

[번역] 우리가 시몬 베이여를 철학자로 이해하려 애써야할 이유는 무엇인가? / 시몬 베이여의 생각과 실천 그리고 역시 인생 까지를 이해하기 위해서는 바로 그녀의 철학으로, 그리고 바로 그녀의 중심으로 가야한다. 그녀의 생각-실천-인생이 (세상에 대해) 매혹되거나 야유를 보내는 판단들을 낳았다면, 그녀의 중심(핵심)이란 필연성의 경험에 대한 어떤 철학이다. 철학이란 이런 필연성의 경험을 가장 순수한 단어로 표현하는 역할을 하는데, 그 경험은 사람에 따라 각기 다른 단어들의 극단적이고 상반된 형태로 나타난다: 진리와 정의, 마찬가지로 힘(능력-권력)과 불행 등. 그렇게 철학은 이런 중심 역할을 한다: 필연성의 경험과 표현을 인식하고, 그것들로부터 분리되고 단절된 무엇을 비판하는 것 말이다. 바로 여기에 시몬 베이여의 큰 철학이 있는데, 그것은 동시에 철학 속에서 그리고 그녀가 철학 너머로 이끈 무언가의 속에 있다.

[사족] 필연성이 진리의 다른 표현이라면, 그녀의 진리란 내 이웃의 불행(malheur)에 애정과 관심(attention)을 갖는 것이지 외면할 권리가 아니라는 대강으로 통할 듯하다. 그런데 이러한 입장은 종교적 도덕성에 기반한 것이 아니라 불행(불의-불평등-비참)이 갖는 극복(타파)해야 할 대상으로서의 필연성에의 천착이고, 이것이 바로 시몬 베이여의 철학이 아닐까 싶다.]

 

Peut-on comparer son itinéraire à celui d'Henri Bergson ?

S'il s'agit de leur commun passage, qui ne fut pas une conversion, du judaïsme au christianisme, tout, ici aussi, les oppose et les relie : du côté de Bergson, les paroles de l'Evangile dépassent infiniment les appels des prophètes à la justice, mais elles les prolongent aussi, dans le sens de la morale "ouverte" ; du côté de Simone Weil, l'amour mais aussi la Croix du Christ la conduisent à un refus lui-même violent d'un Ancien Testament réduit au Dieu violent "des armées". Mais on comprend aussi que, sur ce point comme sur d'autres, ces relations et ces ruptures sont plus subtiles et importantes qu'on ne croit. De fait, l'un et l'autre opposent finalement deux attitudes religieuses, et dans chaque religion, avec comme critère l'orientation vers la justice contre toute fermeture sur soi.  

 

Qu'est-ce qui relève chez elle des courants philosophiques français de son temps ?

Elle retient ce qui nous met en contact direct avec la nécessité, et critique ce qui s'intercale entre nous et ces expériences pures. Ainsi, Alain l'a introduite à la nécessité chez Spinoza ou Platon, ou encore dans l'action et l'art, mais il reste un penseur du "jugement" qu'il faut dépasser ; de même le "personnalisme" ou les "droits de l'homme" intercalent selon elle des entités fictives entre l'homme et le "sacré" ou entre l'homme et les "obligations", qui, selon L'Enracinement, nous sont immédiatement et éternellement imposées.  La science - y compris les mathématiques - n'est jamais seulement théorique, elle nous met en contact avec une nécessité égale pour tous, et la beauté de l'univers. A fortiori la connaissance du social doit en découvrir les mécanismes - et notamment celui de "l'oppression", ce qu'a fait Marx selon Simone Weil. Bien sûr pour le transformer, même si sa conception de la nécessité rend cela difficile. 

 

Quel est le legs de cette pensée ?

On ne mesure pas le degré de son influence après la guerre. Il y eut des fascinations - hagiographiques ou hypercritiques ; mais elle permit un double maintien de l'Absolu dans l'existence même, sous une forme critique d'abord (des mythes, des propagandes), pensée et vécue ensuite. Dans Europe 51, de Roberto Rossellini, explicitement inspiré par Simone Weil, Ingrid Bergman est conduite par le malheur à dépasser les illusions d'un monde qui veut l'enfermer comme folle, alors même que l'action qui en découle pour elle lui révèle le croisement "surnaturel" du malheur et de la joie. Car telle est la leçon paradoxale de Simone Weil, que les cris les plus secrets qui nous sont arrachés communiquent tous en un point. Il ne s'agit de s'en faire ni le disciple ni le juge, mais de la comprendre pour accéder à ce qui, pour chacun de nous, en accord ou en écart avec une telle philosophie, est un tel point, qui est le point même en chacun de la philosophie. (Propos recueillis par Nicolas Weill / Article paru dans l'édition du 27.02.09.)

 

 

2/3. Simone Weil, philosophe avant tout (LE MONDE DES LIVRES | 26.02.09 | 10h11)

 

On l'aura voulue mystique, sainte laïque ou sainte tout court, toquée, anorexique... On aura brocardé, de son vivant même, sa mise déjantée, son éternelle pèlerine, ses énormes lunettes, sa laideur étudiée, ses cheveux de cocker, sa maladresse proverbiale ou son ton péremptoire. Aucun des stigmates habituels par lesquels on cherche à ridiculiser une femme qui pense n'aura été épargné à Simone Weil, elle qui pourtant ne se voulait pas "féministe" ; elle dont l'oeuvre restera pour l'essentiel posthume, recomposée en aphorismes par ses amis catholiques, comme Gustave Thibon (La Pesanteur et la Grâce) ou restituée par l'intérêt que lui vouera Albert Camus (qui publie L'Enracinement, rédigé peu de temps avant sa mort). 

D'elle on ne retient souvent que le séjour de la normalienne agrégée d'origine bourgeoise à l'usine, l'engagement aux côtés des républicains espagnols, la conversion inachevée au catholicisme, parallèle au rejet opiniâtre du judaïsme. Mais les exercices d'admiration ou de détestation qu'elle suscite manquent souvent l'essentiel : le fait que Simone Weil, qui aurait eu 100 ans le 3 février, a été d'abord une philosophe avide de cohérence, dans sa vie comme dans ses écrits. L'un des plus importants philosophes français du XXe siècle sans doute, si son existence n'avait pas été fauchée à 34 ans, au sein de la France libre qu'elle avait ralliée, comme son ami l'épistémologue et résistant Jean Cavaillès. Tuberculeuse, elle s'éteint le 24 août 1943 dans un hôpital londonien sous le coup des privations qu'elle s'était imposées par esprit de solidarité avec les restrictions dont la population française était victime. 

La publication, à l'été 2008, du quatrième tome de ses oeuvres complètes sous le titre d'Ecrits de Marseille est l'occasion de découvrir le penseur qu'elle a été d'abord. Ces textes concernent la période au cours de laquelle, de 1940 à l'exil à New York puis en Angleterre en 1942, elle réside avec ses parents dans le sud de la France, dans l'attente d'un départ dont elle espère qu'il lui permettra de rejoindre enfin le combat contre l'Axe. A première vue, rien de moins philosophique que cette séquence marquée avant tout par une aspiration déçue à l'action et par l'élaboration d'un suicidaire projet d'"infirmière de première ligne", qu'elle s'obstinera en vain à faire adopter par Londres et qui préfigure l'engagement humanitaire. L'heure semble vouée à l'approfondissement d'une quête religieuse commencée depuis les années 1930, qui la conduit "au seuil de l'Eglise" - un seuil qu'elle ne franchira pas, de son fait et à cause de la réticence de ses interlocuteurs chrétiens, déconcertés par cette catéchumène hors normes. C'est à ce moment qu'elle fait également la rude expérience de la ferme et des vendanges à Saint-Julien-de-Peyrolas (elle se récite le Notre Père en grec pour se donner du courage). En outre, encouragée par sa fréquentation du poète René Daumal, elle se passionne pour ce qu'elle juge être les sources non chrétiennes, platonicienne mais aussi orientale, du christianisme (le taoïsme, la Bhagavad-Gîtâ et les Upanishad). Dans le même temps, elle s'intéresse de près à l'histoire des sciences qui lui sont immédiatement contemporaines (la physique de Max Planck). 

 

LE TRAVAIL, RÉFÉRENCE ULTIME 

De cette exceptionnelle floraison entre fuite et émigration, trois des ouvrages suscités par la perspective du centenaire se font l'écho ou le commentaire. Chacun a le mérite de scruter ce qui pourrait constituer l'unité d'une production intellectuelle si disparate à première vue. Une production que les nécessités de l'heure et la relégation imposée par les lois raciales à celle qui rejette, jusqu'à la fin et de toutes ses forces, un judaïsme dont elle est familialement issue, laisseront irrémédiablement à l'état d'ébauches. On n'en sent pas moins apparaître un fil conducteur de plus en plus insistant dans cette pensée qu'il devient presque possible, grâce à la philosophe et traductrice Sylvie Courtine-Denamy, à Robert Chenavier, qui dirige les Cahiers Simone-Weil, et aux auteurs rassemblés dans le très éclairant collectif dirigé par Florence de Lussy, de reconstituer - pourquoi pas ? - en système. 

