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  1. 2009/04/07
    토젤(A.Tosel) 2: 민주주의와 자유주의
    tnffo

토젤(A.Tosel) 2: 민주주의와 자유주의

앞 포스트의 '토젤1'에서는 토젤이 다른 사람의 글에 단 서평을 살펴봤는데, 여기서는 토젤의 <민주주의와 자유주의>(1995)가 서평 대상이다. 이 책은 1981에서 1995 사이에 토젤이 관련 주제로 쓴 글들을 모은 논문집이다. '공산주의 몰락'과 '현대성의 정치형태가 되어버린 자유민주주의의 고착화', 이 둘 사이의 역사적 순간 주위에서 이뤄진 '정치적 사고의 가능 조건'에 대한 저자의 고민을 이 책이 담고 있다고 서평은 말한다. 결국은 '자유민주주의'라는 일종의 '민주주의의 혁명'이 공산주의의 종말을 불러왔고, 그 '민주주의 혁명'은 자유주의의 징후 위에 21세기를 열었고, 전혀 민주주의와는 상관도 없는 것들이 '자유민주주의'라는 이름으로 민주주의를 대체해 버렸다는 말이다. 바야흐로 막가파 자유주의 시대가 열린 것이다.

여기서 토젤은 '경제적 자유주의'와 '윤리-정치적 자유주의'를 구별하고, 민주주의와 짝을 이룰 수 있는 것은 전자가 아니라 후자임을 분명히 한다. 마찬가지로, '스탈린적 공산주의'와 '다른 가능한 혹은 잊어버린 공산주의'도 마땅히 구별돼야 한다는 것이다: 전자가 전혀 민주주의가 아니라면, 후자는 바로 민주주의 그 자체의 다른 말일 뿐이라는 것. 더불어, 토젤은 국가에 대한 맑스적 비판이 부정적 중요성으로만 부각된 측면이 있으며 여기서 그람시를 다시 읽을 것을 권유한다. 즉, 오늘날에 있어서 '국가의 종말'이라는 말을 신중하지 못하게 다시 쓸 경우, 정치-사회적으로 유해하기 그지없는 신자유주의에로의 굴복으로 경도될 위험이 있다고 경고한다.

[밑에는 토젤이 뤼마니떼 신문에 작년 5월에 기고한 글을 붙여둔다. 기고문의 제목은 "그람시의 징후"이고, 내용은 그람시의 헤게모니론의 프랑스적 발견이다. 사르코지의 '친자본 신자유주의 정책'이 어떻게 지배이데올리기로서 프랑스 사회-문화-정치의 모든 국면을 잠식하고 질식시키고 있는지를 분석-비판하는 짧지않은 글이다. 더 자세한 것은 나중에 밑에서...]

 

Démocratie et libéralismes

[서평대상] TOSEL André : Démocratie et libéralismes (1995), Paris, Kimé, 1995, 288 p.

[서평] Louis Ucciani  (Cahiers Charles Fourier, n° 6, décembre 1995)

Pour citer cet article : UCCIANI Louis (1995), “TOSEL André : Démocratie et libéralismes (1995) ”, Cahiers Charles Fourier, n° 6, décembre 1995, pp. 106-107 [disponible en ligne : http://www.charlesfourier.fr/article.php3?id_article=74].


Ce livre, qui reprend des textes publiés par l’auteur entre 1981 et 1995, dessine une réflexion actuelle sur le monde actuel. Il dégage les conditions de possibilité de la pensée du politique autour des deux moments historiques que sont d’une part la fin du communisme et de l’autre l’affirmation de la démocratie libérale comme forme politique parfaite de la modernité. L’ouvrage s’ouvre sur une réflexion autour de la prétendue révolution démocratique qui aurait mis fin au régime communiste, or, note l’auteur, “un simple regard sur les évolutions de l’Est et de l’Ouest montre que cette révolution s’est vite transformée en une tentative de démantèlement de l’État social de droit qui avait été auparavant opposé au soviétisme, en une restauration des rapports capitalistes de production à un niveau planétaire.” Le XXIe siècle s’ouvre sous le signe du libérisme, dont “rien n’assure qu’il ne soit réellement ami de la démocratie qu’il vient de réduire à sa merci.” Autrement dit, après avoir aidé à la chute de l’État soviétique, “le libérisme s’est avancé à visage découvert et a attaqué de front son ennemi juré, l’État social de droit qui est encore de trop pour les mécanismes de la dérégulation assurant l’enrichissement incessant des plus riches et l’appauvrissement plus massif des plus pauvres.”