Textes originaux et littérature secondaire aboutissent en effet à mettre au centre de cette pensée la notion de travail. Celle-ci joue le rôle de référence ultime que remplit par exemple "le monde de la vie" dans la philosophie tardive d'Husserl. Elle comme lui s'inquiètent du cours des sciences modernes, qui s'affranchissent de plus des limites de la perception. Le travail représente pour Simone Weil l'expérience humaine formatrice de notre rapport au réel. C'est en ce sens, et en ce sens seulement, que l'on peut la considérer comme une "matérialiste". Chez elle comme chez Marx, qu'elle a lu très tôt, la matière ne renvoie pas à un donné inerte, mais est d'abord le résultat de l'élaboration humaine. C'est le travail qui introduit de l'unité et de la continuité dans l'univers. Or l'une et l'autre sont menacées par l'évolution scientifique ainsi que par le machinisme et la technique, dont Simone Weil a, très concrètement, bien avant les prêtres-ouvriers ou les maoïstes "établis", éprouvé dans sa chair la violence, à l'usine en 1934 et 1935. 

Pourtant, paradoxalement, le travail - celui du manoeuvre précise-t-elle - incarne également l'obéissance consentie à la nécessité et la douleur. Il est donc l'indice le plus certain de notre participation à la création. Non que cette incessante révoltée ait prêché la moindre résignation à une condition vouée au malheur qui transforme, selon elle, la personnalité en chose. Mais parce que le malheur, qui cloue l'être comme le papillon sur la planche de l'entomologiste, constitue la modalité de la rencontre avec un ici-bas dont elle pense que Dieu s'est retiré pour le créer. Pour être à la mesure de cette absence que la Croix symbolise, l'homme doit en passer, lui aussi, par la souffrance et l'esclavage. Il doit se soumettre à la "décréation" et s'absenter le plus possible du monde. Ce que les mystiques désignent comme la kénosis ("vide" en grec), devient chez Simone Weil le mode privilégié de notre relation à Dieu, l'expression adaptée de notre vie religieuse. La sainteté pour un chrétien est le minimum qu'on puisse attendre, ira-t-elle jusqu'à affirmer. Nul masochisme donc, mais une démarche dont la logique transparaît dans ses écrits ; l'édification d'une constellation dont les éléments se répondent, puisant autant à la mystique rhénane d'un Maître Eckhart qu'à Homère. Dans son Iliade ou le poème de la force (1940-1941), Simone Weil loue l'aède qui chante la guerre sans prendre parti. La beauté de l'horreur devient objet d'amour dans le poème en laissant entrevoir, derrière la nécessité brutale, l'idée d'un ordre

La marche asymptotique de Simone Weil vers le catholicisme ne s'accompagne d'aucun renoncement à la raison. Dans cet agencement de la foi et du savoir à l'ère moderne - question à laquelle elle aura tenté de répondre -, réside l'un des intérêts principaux de cette oeuvre. Ce qui ne meurt. 

ŒUVRES COMPLÈTES, TOME IV. ECRITS DE MARSEILLE (1940-1942) de Simone Weil. Edition publiée sous la direction de Florence de Lussy. Gallimard, 608 p., 35 €.

SIMONE WEIL. LA QUÊTE DE RACINES CÉLESTES de Sylvie Courtine-Denamy. Cerf, "La nuit surveillée", 154 p., 18 €.
SIMONE WEIL. L'ATTENTION AU RÉEL de Robert Chenavier. Michalon, "Le bien commun", 126 p. , 10 €.

SIMONE WEIL. SAGESSE ET GRÂCE VIOLENTE sous la direction de Florence de Lussy. Bayard, 318 p., 25,50 €.

(Nicolas Weill / Article paru dans l'édition du 27.02.09.)

 

 

3/3. Un défi pour ses biographes (LE MONDE DES LIVRES | 26.02.09 | 10h11)

Comment parler de Simone Weil ?, s'est demandé un jour Emmanuel Levinas(1905~1995), lui reprochant, dans Difficile liberté, l'extrême dureté avec laquelle elle s'était attaquée au judaïsme. Dans l'attente d'une nouvelle "vie" de Simone Weil qui s'ajoutera à la célèbre biographie de son amie Simone Pétrement (La Vie de Simone Weil, Fayard, 1997), on se contentera des livraisons, fragmentaires ou subjectives, occasionnées par le centenaire. L'existence de la philosophe pose, il est vrai, un redoutable défi à ses biographes tant sa brièveté est proportionnellement inverse aux événements dont elle a été remplie. 

Fille de médecin, née à Paris en 1909 dans une famille juive et agnostique, Simone Weil suit à première vue le cursus honorum classique de la bourgeoisie éclairée de son temps - normalienne, agrégée de philosophie -, n'eût été son militantisme d'extrême gauche acharné et un souci exacerbé de la misère du monde qui laissera pantoise sa condisciple Simone de Beauvoir(1908~1986). Elle s'expose volontairement à la violence de son temps, en usine d'abord, puis en Espagne, où elle s'engage dans le camp républicain, avant d'entrer en résistance contre l'occupant allemand. 

Le ton parfois hagiographique adopté aussi bien par Christiane Rancé que Laure Adler ou les poètes Christine Rabedon et Jean-Luc Sigaux laisse pourtant une impression d'insatisfaction, même si tous ces ouvrages apportent des précisions intéressantes sur tel ou tel point. En effet, ils donnent tous l'impression que Simone Weil et son oeuvre ont encore besoin d'être défendus. Contre quoi ? Elle-même a su de son vivant rectifier ou regretter certaines erreurs de jugement (son pacifisme obstiné d'avant-guerre, par exemple). En revanche, son anticolonialisme farouche reste a posteriori lucide. Sans doute l'aspect fragmentaire de son oeuvre a facilité toutes les réappropriations, dévotes, politiques et autres. Mais plus qu'en "sainte", c'est sans doute en intellectuelle engagée de son temps qu'elle nous parle encore le mieux.  

L'Insoumise. Simone Weil, de Laure Adler (Actes Sud, 278 p., 20 €) ;

Simone Weil, de Christiane Rancé (Seuil, 256 p., 18 €) ;

Simone Weil. Mystique et rebelle, de Christine Rabedon et Jean-Luc Sigaux (L'Entrelacs, 256 p., 16 €) ;

Simone Weil. Le ravissement de la raison, textes choisis et présentés par Stéphane Barsacq (Points, 94 p., 5 €).

(Nicolas Weill / Article paru dans l'édition du 27.02.09.)

 

*시몬 베이여(Simone Weil)는 예외적으로 사전에 발음기호가 병기된 경우인데, [wej] 라고 돼 있으니 베유-베이유-베일 등이 아니라 '베이여' 정도로 읽어야겠다. 그리고 인터뷰기사에서 언급되는 베르크손(H. Bergson)도 같은 경우로, 사전에 [berkson]으로 돼 있으니 '베르그송'이 아니다. 참고로 이 인터뷰 기사의 주인인 프레데릭 봄스(F. Worms) 라는 젊은 사람은 프랑스 최고의 베르크손 전문가인데, 릴3대학과 ENS에서 주로 활동한다 함.

 

 

[부록] De l’expérience mystique à l’engagement progressiste

저작 마지막권(08-05-22 간)에 대한 서평 (l'Humanite, Tribune libre - Article paru le 18 décembre 2008 idées)

 Oeuvres complètes : Tome 4, Volume 1, Ecrits de Marseille (1940-1942)Écrits de Marseille, 1940-1942. OEuvres complètes, de Simone Weil

(tome IV, volume I), publiées sous la direction d’André Devaux et Florence de Lussy. Éd. Gallimard, 2008, 622 p.

 

Que sait-on aujourd’hui de cette philosophe militante née à Paris le 3 février 1909 et morte de la tuberculose à Ashford, dans le Kent, le 24 août 1943 ? On ne comprendra pas grand-chose à sa biographie si l’on ne saisit pas le fil conducteur de sa courte existence : « vivre avec ». Avec Dieu, avec le syndicalisme révolutionnaire, avec son idéal libertaire… et pas seulement vivre la souffrance concrète causée par l’exploitation. L’oeuvre de Simone Weil est immense, source de multiples contresens logiques. C’est pourquoi elle a pu faire peur à certains de ses condisciples néopositivistes.

La pesanteur et la grâce (1) sont si rarement réunies en une seule et même personne ! À l’École normale supérieure, on préférait se moquer d’elle pour cacher l’espèce de terreur qu’inspiraient l’étendue de son savoir et sa vivacité d’esprit. D’origine juive, elle s’est finalement tournée vers le christianisme après avoir milité dans divers mouvements libertaires. Cette jeune fille d’origine bourgeoise désirait participer à la « condition ouvrière » de l’intérieur. Ce sera le titre de son ouvrage le plus connu. Elle s’engage encore plus totalement durant ses vacances d’été à vingt ans et travaille dans les champs à Marnoz, dans le Jura. Un an plus tard, elle obtient son diplôme d’études supérieures en philosophie. Seule jeune fille de sa promotion, elle est reçue sixième à l’École normale supérieure. Reçue septième à l’agrégation en 1931, elle connaîtra à plusieurs reprises l’épreuve de la sous-alimentation. Elle fut ouvrière chez Renault en 1934-1935 puis s’engagea dans les Brigades internationales lors de la guerre d’Espagne. Elle quitta la France en 1942 pour New York puis pour Londres où elle travailla dans les bureaux de la France combattante.

Son « désir le plus ardent » était de subir « autant de souffrances et de dangers que ceux qui en subissent le plus ». C’est dans cet état d’esprit qu’elle demanda en vain à la France libre de Londres d’être parachutée sur le territoire français pour participer à la résistance intérieure. Les Écrits de Marseille confirment ce qu’on pourrait appeler la thèse de « l’expérience mystique ». Aussi, aucun lecteur de cet ouvrage ne s’étonnera de la séduction grandissante qu’exerçait sur elle un certain spiritualisme dont même Henri Bergson se défendait. La question de la conversion de Simone Weil reste l’objet de polémiques. Elle se convertit au catholicisme, selon Georges Hourdin (Simone Weil, Éditions La Découverte, 1989), à la veille de mourir d’une tuberculose, après avoir refusé de se nourrir et de se soigner. D’autres doxographes prétendent que l’épisode demeure incertain. Elle disparaît à trente-quatre ans, philosophe d’inspiration chrétienne, solidaire de ses origines juives, après avoir épousé le syndicalisme  révolutionnaire et l’idéal libertaire. C’est précisément cette pensée en colimaçon qui fait sa force et son oecuménisme. « L’expérience mystique » peut parfois générer une pensée plutôt progressiste. Pour elle, « la pensée de malheurs ou de dangers auxquels je n’ai pas pris part me remplit d’un mélange d’horreur, de pitié, de honte et de remords qui m’ôte toute liberté d’esprit ; la perception de la réalité me délivre de tout ça ». S’il est une pensée qui s’est constituée à partir de ce que son auteure a vécu et éprouvé en cherchant des solutions à des problèmes qui lui paraissaient être ceux de son époque : la misère, l’inégalité, et surtout l’humiliation des faibles à l’usine et des colonisés, c’est bien la sienne. (Arnaud Spire)

(1) Titre d’un de ses livres (Éditions Plon, 1947).

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Simone Weil, 100 ans (텍스트 듣기)

Il y a tout juste 100 ans, le 3 février 1909, naissait Simone Weil. Pour donner toute sa place à cette philosophe française en quête d’absolu, Canal Académie propose une série de quatre émissions animées par Virginia Crespeau. Voici la première, consacrée au personnage historique de Simone Weil, telle qu’elle sera portée à l’écran par la cinéaste Emanuela Piovano, incarnée par la comédienne Lara Guirao, et racontée par sa nièce Sylvie Weil.
Née à Paris en 1909 dans une famille juive non pratiquante, Simone Weil étudie au lycée Henri IV avec le philosophe Alain. Suivant le modèle de son frère, brillant mathématicien, elle entre à l’Ecole normale supérieure et passe son agrégation de philosophie en 1931. Elle enseigne ensuite au Puy, à Roanne et à Saint-Étienne, où elle se rapproche de la classe ouvrière. Elle écrit ses premiers essais ( Oppression et liberté) en confrontant sa conception du marxisme avec la réalité du travail qu’elle expérimente ensuite dans les usines Alsthom et Renault. Toujours en quête d’absolu, Simone Weil rejoint le Front républicain espagnol en 1936 et connaît sa première révélation mystique à l’abbaye de Solesmes, deux ans plus tard. Dès lors, elle veut comprendre la volonté de Dieu et l’articuler intellectuellement avec ses propres expériences religieuses. Elle donne dans Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu une interprétation mystique de la religion chrétienne, pleine de son désir de sacrifice. En 1942, forcée de se réfugier aux Etats-Unis, Simone Weil refuse de quitter ses compatriotes et revient aider les Forces françaises libres en Angleterre. Atteinte de tuberculose, elle s’éteint à 34 ans dans un sanatorium anglais à Ashford le 24 août 1943.

 

1/ Simone Weil : sa vie bientôt portée à l’écran (1/4) [시몬 베이여의 삶이 곧 영화로 나온다는...]
http://www.canalacademie.com/Simone-Weil-le-regard-du-cinema.html (le 01/03/2009)
avec la cinéaste Emanuela Piovano, la comédienne Lara Guirao, et Sylvie Weil [대담자]

2/ Simone Weil : moments d’une vie intense (2/4) [열정으로 보낸 압축된 짧은 삶 34년...]
http://www.canalacademie.com/Simone-Weil-elements-d-une-vie.html (le 01/03/2009)
avec Laure Adler, Sylvie Courtine Denamy, Sylvie Weil [대담자]

3/ Parcours et oeuvres de la philosophe Simone Weil (3/4) [개괄과 저작]
http://www.canalacademie.com/Simone-Weil-3-4.html (le 08 mars 2009)
avec Florence de Lussy, Sylvie Courtine-Denamy, Bertrand Saint-Sernin

 

4/ La vie et la grève des ouvriers en 36, une expérience de la philosophe Simone Weil (4/4) [텍스트 듣기]
http://www.canalacademie.com/La-vie-et-la-greve-des-ouvriers-en.html (le 22 mars 2009)
Lectures d’extraits de textes de Simone Weil, par Lara Guirao
Simone Weil a voulu se faire ouvrière, en 1936. Elle a raconté par écrit son expérience en usine, une vie pénible, physiquement et moralement. Lara Guirao, comédienne française qui interpréte au cinéma le personnage de Simone Weil, nous fait lecture des passages qui l’ont le plus touchée.



Emission proposée par : Virginia Crespeau, 22 mars 2009

Cette lecture a été enregistrée en février 2009 alors que le film sur Simone Weil est en finition de montage et sortira prochainement sur les écrans français. La réalisatrice en est l’italienne Emanuela Piovano.

"Commander ne rend pas facile de se mettre à la place de ceux qui obéissent. Rien ne paralyse plus la pensée que le sentiment d’infériorité nécessairement imposé par les atteintes quotidiennes de la pauvreté, de la subordination, de la dépendance. La première chose pour eux, c’est d’arriver à retrouver ou à conserver selon le cas le sentiment de leur dignité. Je ne sais que trop combien il est difficile dans une pareille situation de conserver ce sentiment, combien tout appui moral peut être alors précieux.

J’espérais de tout mon cœur pouvoir par ma collaboration à votre journal apporter un petit peu d’un tel appui aux ouvriers de Rosières… Pour les malheureux, leur infériorité sociale est infiniment plus lourde à porter du fait qu’ils la trouvent présentée partout comme quelque chose qui va de soi…

Laure Adler, <i>L'insoumise</i>
Laure Adler, L’insoumise

C’est ma première journée dans cette usine ; elle m’avait paru accueillante la veille, après toute un journée passée à arpenter les rues, à présenter des certificats inutiles, enfin ce bureau d’embauche avait bien voulu de moi ; comment se défendre au premier instant d’un sentiment de reconnaissance…