 

André Tosel dessine “ l’histoire Sainte du libér(al)isme ”, qui “est celle de l’avènement difficile du couple inégal unissant l’élément mâle du Marché et l’élément femelle de l’État de droit, considéré comme la vérité en soi et pour soi de l’histoire humaine.” Elle a ses théoriciens de “Tocqueville jusqu’à Hayek, en passant par R. Aron ou F. Furet.” Et elle institue comme “le seul homme véritable et le citoyen réellement actif (...) le propriétaire de capitaux et de moyens de production qui est en même temps un blanc et un nordiste.” Écrire cette histoire requiert une méthode et surtout des distinguos, afin que l’historiographie libérale ne prenne pas tout simplement, dans une même imposture la place de l’historiographie stalinienne. D’autre part, poursuit l’auteur, de même “qu’il faut distinguer entre libéralisme éthico-politique et libérisme économiste, il faudra distinguer sous la dictature idéologique du stalinisme les autres possibles communistes qui ont été éliminés, rechercher les invariants qui lient philosophiquement Marx, Kautsky, Lénine, Staline, Trotzky et Gramsci, par exemple, et les différences, voire les différends qui les opposent.” Nous pourrions quant à nous surenchérir et mettre au programme les autres “oubliés” que sont par exemple, Fourier, Proudhon, Owen ou encore Enfantin... Subsiste que le problème du politique est ici posé, et qu’André Tosel ouvre en philosophe analyste de son temps quelques pistes de réflexion à relayer. Notamment autour de l’État : si, note-t-il, “la critique marxienne de l’État garde son importance négative”, il ne faut bien sûr pas oublier la révision de Gramsci et bien repérer le danger. “Reprendre aujourd’hui sans précaution le mot d’ordre de fin de l’État, c’est en fait risquer de demeurer subalterne au libertarisme libéral dont on a mesuré la nocivité sociale et politique.”

 

Louis Ucciani enseigne la philosophie à l’Université de Franche-Comté. Il collabore depuis leur création aux Cahiers Charles Fourier. Ses axes de recherche récents interrogent la genèse et la structure de l’art contemporain. Il a notamment publié Charles Fourier ou la peur de la raison (Paris, Kimé, 2000). Dernier ouvrage paru : Le geste du peintre (2003).

 

 


 

"Le singe de Gramsci" par A.Tosel
http://www.humanite.fr/Le-singe-de-Gramsci-par-A-Tosel (l'Humanite 2008-v)

Comment renverser l’hégémonie idéologique du sarkozysme ? La question posée par le philosophe André Tosel.


Le président Sarkozy nourrit un grand projet politique qui se veut hégémonique. Il s’agit de conduire la société française en la conformant aux exigences néolibérales propres au capitalisme mondialisé, tout en produisant la conception du monde base d’un nouveau conformisme de masse. On le sait, pour Gramsci, l’hégémonie est construction d’un bloc soudant ensemble le moment économique, le moment éthico-politique, le moment culturel et logico-langagier, de manière à ce que les impératifs du système productif et les transformations des classes et groupes sociaux se traduisent ou se « purifient » en un système de normes, de valeurs et de pratiques partagées dans un sens commun suffisamment homogène. Cela implique que les classes dominantes acceptent des concessions minimales pour faire passer leur politique et rendent impossible une alternative de la part des classes dominées. De ce point de vue, le président de la République semble avoir réussi ce tour de force que n’a réussi aucun front des forces d’opposition qui payent ainsi leur échec historique.