Me voici sur une machine. Compter 50 pièces, les placer une à une sur la machine, d’un côté pas de l’autre, manier à chaque fois un levier, ôter la pièce, en mettre une autre, encore une autre, compter encore, je ne vais pas assez vite, la fatigue se fait déjà sentir, il faut forcer, empêcher qu’un instant d’arrêt ne sépare un mouvement du mouvement suivant, plus vite, encore plus vite. Allons bon, voilà une pièce que j’ai mise du mauvais côté -qui sait si c’est la première, il faut faire attention, cette pièce est bien placée, celle-là aussi, combien est-ce que j’en ai fait ces 10 dernières minutes ? Je ne vais pas assez vite, je force encore, peu à peu la monotonie de la tache m’entraine à rêver, pendant quelques instants je pense à bien des choses, réveil brusque, combien est-ce que j’en ai fait ? Ca ne doit pas être assez, faut pas rêver, forcer encore, si seulement je savais combien il faut en faire, je regarde autour de moi, personne ne lève la tête, jamais, personne ne sourit, personne ne dit un mot, comme on est seul ! je fais 400 pièces à l’heure, savoir si c’est assez, pourvu que je tienne à cette cadence au moins ; la sonnerie de midi enfin, tout le monde se précipite à la pendule de pointage au vestiaire hors de l’usine, il faut aller manger, j’ai encore un peu d’argent heureusement, mais il faut faire attention, qui sait si on va me garder ici. Je ne chômerai pas encore des jours et des jours. Il faut aller dans un de ces restaurants sordides qui entourent les usines, ils sont chers d’ailleurs, certains plats sont assez tentants, mais ce sont d’autres qu’il faut choisir, les meilleurs marché, manger coûte un effort encore. Ce repas n’est pas une détente. Quelle heure est-il ? Il reste quelques moments pour flâner mais sans s’écarter trop. Pointer une minute en retard, c’est travailler une heure sans salaire… l’heure avance, il faut rentrer. Voici ma machine, voici mes pièces, il faut recommencer, aller vite, je me sens défaillir de fatigue et d’écoeurement, quelle heure est-il ? Encore deux heures avant la sortie, comment est-ce que je vais tenir ? Voilà que le contremaître s’approche : « combien en faites-vous ? » « Quatre cents à l’heure » « il en faut huit cents, sans quoi je ne vous garderai pas, si à partir de demain vous en faites huit cents, je consentirai peut-être à vous garder ». Il parle sans élever la voix, pourquoi élèverait-il la voix quand d’un mot il peut provoquer tant d’angoisses, que répondre, « je tâcherai ». Forcer, forcer encore, vaincre à chaque seconde ce dégoût, cet écoeurement qui paralyse, plus vite, il s’agit de doubler la cadence. Combien en ai-je fait ? Au bout d’une heure six cents, plus vite. Combien au bout de cette dernière heure six cent cinquante. La sonnerie, pointer, s’habiller, sortir de l’usine, le corps vidé de toute énergie vitale, l’esprit vide de pensées, le cœur submergé de dégoût, de rage muette, et par-dessus tout cela d’un sentiment d’impuissance et de soumission car le seul espoir pour le lendemain c’est qu’on veuille bien me laisser passer encore une pareille journée… Il s’agit après avoir toujours plié, tout subi, tout encaissé en silence pendant des mois et des années, d’oser enfin se redresser, se tenir debout, prendre la parole à son tour, se sentir des hommes pendant quelques jours, indépendants des revendications. Cette grève est en elle-même une joie, une joie pure, une joie sans mélange, oui une joie.

 

© collections privées de Lara Guirao: http://filmoguirao.chez.com/index.htm

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Albert Camus, philosophe (+audio)

Albert Camus : une pensée pertinente pour aujourd’hui

Regard sur la philosophie, la chronique de Damien Le Guay

A l’occasion de la publication des deux derniers tomes de son œuvre complète, dans la collection La Pléiade, il nous a semblé nécessaire de rendre hommage à Albert Camus dont la pensée, si juste en son temps, reste pertinente aujourd’hui. Damien Le Guay lui consacre sa chronique.
Emission proposée par : Damien Le Guay
Référence : CHR521
Adresse de cet article : http://www.canalacademie.com/Albert-Camus-est-toujours-vivant.html
Date de mise en ligne : 8 mars 2009

Partons de cette phrase d’Albert Camus, en 1956, quand il rend hommage à Salvador de Madariaga, intellectuel espagnol parti en exil après l’arrivée au pouvoir de Franco : « Ceux qui se sentent faits d’abord pour admirer et pour aimer, et qui, dans le désert du monde contemporain, risquaient de périr de faim et de soif, ont une dette de reconnaissance infinie envers tous ceux qui, en des temps déshonorés, leur ont offert une image digne et fière de l’homme et de l’intellectuel ». Cette phrase s’applique à Albert Camus lui-même, mort jeune dans un accident de la route le 4 janvier 1960 à l’âge de quarante six ans, encore auréolé de son prix Nobel reçu deux ans auparavant.

Rejeté par des intellectuels médusés par le communisme

Dans les années 1950, il fut l’honneur des intellectuels (de gauche) qui, en masse, s’étaient embrigadés dans le glacial parti de la justice meurtrière. Quand il « fallait » prendre le train de l’Histoire, et « justifier » ainsi, les Goulags « nécessaires », lui, Albert Camus, dénonçait les « bouchers de la vérité » et ce « socialisme des potences ». Quand eux mentaient pour « la bonne cause » et disaient « que le ciel est bleu quand il est gris », lui les accusait de prostituer les mots. Quand tout ce beau monde mettaient de l’essence marxiste dans le moteur de l’histoire pour le faire tourner à plein régime (régime aussi concentrationnaire), lui, l’enfant d’Alger d’origine modeste, répétait sa conviction jugée hérétique : « Aucun des maux auxquels prétend remédier le totalitarisme n’est pire que le totalitarisme lui-même. ». Il fut rejeté par la gauche inoxydable. Fut vomi pour sa tiédeur. Dénonçait ce qui pollue les idées généreuses : le cynisme, les compromissions, le conformisme des moutons – ou plutôt des loups. Il rejetait la haine et mettait en avant son contraire qui, dit-il, n’est pas « l’idéalisme timide mais la justice généreuse »

Une oeuvre sans aucune ride

Mais cette œuvre, si juste en son temps, soucieuse d’éviter les emportements furieux et embrigadements soit disant « nécessaires », n’est-elle pas un peu datée ? Le vent de la liberté, celui qui fit tomber le mur de Berlin, ne l’a-t-il pas emportée ? Il n’en est rien. Les deux derniers volumes de ses œuvres complètes en Pléiade, qui viennent de paraître, et vont de 1949 jusqu’à sa mort, en donne la preuve. Albert Camus, dans son théâtre et ses romans, restitue la complexité du monde, les mille nuances de la pensée, l’épaisseur des sentiments humains. Pour lui, il faut à la fois consentir à la beauté et refuser la cruauté et les injustices du monde. Il faut tenir les deux. N’être ni en retrait du monde ni embrigadé par l’époque. Ni pour un art désincarné ni pour un art ancillaire – au service d’une Cause.

L’amitié et l’honneur selon Camus

Camus était homme d’amitié. C’est ainsi qu’il fut proche de René Char et fit découvrir les œuvres de la philosophe Simone Weil. Mais surtout il sait ne pas être seul. Quand il reçoit le prix Nobel, il écrit aussitôt à Louis Germain, son ancien instituteur – qui avait persuadé tout le monde que le petit Albert devait poursuivre ses études - : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » Camus est homme d’honneur. Il honore ses dettes. Sait que le monde est fragile et qu’il peut à tout moment se défaire, se disloquer en mille morceaux. (Texte de Damien Le Guay)

 


 

빠리고등사범학교에서 2007년 3월에 있었던 까뮈에 대한 꼴로끄(학술대회)의 불어 요약본이다. 구체적인 내용은 안 나오고 간략한 몇 줄짜리의 문제재기 차원이다. '까뮈 철학(혹은 문학)에서 뭐가 문제인지' 정도의 흐름이나 살펴보는 것으로 만족해야겠다. 발표자들은 모르는 사람이 대부분인데, 그 중에서 주목할 사람은 프레데릭 봄스(Frédéric Worms)라는 릴3대학 교수이며 프랑스 최고의 베르크손(Bergson) 전문가라고 함. 다음의 주소로 가면 꼴로끄 동영상이 나옴: http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=1807

 

Colloque Albert Camus : littérature, morale, philosophie
Organisé par : Jean-Charles Darmon (univ. Versailles/Institut universitaire de France/ENS) et Lissa Lincoln (The American University of Paris) et Michel Murat (ENS) et Frédéric Worms (univ. Lille III, CIEPFC, ENS)

Colloque international et interdisciplinaire organisé par le Département littérature et langages et le Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine (Département de philosophie) de l’École normale supérieure, avec le soutien du Programme « Littérature, Philosophie et morale » (ENS) et de l’American University of Paris.

 

Ressources en ligne
Introduction - Albert Camus : littérature, morale, philosophie (le 29 mars 2007) — Jean-Charles Darmon, Lissa Lincoln, Michel Murat et Frédéric Worms

A l’endroit la littérature, la philosophie à l’envers (le 29 mars 2007) — Kevin Newmark
La déclaration faite un jour par Camus « Je ne suis pas un philosophe » manifeste un certain agacement devant les multiples tentatives pour le situer par rapport à cette discipline. Il s’agit d’étudier les raisons de cette interrogation récurrente sur le statut de son œuvre. À partir de l’avis superficiel selon lequel Camus serait un « mauvais philosophe », il faut considérer les véritables sources d’une œuvre dans laquelle le rocher de Sisyphe, représentation de l’immense détresse de l’homme absurde, constitue l’envers d’une œuvre littéraire où la figure romanesque de l’Etranger devient une incarnation de la Différence.