Concernant le moment des rapports de forces économiques, c’est l’organisme patronal, le MEDEF, qui impose les réformes déjà esquissées par les gouvernements socialistes : dénationalisations massives, allégement des impôts des classes les plus riches et des entreprises, démantèlement progressif du système social, création tendancielle d’un système médical à deux vitesses, remise en cause du droit du travail avec officialisation du précariat, généralisation du modèle entrepreneurial comme institution totale qui doit pénétrer l’éducation, l’université et la recherche, comme elle a pénétré les industries informationnelles et culturelles. Cette politique parfaitement conforme au programme standard du néolibéralisme rencontre pour l’instant peu de résistances. Des mouvements, parfois désespérés, de grèves, d’occupations d’usines existent, mais ils sont isolés dans une société de service où le salariat-précariat n’a pas (encore ?) de traditions de lutte. La peur du chômage, le précariat limitent des résistances qui n’ont nul relais politique efficace, d’autant que certains aspects de cette politique sont communs aux néolibéraux et aux sociolibéraux, comme l’a montré la campagne - insipide et démissionnaire de - Ségolène Royal et le montre le ralliement aussi bruyant qu’intéressé de dignitaires et intellectuels qui ont encore l’impudence de se dire « socialistes ».

 

Le moment politique, celui des rapports de forces éthiques, politiques et militaires, traduit l’hégémonie de ce libéralisme violemment procapitaliste qui exalte l’argent, la réussite, les hiérarchies de la fortune. Sarkozy a en quelque sorte donné une inflexion bonapartiste soft (pour utiliser une catégorie du philosophe Domenico Losurdo) au principat démocratique qui est la forme politique fonctionnelle de la mondialisation dans les métropoles. Mieux qu’un autre, il a su contrôler la majorité des grands médias qui sont littéralement à son service et organisent le plébiscite permanent dans une opinion publique transformée en spectacle de l’one-man-show. La course au centre des partis parachève le marketing politique qui sanctionne la dégénérescence d’un système devenu autoréférentiel. Le sarkozysme fédère les partis libéraux en les unifiant, mais aussi en marginalisant l’extrême droite française qui n’a pas su trouver son Fini, le leader du parti d’extrême droite italien, désormais recyclé. Tous les thèmes de Le Pen ont été repris et ont joué un rôle dans le ralliement des votants du Front national, telles la montée en puissance du droit pénal contre la petite délinquance et la tolérance totale à l’égard des pratiques mafieuses du capitalisme, la criminalisation génétique des enfants.

Nous en arrivons ainsi au moment culturel qui fut et demeure décisif, celui du consensus. Comment expliquer qu’une fraction importante du petit peuple de la société des employés et des ouvriers ait pu accepter cette révolution conservatrice à la française ? Deux ordres de raisons peuvent être invoqués. Les unes tiennent à la stratégie libérale-populiste menée par le bloc sarkozyen. Il se nourrit de l’échec de la « gauche » à affronter les problèmes majeurs de la société, du mécontentement populaire qui a suivi et de la force inédite d’un nouvel imaginaire social. Par ailleurs, Sarkozy a su combiner des demandes contradictoires en donnant à tous un peu de ce qu’ils attendaient et en leur promettant beaucoup, alors qu’en fait il donnait surtout à ceux qui ont et veulent tout, rien à ceux qui n’ont rien ou peu. Ces contradictions devraient éclater lorsque apparaîtra la réalité d’une pratique politique.

 

On compare souvent Sarkozy et le sarkozysme à Napoléon III et au bonapartisme. S’il y a du vrai en cette comparaison, le contexte est différent : les partis divers du bloc capitaliste sont unis, ils ne sont pas inquiétés outre mesure par la question sociale comme l’était Napoléon III qui se piquait d’éteindre le paupérisme. Le succès de la gauche aux élections municipales ne suffit pas à éviter le piège d’une nouvelle duperie. En effet, l’opposition politique ou bien se cherche ou bien s’est dissoute dans un social-libéralisme minimal que Sarkozy ou d’autres peuvent accepter. Aucun mouvement ne peut succéder pour l’instant à feu le mouvement ouvrier.

Là est la seconde raison de la réussite du sarkozysme. Elle renvoie à une opposition impuissante ou secrètement ralliée. Aucun parti n’a été capable de se rénover en conduisant une autocritique - sérieuse. Il est heureux que des mouvements sociaux de base - existent, mais ils sont condamnés à être des intermittents de la politique et ils sont loin de faire masse. Jusqu’ici ils ont heureusement contribué au débat plus qu’ils n’ont produit une alternative.