Camus et Heidegger, les noces avec le monde (le 29 mars 2007) — Jean-François Mattéi
La condamnation par Sartre de « l’incompétence philosophique » de Camus manifeste son incompréhension d’une éthique où la générosité s’exprime au sens cartésien du terme, celui de l’estime de soi-même. Camus ne se comprend en effet que par ce fragile équilibre entre la vertu d’une volonté juste et le bonheur de l’estime de soi. Paradoxalement, on retrouve Camus lecteur de Hölderlin dans des œuvres philosophiques comme L’Envers et l’endroit, L’Homme révolté, Le Mythe de Sisyphe, tandis que des œuvres lyriques comme Noces à Tipasa sont influencées par sa lecture de Heidegger. Les deux approches fusionnent dans le sacré privé de joie de L’Eté.

La figure de l’innocent chez Camus (le 29 mars 2007) — Denis Salas
L’étude de la question du terrorisme telle qu’elle est traitée dans Les Justes par un Camus lecteur de Dostoïevski est celle d’une oscillation permanente entre le thème de l’innocence pure et celui de l’innocence pervertie. Le propos s’élargit dans L’Etranger, où l’on trouve simultanément un ordre menacé par la dissidence de Meursault et l’expression! d’une révolte contre la totalité des valeurs sociales.

La question de l’incroyance (le 29 mars 2007) — Carole Auroy-Mohn
Dans Le Premier Homme, Camus annonçait l’ouverture d’un troisième volet de son œuvre : le cycle de l’amour, après ceux de l’absurde et de la révolte. Le Premier Homme se constitue ainsi comme une nouvelle Genèse. Jacques Cormery, nouvel Adam, a cette particularité de s’avancer dans un univers sans créateur. Si Camus se déclarait d’une incroyance « passionnée », on est frappé pourtant par la perpétuelle résurgence de la question de Dieu, grand absent-présent du Premier Homme. La structure du manuscrit inachevé conduit Jacques Cormery à accepter la dérobade et l’oubli de l’origine, avant un ressourcement dans l’évocation de l’enfance.

Albert Camus, morale et littérature (le 30 mars 2007) — Michel Jarrety
Dans quelle mesure la morale que Camus a tenté de concevoir après Le Mythe de Sisyphe a-t-elle infléchi sa conception de littérature ? Dans quelle mesure cette conception a-t-elle pu se soumettre à une pensée morale ? Il faut partir de l’idée que Le Mythe de Sisyphe définit une morale personnelle, tandis que L’Homme révolté, dix ans plus tard, cherche à formuler une morale collective dont la clef de voûte est la notion de communauté. Il devient ensuite nécessaire de s’interroger sur la tâche assignée par Camus à la création littéraire, sur la nature de l’esprit de révolte, sur le double refus du réalisme comme des oeuvres dont la réalité est expulsée, et enfin d’étudier le rapport de Camus avec la poésie.

Chute libre et déclin du jugement (le 30 mars 2007) — Lissa Lincoln
Dans son oeuvre, Camus, loin de défendre tel ou tel système de valeurs, utilise le matériau littéraire pour mettre ces différents systèmes en tension. La « question du juste » (savoir ce qui est juste) y joue un rôle capital. Cette préoccupation se retrouve dans L’Étranger, La Peste, Les Justes et Caligula, et tout particulièrement dans La Chute, où le problème du jugement est évoqué par le monologue du personnage unique.

Camus et la revue Esprit (le 30 mars 2007) — Jean-Yves Guérin
Les relations entre Camus et la revue Esprit sont ici étudiées en détails. A un examen chronologique des rapports entre l’auteur et la revue avant et pendant l’Occupation est associé celui des comptes-rendus des œuvres de Camus faits par les rédacteurs d’Esprit (E.Mounier, A.Béguin, J.-M. Domenach), ainsi que l’étude des relations de Camus avec le Parti Communiste et les chrétiens de gauche.

Camus et Pascal : penser les limites (le 30 mars 2007) — Emanuel Germano

De L’Envers et l’endroit au Premier homme (le 30 mars 2007) — Pierre-Louis Rey
Il s’agit dans cette leçon d’étudier le lien entre L’Envers et l’Endroit et Le Premier Homme à la lumière des textes antérieurs qui s’y rattachent, ainsi qu’à celle de l’influence de Jean Grenier sur Camus. Le sentiment de sensibilité, déjà présent dans les Carnets, peut-il recevoir le nom d’amour dans ce roman symbolique de la condition humaine, qu’il est peut-être également pertinent de nommer « roman de la mère » ?

Le Premier homme : mémoire et manoeuvres intertextuelles (le 30 mars 2007) — Peter Dunwoodie
Cette leçon présente Le Premier Homme comme une litanie de la déshérence, qui ne laisse aucun doute sur le statut précaire de l’Européen en terre algérienne. Camus renverse la donne coloniale principalement à l’aide de deux œuvres (Le manuscrit d’Eugène François et À l’aube de l’Algérie française : le calvaire des colons de 48). L’intertextualité avec ces œuvres est étudiée au plus près pour mettre en lumière l’opposition entre travail de la mémoire et rôle de l’Histoire.

La peste comme analogie (le 30 mars 2007) — Michel Murat
Cette leçon s’attache à l’usage de l’allégorie dans La Peste de Camus. A partir de l’étude de quelques mots et notions, comme « fléau » ou « pestiféré », on s’interroge sur la portée et les limites de l’analogie, sur les identifications de sa teneur (« occupation » vs « nazisme »), ainsi que sur les effets produits par son intégration dans l’histoire d’une guerre qui pour Camus « n’est pas finie ». Ces effets expliquent l’écart entre l’accueil fait au livre par un public qui y trouvait une évocation crédible et émouvante de l’expérience commune, et sa réception critique par des lecteurs focalisés sur une mythologie de la Résistance, qui ne pouvaient accepter de l’identifier aux « formations sanitaires » qui la représentent dans le roman.

Le moment de Camus (le 30 mars 2007) — Frédéric Worms
A partir d’une question fondamentale sur la condition métaphysique de l’homme révolté (« l’absurde commande-t-il la mort ? ») cette leçon étudie, à un moment philosophique précis (celui de la deuxième guerre mondiale en France) à travers L’Homme révolté et les Lettres à un ami allemand, les trois tâches assignées par Camus à la philosophie : établir une métaphysique de l’Absurde, une morale de la Révolte, puis nous ramener à l’unité primitive masquée par l’absurde et la révolte. La dernière partie de la leçon met en évidence les trois types de pratique littéraire choisis par Camus pour traduire chacune de ces taches philosophiques.

 

Table ronde Albert Camus : littérature, morale, philosophie (le 30 mars 2007) — Jean-Charles Darmon
Organisateurs
Jean-Charles Darmon (univ. Versailles/Institut universitaire de France/ENS), directeur adjoint de l’École normale supérieure
Lissa Lincoln (The American University of Paris)
Michel Murat (ENS), directeur du Département de littérature et langages
Frédéric Worms (univ. Lille III, CIEPFC, ENS), Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine, Ecole normale supérieure et université de Lille III

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다윈 탄생 200주년 (2월12일) [기사모음]

1/5) 다윈의 알려지지 않은 이야기
  
(런던 AP=연합뉴스) 찰스 다윈의 200번째 생일인 12일을 전후해 영국에서만도 300개가 넘는 각종 축제와 전시 등 기념 행사가 열려 그의 생애를 조명하고 있으며 많은 사람들이 새로운 증언들을 내놓고 있다. 72명에 이르는 다윈의 고손자녀 가운데 하나인 루스 페이들은 진화론이 일반 기독교 신도들의 분노를 일으켰을 뿐 아니라 신앙심 깊은 다윈의 아내 에마도 불편하게 만들었다고 밝혔다. 다윈이 책을 빨리 출판하지 않은 것도 아내의 마음을 상하게 하지 않으려는 배려에서였다는 것이다. 페이들은 "에마는 남편이 신을 점점 멀리 밀어내는 것 같다고 말했다. 그래도 두 사람은 이 문제에 관해 속속들이 대화를 나눴고 에마는 '내 마음을 상하지 않으려고 당신의 이론을 바꾸지 말라'고 격려했다"고 말했다.

 

그러나 런던 자연사 박물관의 특별사업 책임자인 봅 블룸필드는 다윈이 아내의 마음을 상하지 않게 하려던 것 뿐 아니라 인간이 동물로부터 진화했다는 자신의 이론이 어떤 논란을 빚을 지 잘 알고 있었기 때문에 조심스러운 태도를 취했던 것이라고 해석했다. 다윈은 진화론을 단순한 가설로서가 아니라 많은 관찰과 사실로 뒷받침되는 설명으로 제시하고 싶어 했다는 것이다. 그는 "다윈은 자신의 이론을 무쇠처럼 절대적인 것으로 제시하기 원했다. 그는 자신의 모든 저술 내용이 증거에 기초해야만 한다고 믿었던 진정한 과학자였다"고 말했다.

 

자연사 박물관에는 5년에 걸친 비글호 항해 기간 다윈이 수집한 수천 점의 표본과 함께 그의 일기장들도 전시돼 있는데 여기에도 그의 빈틈없고 분석적인 접근방법은 그대로 드러나 있다. 그는 심지어 결혼의 이점과 단점까지도 꼼꼼히 짚고 있다. 장점이라면 평생 동반자이자 노년에는 친구가 돼 줄 아내가 있다는 것, 집안에 음악과 여성 특유의 한담이 넘친다는 것. 그러나 마음대로 돌아다니고 밤 늦게까지 독서를 할 자유를 잃는다는 것, 번거롭게 찾아오는 일가친척들, 그리고 책이 아닌 아이들에 돈을 써야 한다는 것이 단점이라고 그는 생각했다. 한참 생각한 끝에 다윈은 결국 독신 생활은 할 것이 못 된다는 결론을 내렸다. "늙어 비틀거리는 몸으로 친구도, 자식도 없이 냉담한 인간이 돼 주름진 자기 얼굴을 들여다 보는 외톨이 생활은 할 수 없다"고.

 

페이들은 다윈의 일기에 그의 성격이 그대로 나타나 있다면서 "그는 극도로 호기심이 많아서 항상 `어떻게 이렇게 될까?'라고 생각했고 그것이 출발점이었다"고 말했다. 다윈은 결혼한 뒤 가족 모두를 연구에 동원했다. 그는 피아노 뚜껑 위에 지렁이가 가득 담긴 병을 올려놓고 아내에게 피아노를 치게 해 지렁이가 음악에 반응하는 지를 관찰했다. 지렁이는 아무 반응도 보이지 않았다. 손자인 스티븐 케인스(81)에 따르면 다윈은 꿀벌들이 가는 길을 알기 위해 자기 자녀들을 시켜 꿀벌들에게 밀가루를 던지게 했다. 그러나 아이들이 벌에 쏘였다는 기록은 남아있지 않다. 다윈은 지극히 자상스러운 아버지여서 연구 작업 중에도 언제든 아이들이 서재에 들어올 수 있도록 허락했다. 그는 또 표본을 빨리 가져올 수 있도록 서재 의자에 바퀴를 달아 오늘날의 사무실 의자 같은 것을 만든 발명가이기도 했다.

 

다윈은 런던 동물원을 자주 방문했는데 그 곳에서 제니라고 불리는 오랑우탄과 친한 사이가 됐다. 그는 제니에게 입으로 부는 오르간을 주고 거울에 비친 자기 모습을 보도록 했다. 제니는 사육사가 사과를 주지 않으면 어린애처럼 토라지기도 했는데 얼핏 보기에 사소한 것 같은 이런 관찰이 인류의 영장류로부터의 진화에 관한 그의 이론을 발달시킨 것이다. 런던 동물원의 베키 코 교육국장은 "다윈은 동물들, 특히 영장류의 표정이 사람과 얼마나 비슷한지에 큰 관심을 가졌다"면서 그가 자신의 이론의 모든 측면에 물질적 증거를 찾기 위해 동물원을 수없이 드나들었다고 밝혔다.

 

페이들에 따르면 다윈은 말년에 병석에 누웠을 때 창가의 식물이 햇빛을 향해 구부러진 것을 보고서도 `어떻게 저렇게 할까?'라고 말하곤 했다. "그는 항상 관계에 대해 생각했고 그 결과 자연선택을 이해하게 됐다. 그는 모든 개체들이 다른 개체들과 경쟁관계에 있다는 것을 깨달았다. 그는 종들이 언제나 햇빛과 물과 먹이를 놓고 경쟁하기 때문에 환경에 적응한다는 것을 알게 됐다"고 페이들은 말했다. 그는 고조 할아버지가 지금도 살아 있다면 십중팔구 DNA와 면역체계를 연구하고 있을 것이며 인터넷에 매달려 엄청난 양의 e메일을 보내고 있을 것이라고 추측했다. ((c)연 합 뉴 스 2009-02-10 09:53 송고)

 


2/5) "다윈의 진화론 바탕은 노예제 혐오" 
 
(서울=연합뉴스) 진화와 종의 기원에 관한 찰스 다윈의 혁명적인 사고의 바탕에는 노예제도에 대한 강력한 혐오감이 자리잡고 있다는 증거를 제시한 새로운 책이 출판됐다.    에이드리언 데즈먼드와 제임스 무어 등 두 작가가 공동 집필한 `다윈의 신성한 대의(Darwin's Sacred Cause)'는 흑인과 백인이 별개의 종이라는 관념이 지배하던 시대에 다윈이 어떻게 이처럼 놀라운 이론을 내놓게 됐는지 그 과정을 찬찬히 보여주고 있다고 BBC뉴스 인터넷판이 보도했다.

 

저자들은 갈라파고스의 앵무새와 핀치새, 코끼리거북과 땅늘보가 다윈의 진화론 형성에 핵심적인 역할을 한 것은 틀림없지만 그의 마음 밑바닥에서는 그가 목격한 야만적인 노예제도에 대한 혐오감이 떠나지 않았던 것이 틀림없다고 주장하고 있다. 이들은 다윈 일가의 편지들과 케임브리지 대학 도서관의 기록 등 수많은 자료들을 분석한 결과 다윈이 직접 표현하진 않았지만 `노예제도 철폐'라는 신성한 목표를 갖고 있었던 것으로 추측했다. 다윈은 비글호를 타고 5년동안 항해하면서 흑인 노예들이 채찍질과 고문을 당하는 광경을 생생하게 목격했으며 고분고분하지 않은 노예들에게 "자식들을 팔아버리겠다"고 위협하는 주인들의 얘기를 가장 끔찍하게 여겼다. 다윈은 이에 대해 "피를 끓게 만드는 일"이라고 기록하고 있다.

 

다윈은 1831부터 1836까지 비글호 여행을 끝내고 런던에 정착했으며 1838년 `자연선택' 이론을 발표한 뒤엔 켄트주의 다운 마을에 틀어박혀 연구에만 몰두했다. 그는 1845년에 발표한 비글호 항해기에서 흑인 노예들의 참상을 목격하면서 "항의 한마디 못하는 자신이 어린애처럼 무력하게 느껴졌다"고 표현했지만 귀국 후 노예제도의 정당성을 뒤집는 이론을 개발하기 시작했다. 다윈이 1858년까지 이렇다 할 저서나 논문을 발표하지 않은 것은 당시 다른 학자들로부터도 제기되기 시작한 진화론이 케임브리지 대학 학우들 사이에서 극도의 혐오감을 자아냈던 현실로 미뤄볼 때 이해가 가는 대목이라고 저자들은 지적했다. 당시 한 자연연구가는 진화론에 대해 "혁명가들이 토해 놓은 역겨운 쓰레기"라고 매도했고 실제로 일부 급진주의자들은 교회 세력의 기반인 창조론 신화를 뒤집기 위해 독자적인 진화론을 내세우기도 했다. 다윈의 교수였던 케임브리지 대학의 애덤 세지위크는 1844년 진화론에 관한 한 책을 "추잡한" 것이라면서 "경멸, 멸시, 조롱" 등의 표현을 쏟아붓을 정도였다.

 

저자들은 이런 상황에서 다윈이 침묵을 지키면서도 서로 다른 여러 종의 `공동조상'이라는 반노예적 이론의 근거를 제시하게 된 동기를 그의 가정 배경에서 찾고 있다. 다윈의 외할아버지인 조시아 웨지우드는 유명한 도자기 업체 소유주로 웨지우드사의 대표적인 카메오(양각 세공품)에는 무릎 꿇은 흑인 노예가 "나는 사람이 아니고 형제가 아닌가요?"라고 말하는 모습이 새겨져 있다. 조시아는 장장 5만6천㎞의 항해를 통해 세계 도처에서 자행되는 노예무역의 실태를 조사한 반노예 운동가 토머스 클라크슨에게 자금을 대기도 했다. 다윈의 외삼촌이자 장인인 조스 웨지우드는 런던의 전시장 매각대금을 반노예단체에 기부했으며 영국 깃발 아래 노예의 모습과 함께 "신은 하나의 피로 모든 민족을 만드셨다"'라는 문구가 새겨진 상표를 사용했다. 당시는 아메리카에서 아직도 노예무역이 성행하던 1850년대였다.