S’il nous reste à parier sur un mouvement multiforme d’en bas, il nous faut - repenser l’hégémonie de telle manière que le sarkozysme - miné par ses contradictions et son amour de la violence capitaliste que dissimule sa feinte compassion - révèle ce qu’il est : le singe de Gramsci. Le bloc sarkozyen tient par sa versatilité, son aptitude à promettre des merveilles qu’il ne peut réaliser. Tôt ou tard, l’heure de vérité sonnera, quand le somnambulisme social sera pour beaucoup un cauchemar dont il faudra s’éveiller.

 

Un signe de la faiblesse interne du sarkozysme vient d’apparaître clairement. Cest celui que constitue l’appel à une religion, pure - compensation imaginaire de la perte de sens. Le recours aux cléricatures les plus diverses pour donner un sens à la vie insensée de notre société, pour la cimenter dans les aventures douteuses de la guerre des civilisations ne peut équivaloir à une invention religieuse. Il faut prendre au sérieux la visite au pape de croisade qu’est Benoît XVI. Il faut prendre au sérieux la thèse scandaleuse et discutable que l’homme n’est humain que s’il chérit le Dieu des religions. C’est toute la lignée de la liberté critique et de libre individualité qui est menacée. Sarkozy nous apprend que nous avons besoin de nouvelles Lumières capables de nous éclairer sur notre monde sans le laisser à la disposition d’une nouvelle Sainte Alliance. Il nous montre en creux l’urgence d’une réforme intellectuelle et morale de masse évoquée précisément par Gramsci.

Il s’agit de réinventer un bloc social hégémonique pour notre temps. Cela passe par un travail d’élaboration intellectuelle et culturelle à la fois spécialisé et populaire qui doit s’accomplir en synergie avec un mouvement social qu’il faut entendre, interpréter, sans le fétichiser ni le mépriser. Les nécessaires transformations politiques qui sont décisives ne peuvent pas engendrer ce travail, elles en sont un élément et elles le présupposent. Gramsci liait ensemble réforme intellectuelle et morale de la haute culture, du sens commun de masse, transformations de la structure économique et invention politique. C’est cette liaison qu’il faut produire. À ces conditions, les couches opprimées, sortant du somnambulisme qui les fait consentir à un monde où elles ne sont que masses de manoeuvres et cibles de consommation, peuvent retrouver le chemin perdu de l’action en première personne. Alors il sera possible de quitter la planète des singes de l’hégémonie en démasquant sa cruauté objective, et son indicible misère intellectuelle et morale.

 

André Tosel (*) Dernier ouvrage publié : Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte de Karl Marx, Éditions BelinSup, 2007.

토젤이 작년에는 맑스의 <18 브뤼메르 루이 보나파르트>를 출간하기도 한 모양이다. 그게 뭐 대수냐 하겠지만, 저쪽 사람들은 우리와는 다르게 고전을 재 간행할 때에는 편찬자의 서문과 주석이 보통 1/3(적으면 1/4, 많으면 절반(플라톤의 경우))을 차지하니, 어쩌면 얇은 책 한 권을 새로 쓰기보다 더 공을 들이는지도 모르겠다. 그러고 보니 내가 알기로만 2007년에 <18 브뤼메르 ...>가 세 종류나 나왔다(이것도 사르코지 덕인가, 아니겠지!) : 토젤판, GF판, LGF판. 돈만 된다면야, 편찬자가 다 다르고 다 나름의 권위를 가지니, 다 사고 싶지만... (정말 공부하는 자라면 사실은 다 사야 되는게 맞겠다.) [이런 잡설 풀기는 편한데 긴 글의 내용을 요약하기는 덜 편하니 오늘은 그냥 이러고 만다. 누가 시키는건 아니지만 요약을 않고 한 번 대충 읽고 말면 나중에 하나도 기억에 남는 게 없으니, 기억력 덜 좋은 자의 이중고라고나 할까.]  

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