 

이런 환경에서 자란 다윈은 에든버러 대학에 재학중이던 16살 해방된 노예와 들판을 누비면서 "친한" 친구가 되기도 했다. 이 무렵 영국을 방문한 미국인들은 백인과 흑인이 친구로 지내는 것을 "역겨운" 일로 간주했다. 저자들은 "다윈이 비글호 항해에서 돌아온지 몇 달 만에 공동자손이라는 진화론적 관점에 매달리기 시작했다"면서 과학 연구에 정치와 도덕이 개입하는 것을 `오염'으로 보는 사람들이 있지만 다윈은 이를 성공적으로 결합시킨 사례라고 강조했다. (youngnim@yna.co.kr (끝) (c)연 합 뉴 스 2009-01-30 10:21 송고)
 

 

3/5) 진화론의 본질은 자유다
 
찰스 다윈(1809~1882)은 매우 성공적인 개업의였던 아버지 로버트 다윈과 유명한 도자기 제조업자 웨지우드 가문의 어머니 수재너 사이에서 1809년 2월12일 태어났다. 다윈이 마을 학교에 입학하던 1817년 여름 어머니가 병으로 세상을 뜨고 말았지만, 슬픔이 그리 오래가지는 않았던 듯하다. 나이 차가 나는 세 명의 누나와 그 아래로 다섯 살 위의 총명한 형이 있었기 때문이었다. 에든버러 대학과 케임브리지 대학에서 의학과 신학을 공부하던 시절에도 그의 곁에는 함께 공부하고 사냥을 다닐 형이나 사촌형이 있었으며, 아버지의 옛 동료들이나 할아버지를 기억하는 사람들의 기대 어린 시선이 있었다. 영국 군함 비글호로 남아메리카 연안을 누빈 경험과 그간의 연구 결과들을 출판하며 학계에 발을 내디딘 다윈은 외가 쪽 사촌 에마와 결혼해 런던에서 멀지 않은 시골인 다운에 정착했다.

 

그 뒤 다윈은 공식 행사를 멀리하며 연구에 몰두했다. 아버지가 돌아가셨을 때도, 아끼던 열 살배기 딸이 죽었을 때도, 가장 가까웠던 동료인 라이엘이 웨스트민스터 사원에 묻힐 때도 그는 장례에 참석하지 않았다. 감정의 동요를 느끼면 심장의 박동이 불규칙해지는 것을 느꼈고 구토와 현기증이 이어지곤 했던 것이다. 그는 자신의 건강 상태를 매일 기록하기 시작했고, 몇 군데 목욕치료 시설을 찾아다니며 장시간 찬물로 목욕하며 피부를 마사지하는 다소 엉뚱해 보이는 치료에 집착했다. 그렇다고 해서 그가 학계나 주변 사람들과 담을 쌓고 살았던 것은 아니었다. 학자들은 그가 주고받은 편지들을 편집해 출판하고 있는데, 그가 쓴 1만5천통 정도의 편지가 수집됐다. 경건한 종교인은 아니었지만 다윈은 또한 마을의 교구목사와 함께 가난한 사람들을 위해 공제조합을 설립했다. 그리고 매년 일정액을 기부하면서 죽는 해까지 들고 나는 소소한 금액을 꼼꼼히 기록하면서 조합 회계를 맡았다.

 

다윈이 쉰 살 되던 해에 출판된 <종의 기원>은 자연선택을 통한 진화 이론을 설파해 종교적 인간관을 깨뜨림으로써 당시 영국 사회에 충격을 준 혁명적 저술이라는 점이 강조돼 왔다. 하지만 다윈의 할아버지 이래즈머스 다윈은 이미 생물 종이 자연의 형성물로서 변해 왔음을 너무도 당연한 사실로 여기고 있었다. 자유사상가였던 이래즈머스 다윈은 종교적 도그마를 비교적 자유롭게 해석하는 경향을 보여주고 있던 처가 웨지우드 가문 사람들의 종교관을 “추락하는 기독교를 떠받치는 솜털 이불”이라며 놀리기도 했다. 게다가 사실 <종의 기원>에 그려진 진화론으로 인해 신앙을 잃어버린 사람들은 그리 많지 않았다. 자연선택의 어두운 자연관으로 인해 삶의 궤도를 바꾸는 사람도 거의 없다. 그런데도 19세기 영국인들이 다윈 진화론을 두고 논쟁을 벌였던 데는 영국교회 및 귀족층을 중심으로 한 기득권 사회와 새로운 세력으로 부상하는 중산층 및 전문인 집단 사이의 갈등이 그림자처럼 드러난다.
 
역사학자들은 이런 연구로부터 과학과 사회가 상호 작용하는 방식이 매우 다양하고 또 역동적이라는 사실을 인식하기 시작하고 있다. 다윈은 필연적인 자연의 진보를 부정했다. 하지만 그는 진화를 논하면서 자연과 사회가 진보해 온 과정을 되풀이 언급했다. 다윈은 노예제를 혐오했다. 하지만 그는 인종의 차이를 확신했고, 열등한 인종의 절멸을 당연한 자연법칙의 귀결로 보았다. 외가 및 친가의 할아버지 세대로부터 아버지와 형을 통해 이어진 자유사상의 열망과 산업혁명기 영국 경쟁사회의 그림자가 다윈 자신의 삶과 그의 진화이론 속에 얽혀 있는 것이다. 지금도 다윈의 모습, 다윈의 과학이론이 너무도 다채로운 모습으로 그려지면서 과학의 이상과 사회의 모습을 그리는 도구가 돼 있다. 우리 자신은 지금 어떤 열망과 어떤 배경으로 다윈의 삶과 그의 과학을 바라보고 있는가? (김기윤/한양대 강사·전 한국과학사학회장/기사등록 : 2009-02-10 오후 06:15:19 ⓒ 한겨레)
 

 

4/5) 다윈 탄생 200주년..'新창조론' 부흥

 

(워싱턴 AFP=연합뉴스) 오는 12일 찰스 다윈의 탄생 200주년을 앞두고 미국에서는 과학자들과 종교 우파 간에 진화론을 둘러싼 해묵은 논란이 가열되고 있다. 한 여론조사에서는 미국인의 63%가 어떤 식으로든 창조론을 믿고 있는 것으로 나타났다. 최근 10년간 창조론자들은 교실에서 창조론은 빼놓은 채 진화론만 가르치는 것은 학생들의 선택의 자유를 침범하는 것이라며 창조론의 변종인 '지적 설계론'(Intelligence Design)도 함께 가르쳐야 한다고 목소리를 높여왔다. 지적설계론은 '지적인 존재'가 자연을 창조했다는 이론으로 창조론의 변형된 형태지만, 기독교처럼 '하느님'을 직접 지칭하지는 않는다.

 

지난달 텍사스주 교육위원회 공청회에서는 진화론의 강점뿐 아니라 약점에 대해서도 과학교과서에 명시해야 한다는 법안을 놓고 진화론자들과 창조론자들이 열띤 논쟁을 벌인 끝에 교육위원회는 결국 진화론의 손을 들어줬다. 전미과학교육센터(NCSE)의 유진 스콧 소장은 "생물의 진화과정에서 일어난 모든 일을 우리가 이해하는 것은 아니지만 진화론에는 약점이 없다"고 잘라 말했다. 그러나 2005년 캔자스주 교육위원회는 학교에서 진화론 외에 지적 설계론을 가르치는 것을 허락한 바 있다. 반면, 1년 전 펜실베이니아에서는 학교에서 지적설계론을 가르치는 것을 금지해달라는 소송을 학부모가 제기해 승소하는 등 진화론 대 창조론을 둘러싼 논쟁은 '엎치락뒤치락'을 거듭하며 계속되고 있다.

 

미국 사법 역사에서 진화론 대 창조론의 논쟁 역사는 1925년까지 거슬러 올라간다. 당시 테네시주 데이튼에서 젊은 생물학 교사 존 스코프스가 창조론을 부정하고 학교에서 진화론을 가르쳤다는 이유로 재판에 넘겨져 벌금 100달러를 내야했다. 대법원은 1968년에 가서야 진화론 교육금지는 정교분리 원칙에 따라 헌법을 위반한 것이라고 판시했다. 대법원은 이어 1987년에는 학교에서 창조론을 믿도록 강제하는 것도 정교분리 원칙에 어긋나는 것이라며 위헌 판결을 내렸다. 사법체계를 통한 창조론의 확대가 난관에 부딪히자 이들은 다른 접근법을 택했다. 즉 종교적 신념이 과학에 의해 탄압을 받고 있다며 아이들에게는 학교에서 지적설계론을 배울 수 있는 선택권이 있다고 주장하기 시작한 것.

 

이후 각 주 교육위원회에서는 진화론 외에 창조론의 논쟁이 다시 불붙기 시작했다. 미국과학아카데미(AAS)는 최근 '신 창조론'(neo-creationism)의 부흥에 맞서 진화론을 옹호하는 웹사이트를 개설하기도 했다. 한편, 여론조사기관인 퓨리서치센터의 최근 조사에 따르면 미국인들의 절반 이상이 어떤 식으로든 창조론을 믿는 것으로 나타났다. 퓨리서치센터 측은 미국인의 63%는 인간이 현재의 모습 그대로 항상 존재해왔다고 믿거나, 절대자의 뜻에 따라 현재의 형태로 발전해왔다고 생각하는 것으로 나타났다고 밝혔다. 반면, 응답자의 26%만이 다윈이 밝힌 것처럼 자연선택(natural selection)에 의해 인간이 현재의 형태로 진화해온 것으로 믿는다고 답했다. 이 센터의 데이미드 마스키 연구원은 "진화론을 가르치는 일은 이제 미국 '문화 전쟁'의 한 축이 됐다"고 말했다. (yonglae@yna.co.kr (c)연 합 뉴 스 2009-02-07 16:35)

 

 
5/5) 영국 영웅 다윈, 미국선 여전히 논란 / 다윈, 링컨과 같은날 탄생 200주년 맞아

 

(워싱턴=연합뉴스) 김재홍 특파원 = 에이브러햄 링컨 미국 16대 대통령과 진화론의 창시자인 영국의 과학자 찰스 다윈이 오는 12일 탄생 200주년을 앞두고 미국과 영국은 제각기 기념주화와 우표 발행 등 각종 기념행사로 추모 열기가 가득하다. 미국과 영국의 주요 언론 매체들은 앞다퉈 링컨과 다윈이 1809년 2월12일 같은 날 태어나 19세기에 누구보다도 세계의 역사에 커다란 발자취를 남긴 거장이라고 평가하고 두 사람의 공통점과 차이점을 소개하며 이들의 발자취를 조명하고 있다. 일간 시카고 트리뷴은 8일 다윈과 링컨의 탄생 200주년이 다가오면서 이들의 영향력이 더욱더 커지고 있다면서 역사가들은 이들이 19세기 누구보다 세상을 변화시키는데 많은 일을 했고 세계를 근대화로 이끈 인물들이라고 평가했다.

 

다윈은 1859년 `종의 기원'이라는 저서를 통해 진화론을 주장함으로써 종래의 과학과 종교, 사회적 사상들을 철저하게 뒤흔들어 놓았다. 링컨은 당시 불안전한 실험으로만 여겨졌던 미국의 민주주의 이념을 반석 위에 올려놓아 미국의 꿈에 생명과 가치를 불어넣었다는 것이다. 하지만, 책 한 권으로 과학의 역사를 다시 쓰게 만든 다윈에 대한 미국에서의 평가는 아직도 논란이 가시지 않고 있다. 미 공영 라디오 방송인 NPR는 영국에서는 다윈의 진화론이 과학적으로 입증됐다는 공감대가 있기 때문에 논란의 대상이 되고 있지 않지만, 창조론이 득세하는 미국에서는 여전히 논란의 대상으로 남아 있다고 보도했다. 영국은 진화론은 어떻게 일어났는가라는 질문에 대한 해답이며 존재의 이유에 물음에 대한 해답은 성격이 전혀 다를 수 있다고 보고 있다는 것이다.

 

캔자스 대학은 종의 기원 초판본 1천250권 가운데 1권을 소장하고 있지만, 이번 다윈 탄생 200주년을 맞이하고도 1쇄본을 전시하지 못하고 여전히 소장고에만 보관하고 있다. 영국이라면 다윈이 남긴 소장품 하나하나가 일반에 공개됐을 것이다. 고생물학자인 레오나드 크리시탈카 캔자스대 자연사박물관장은 이와 관련, "미국 34개주에 진화론에 반대하는 이런저런 종류의 법안을 통과시킨 바 있다"며 이들 법안은 교과서에 스티커나 경고문 부착을 통해 이 책을 읽으면 정신건강에 해롤 수 있다고 주의를 주고 있다고 지적했다. 또 창조론은 지적 설계론으로 변모해 미국의 일부 지역에서 강력한 호응을 얻고 있다. NPR는 진화론을 둘러싼 "과학이 아닌 사회적 주도권을 놓고 이런 논쟁이 계속되고 있다"면서 "과학은 이미 다윈이 승자임을 선언했지만, 150년 전에 시작된 이런 주도권 논란은 줄어둘 기미를 보이지 않고 있다"고 전했다.

 

한편, 미국의 역사학자인 데이비드 R. 콘토스타는 작년에 링컨과 다윈을 비교한 최초의 역사서인 '반역의 거장'이라는 책을 통해 "링컨과 다윈 모두 혁명가들이었다"고 평가했다. 콘토스타는 "두 사람은 그들이 태어났던 세계를 지배했던 현실과 가치체계를 다시는 되돌릴 수 없을 정도 뒤바꿔 놓았다. 그들이 남겨 놓고 떠난 세계에서 우리가 여전히 살고 있기 때문에 그들은 바로 지금의 사람들처럼 느껴진다"고 밝혔다. 그러나 콘토스타는 다윈이 종의 기원을 오랫동안 세상에 내놓지 않고 있다가 자연과학자인 알프레드 러셀 월리스가 진화론을 자신보다 먼저 발표할 수 있다는 생각에 서둘러 발표했다고 지적했다. 월리스는 당시 다윈과는 독자적으로 자연선택을 통한 진화라는 동일한 개념에 착안한 자연과학자다. 콘토스타는 따라서 다윈의 진화론의 경우 (누가 하더라도 발표했을) 어떤 필연성이 있으므로 링컨이 더 위대한 인물이라고 주장하면서 미국의 역사는 링컨을 제외하고는 생각할 수 없다고 강조했다. (jaehong@yna.co.kr (c)연 합 뉴 스 2009-02-09 10:09 송고)

 

 

* 다섯개의 기사 중 가장 인상적인 것은 물론 "다윈 진화론의 바탕은 노예제 혐오"가 아닐까 싶다. 그 노예제가 또 링컨과 이렇게도 연결되는 것도 재미있고. 그러고보니 '그레고와르' (Abbe Gregoire, 1750~1831)라는 주교가 프랑스 대혁명기의 국회에서(아마도 1792~3년: 다윈이나 링컨이 태어나기 근 20년 전에) 벌써  '노예제 폐지'를 요청한 최초 주창자들 중의 1명이라는 사실도 함께 기억해 둘 만 하겠다. [Henri Grégoire, également appelé l'Abbé Grégoire est un prêtre français, l'une des principales figures de la Révolution française, l'un des premiers à avoir demandé l'abolition de l'esclavage à l'Assemblée. -wiki-] 그리고, 참고: http://blog.jinbo.net/radix/?pid=37 친구들2) 다윈과 맑스

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Rosa Luxembourg (l'Humanite-PDF)

Rosa Luxembourg // Il y a quatre vingt-dix ans, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht et plusieurs de leurs compagnons qui venaient de fonder le Parti communiste d’Allemagne étaient assassinés par un commando militaire, alors que tentait de se développer un mouvement révolutionnaire dans le pays. Figure marquante du mouvement ouvrier international, économiste, théoricienne de la démocratie, femme cultivée, sensible, elle nous laisse un héritage fécond qui mérite d’être réévalué à l’heure de la crise mondiale du capitalisme.

POUR VISUALISER NOTRE DOSSIER « ROSA LUXEMBURG ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE »,

CLIQUEZ SUR LA VIGNETTE CI-DESSOUS [사진을 클릭하면 '뤼마니떼' PDF 특집판이 열림]

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EN QUELQUES DATES

1871. Naissance de Rosa Luxemburg en Pologne, alors sous domination russe. Études à Varsovie puis à Zurich.

1893. Séjour à Paris. Elle y crée Sprawa Robotnicza,revue de la socialdémocratie polonaise diffusée clandestinement en Pologne. 

1898. S’inscrit au Parti social-démocrate allemand; rédige Réforme ou révolution; rédactrice en chef du quotidien Sächsische Arbeitzeitung.

1905. Se rend clandestinement dans Varsovie en révolution; arrêtée et emprisonnée de mars à juillet 1906; rédige Grèves de masse, parti et syndicats.

1908. Publie Question nationale et autonomie.
1910. Rupture avec Karl Kautsky et la majorité du SPD; se lie à Karl Liebknecht, avec lequel elle dénonce le «militarisme allemand»; se prononce contre les crédits de guerre en 1914.
1913. Publie l’ Accumulation du capital.
1916. Fonde avec Karl Liebknecht, Franz Mehring et Clara Zetkin la Ligue des spartakistes.
1916. Emprisonnée (jusqu’en 1918), elle rédige et fait paraître la Crise de la social-démocratie.
1919. À la tête de la Ligue, puis du Parti communiste allemand (DKP), fondé le 1er janvier, elle participe (le 6 janvier) à l’insurrection de Berlin; le 14, alors que la révolution est écrasée, elle écrit son dernier article, «L’ordre règne à Berlin». Le 15, elle est assassinée d’une balle dans la tempe et son corps jeté dans le canal de la Landwer.

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